Malcolm Bright est un criminologue reconnu, qui connaît la façon de penser des tueurs et comprend le fonctionnement de leur esprit. Pourquoi ? Parce que son père était l’un des pires, un tueur en série appelé « le Chirurgien ». Grâce à son génie tordu, il va aider la police de New York à résoudre des crimes, tout en composant avec une mère manipulatrice, une soeur banalement normale, un père meurtrier qui tente toujours de tisser des liens avec son fils prodigue, et des névroses en constante évolution.
De la même série : saison 2 ]
CASTING
Tom Payne : Malcolm Bright/Whitly, aussi dans The Walking Dead
Michael Sheen : Martin Whitly
Bellamy Young : Jessica Whitly
Lou Diamond Phillips : Gil Arroyo
Halston Sage : Ainsley Whitly
Aurora Perrineau : Dani Powell
Franck Harts : JT Tarmel
Keiko Agena : Edrisa Guilfoyle
– Qu’as-tu dit à notre fils ? Malcolm ne répond pas à mes appels.
– Je ne lui ai pas dit un mot.
– Tu sais que je détesterais raconter la véritable histoire à la police, mais mes sentiments ont été blessés.
– Les psychopathes n’ont pas de sentiments.
– En fait, nous en avons. L’astuce, c’est que nous pouvons les désactiver quand nous le voulons.
Une de mes meilleures découvertes de la rentrée de septembre 2019, Prodigal son aura réussi à se maintenir jusqu’au bout malgré une fin qui, sur le papier, est précipitée suite au confinement pour contrer le coronavirus mais qui, pour l’histoire, fonctionne très bien et nous apporte surprises et attentes pour une deuxième saison qui n’a pas encore été signée.
Prodigal son est l’occasion de retrouver un Michael Sheen en pleine forme sur le petit écran après Masters of sex ou plus récemment Good omens en duo avec David Tennant. C’est aussi l’opportunité de voir Tom Payne passer chez le coiffeur pour abandonner ses longs cheveux de Jesus dans The Walking dead afin de lui donner le rôle principal dans cette nouvelle série dont il tient bien les rênes.
Procédurale, la série suit la vie de consultant de la police de Malcolm Bright, obsédé par les tueurs en série. Rien de plus normal quand son propre père, le médecin réputé Martin Whithly n’est autre que le Chirurgien, un tueur en série méthodique ayant fait officiellement une vingtaine de victimes et qui est depuis vingt ans emprisonné pour ses crimes, dénoncé par son propre fils. La vie de cette famille aisée et en apparence parfaite vole en éclats à la découverte de ces monstruosités qui fait naître l’acharnement des médias afin de connaître toutes les pièces du puzzle qu’est cette affaire scandaleuse.
Consultant de la police : un nouveau cop-show ?
Appelé par l’inspecteur Gil Arroyo, chef d’une brigade criminelle à New York, Malcolm n’hésite pas longtemps à accepter sa place de consultant au côté de ce père de substitution depuis qu’enfant, il a aidé Gil à faire arrêter son père tueur en série. Ayant suivi la formation à Quantico et étant spécialisé dans le domaine comportemental des tueurs, Malcolm est particulièrement doué pour dresser le profil psychologue à partir d’une scène de crime.
Seulement, et c’est bien ce qui va déranger ses nouveaux co-équipiers Dani et JT, Malcolm est du genre à bien trop s’investir dans ces enquêtes qui prennent facilement le pas sur sa vie personnelle. Pensant être indispensable pour résoudre ces affaires, il n’hésite pas à concocter des plans farfelus qui le mettent constamment dans la ligne de mire des coupables afin de réussir à les coincer. Une nouvelle enquête commence alors dans presque chacun des épisodes mais il est clair que Prodigal son veut se démarquer des autres séries policières du genre.Le premier épisode donne déjà le ton un peu déjanté de la série entre les méthodes d’investigation et de négociation de Malcolm et la relation ambiguë et complexe entre lui et son père, le fameux Chirurgien.

Une famille pas comme les autres
Car, si les enquêtes policières ont une place importante dans la série, ce qui est primordiale dans celle-ci est bien l’histoire des Whitly entre un père prédateur narcissique, une mère possessive et tentant de sauver les apparences, une sœur journaliste prête à tout pour un scoop et enfin Malcolm qui a dû se construire dans tout ce bazar. Ses entrevues en prison avec son père sont constantes, nous donnant la possibilité de comprendre leur lien étrange, nocif mais indiscutable.
Car malgré les atrocités commises par Martin, son fils ne peut cesser de l’approcher, d’essayer de comprendre ce père fou sans être déconnecté de la réalité, réussissant à manipuler ses proches malgré ses entraves. Jessica, la mère de Malcolm, est également bien dérangée. Semblant pouvoir exploser à tout moment face à la pression, elle sait toutefois comment canaliser ses enfants et leur dire ce qu’ils veulent entendre. Aurait-elle un lien avec les meurtres de son mari ?
Cette saison s’attache à entretenir le mystère autour de ce personnage qui n’a pas toujours réussi à me convaincre par son côté extatique que j’ai pris le plus souvent pour du surjeu. Ainsly, la cadette, est peu mise en avant mais les rares fois où elle est vraiment présente, il n’est pas difficile de savoir que c’est une Whitly. Fascinée par la noirceur humaine et par ses secrets, elle entretient comme Malcolm, une relation bien étrange avec son papa.
Des interrogations existentielles constantes
Ces entrevues père-fils font naître bien des interrogations que Malcolm peine à déchiffrer. Grandissant dans cette atmosphère particulière avec un père emprisonné et craint et une mère sauvant comme elle peut les apparences, Macolm a développé plus d’un traumatisme. Entre hallucinations, traitement lourd et cauchemars nocturnes, le consultant s’investit autant qu’il peut dans les enquêtes criminelles afin de ne pas avoir le temps de se retrouver avec lui-même.
Effectivement, Malcolm préfère se noyer sous le travail pour ne pas avoir à s’interroger sur ce qu’il a peur d’être et sur ce dont il a peut-être été témoin lors de son enfance. Avant l’arrestation de son père, a-t-il réellement vu le corps d’une femme cachée dans une malle dans la cave de sa maison ? Si elle est réelle, où son père l’a-t-il caché et comment n’a-t-on jamais réussi à retrouver son corps ou une seule preuve de son existence ? Peut-être trouvera-t-il une réponse à cette obsession maladive et réussira-t-il finalement à se prouver quil n’est pas comme son père.
Avec un sujet comme les tueurs en série, Prodigal son trouve facilement son public, celui-ci pouvant suivre des enquêtes policières et, au premier plan la psychologie d’un tueur et celle d’un fils redoutant des pulsions héréditaires tout en les approchant de très près. Avec un ton pince-sans-rire et parfois décalé, jusqu’à certains moments assez invraisemblables, cette saison de Prodigal son reste qualitative du début à la fin avec des épisodes bien plus passionnants que d’autres et avec une histoire principale tournée vers les personnages et leurs pensées les plus répréhensibles.

Série américaine
2 saisons (33 épisodes x 42min)
Terminée