Kyle, désormais aux commandes de la Vivacia, la vivenef récemment éveillée de la famille Vestrit, a décidé de l’utiliser pour transporter des esclaves. Et son impérieuse volonté ne saurait souffrir la moindre opposition. Son épouse Keffria en vient même à douter de son mari quand il veut débaucher leur fille Malta, et obliger leur fils Hiemain À travailler à bord de l’embarcation et à abandonner l’apprentissage qui le destinait à la carrière de prêtre de Sa. Sa belle-soeur Althéa, elle, se fait de son côté passer pour un jeune homme et se démène sur le Moissonneur, un navire abattoir, Elle doit prouver à Kyle qu’elle est un véritable marin pour récupérer Vivacia…
De la même saga : Le Vaisseau magique tome 1 . La Conquête de la liberté tome 3 . Brumes et tempêtes tome 4 . Prisons d’eau et de bois tome 5 . L’Éveil des eaux dormantes tome 6 . Le Seigneur des trois règnes tome 7 . Ombres et flammes tome 8 . Les Marches du trône tome 9 ]
De la même autrice :
⤷ L’Assassin royal : L’Apprenti Assassin tome 1 . L’Assassin du roi tome 2 . La Nef du crépuscule tome 3 . Le Poison de la vengeance tome 4 . La Voie magique tome 5 . La Reine solitaire tome 6 . Le Prophète blanc tome 7 . la Secte maudite tome 8 . Les Secrets de Castelcerf tome 9 . Serments et deuils tome 10 . Le Dragon des glaces tome 11 . L’Homme noir tome 12 . Adieux et retrouvailles tome 13 ]
Brashen s’éveilla avec les yeux collés et un torticolis. Le soleil du matin se déversait par les fenêtres en saillie qui prenaient toute une extrémité de la cabine ; c’était une lumière glauque, brouillée par les algues qui recouvraient l’extérieur des vitres, mais de la lumière néanmoins, assez forte pour signaler à l’homme que le jour était levé et qu’il était temps d’en faire autant.

Ce deuxième tome est inclus dans l’intégrale 1.
Alors que les Vestrit connaissent des moments de doutes et de regrets après la mort d’Ephron, le chef de famille, et le départ précipité d’Althéa suite aux événements liés au réveil de Vivacia, la famille se divise encore davantage dans ce deuxième tome où Ronica et Keffria restent à Terrilville alors que les autres protagonistes s’engagent en plein océan.
Quel bonheur de retrouver Althéa, Brashen, Kennit et les autres personnages ! Je n’en suis qu’au début de cette saga et il est étonnant de voir que je me suis déjà profondément attachée à ceux mis au premier plan. Robin Hobb est incroyablement douée pour créer des protagonistes complets avec de véritables quêtes et une histoire personnelle très bien construite. Leur environnement chargé de sel marin peut paraître calme aux premiers abords mais recèle toujours une part de dangers et de mystères.
Kyle Havre a véritablement repris en main le commandement de Vivacia malgré les protestations d’Althéa. Et puisqu’un membre Vestrit doit intégrer l’équipage, le capitaine n’hésite pas à arracher son fils Hiémain des ordres afin de le transformer en mousse contre son gré. Désirant plus que tout devenir prêtre de Sa, le jeune garçon va connaître une douloureuse traversée où les alliés vont se faire rares. Fidèle à ses croyances et à ses propres principes, il n’est pas aisé pour lui de se faire à sa nouvelle vie de marin et d’obtenir le respect des autres membres de l’équipage et particulièrement celui de son père.
Si je pouvais trouver dans le premier tome des circonstances atténuantes à Kyle, notamment parce que l’on suivait généralement Althéa qui le déteste et que je souhaitais avoir une vue d’ensemble qui ne soit pas subjectif, je n’ai pu ici que le trouver détestable dans ses manières de faire et dans ses discours. On comprend davantage les désirs d’Althéa d’obtenir bientôt le commandement de Vivacia même si l’on sait que ses chances de réussite se révèlent bien maigres. Et tout comme Hiémain, nous allons retrouver la jeune femme sur le pont d’un navire, en tant que marin.
Beaucoup, naturellement, pestent et ragent contre l’habit que le destin leur a tissé, mais cela ne les empêche pas de le ramasser et de l’endosser, et la plupart le portent jusqu’à la fin de leurs jours. Vous… vous préférez marcher nue à la rencontre de la tempête.
Obligée de se travestir, les femmes étant vues comme porteuses du mauvais oeil sur un bateau, elle découvre réellement le métier qu’elle aime tant depuis son enfance. Sans la présence de son père, Althéa obtient les tâches les plus ingrates et les plus usantes qui vont lui permettre, tel que Hiémain, de se dépasser et de voir de quoi elle est capable. Même si elle est loin de Terrilville, il est très plaisant de retrouver avec étonnement Brashen à ses côtés, ce lieutenant tantôt protecteur tantôt bourru. Leur duo fonctionne extrêmement bien, les deux personnages se dévoilant davantage côte à côte dans cette suite.
Ronica Vestrit s’occupe toujours des affaires terrestres de la famille alors qu’elle fait toujours le deuil de son mari. L’alternance de points de vue permet par exemple de découvrir les liens étroits avec une autre famille de Marchands venant du désert, où les rites et coutumes semblent très différents de Terrilville. Les différents points de vue permettent donc de suivre les multiples personnages séparés géographiquement, pour notre plus grand plaisir. Certains passages sont malgré cela moins intéressants que d’autres, notamment les crises de rébellion insupportables de la part de Malta, sœur de Hiémain, restée à terre et qui ressemble déjà beaucoup trop à son père.
Kennit continue de son côté à rallier des troupes afin de parvenir à son dessein personnel. Pragmatique et ingénieux, le pirate a de multiples astuces et aptitudes au combat afin de parvenir à ses fins et afin de ne pas se faire tuer face aux nombreux concurrents, envieux du butin qui se profile. Robin Hobb réussit à produire une suite à la hauteur du premier tome où les personnages sont éloignés les uns des autres à travers les terres, de Terrilville à Jamaillia.
Hiémain et Althéa sont au centre de ce deuxième tome où ils doivent impérativement faire leur preuve. Dotés d’une force de caractère et d’une combativité à toute épreuve, les membres de la famille Vestrit sont difficiles à briser. Les divers enjeux se dévoilent davantage et nous laissent alors envieux de continuer rapidement cette histoire où l’univers marin et les personnages sont très bien exploités et où les légendes et histoires sur la famille des Marchands laissent la place à des interrogations et des attentes pour la suite.
Quand je suis loin de toi, la lumière de l’aube touche mon visage du bout de tes doigts.
Ça nous enseigne que nul ne peut décider du chemin de vie de quelqu’un d’autre. Même si on enferme sa chair, qu’on lui interdit d’exprimer ses pensées, qu’on va jusqu’à lui couper la langue, on ne peut pas faire taire l’âme d’un homme.
Une suite à la hauteur du premier tome avec un univers qui se développe petit à petit à mesure que l’on suit les différents protagonistes tous en proie à une quête personnelle. Certains points de vue sont moins intéressants que d’autres mais quel plaisir de découvrir notamment les aventures d’Althéa, de Hiémain, de Brashen et de Kennit.

Sortie : 2015 (1e éd. : 2001)
Édition : J’ai lu
380 pages
Tout comme toi, j’apprécie particulièrement les personnalités que Robin Hobb développe avec tant d’humanité. L’alternance de la narration rend le récit très dynamique. Ahah, Malta est vraiment insupportable ! J’ai eu du mal aussi à comprendre les parties avec les Serpents.
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Malta me fait l’effet de Sansa du Trône de fer à ses débuts mais en plus casse bonbon, je sens qu’on a pas fini d’en baver avec elle. Et pour les Serpents, je suis pour le moment dans le noir complet, j’espère en apprendre davantage rapidement. A part ça, retrouver les autres personnages et cet univers marin, c’est que du bonheur !
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