Deux femmes. Eve est un agent du MI5, les services secrets britanniques. Brillante, elle s’ennuie dans le triste travail de bureau auquel elle est confinée, à mille lieues des fantasmes d’agent secret qu’elle nourrissait en croyant devenir espionne. Villanelle est une tueuse. Brillante elle aussi, elle apprécie le train de vie luxueux que lui permet le drôle de métier qu’elle s’est choisi. Lorsque leurs chemins s’entrecroisent, rien ne sera plus jamais pareil, pour l’une comme pour l’autre…
DE LA MÊME SÉRIE
– saison 2
– saison 3
– saison 4 ]
CASTING
Sandra Oh : Eve Polastri, aussi dans Directrice
Jodie Comer : Villanelle
Fiona Shaw : Carolyn Martens
Owen McDonnell : Niko Polastri
Sean Delaney : Kenny Stowton
David Haig : Bill Pargrave
Kirby Howell-Baptiste : Elena Felton
Kim Bodnia : Konstantin, aussi dans The Witcher
Tu devrais vraiment demander avant de toucher quelqu’un.
Ayant terminé la semaine dernière la troisième saison de Killing Eve, je me suis dit qu’avant de vous en partager mes ressentis, il serait bien, pour ceux qui ne connaissent pas encore la série, de vous parler de la première saison. La critique de la saison 3 sera en ligne aujourd’hui également si tout va bien, donc vous n’attendrez pas longtemps. En 2018, Phoebe Waller-Bridge propose après Fleabag une nouvelle série bien féminine, Killing Eve, portée par Jodie Comer ayant fait ses preuves dans bon nombre de séries comme dans Doctor Foster ou The White Princess et Sandra Oh, particulièrement connue pour son rôle de Cristina Yang dans Grey’s Anatomy. Ici, elles font toutes les deux face à des rôles bien différents de ce qu’elles ont l’habitude de jouer, l’une tueuse en série, l’autre agent du MI5.
Une tueuse extravagante
La lumière est rapidement tournée vers Jodie Comer qui incarne une tueuse bien particulière. Suivant ses ordres de mission, Villanelle est une jeune femme fantasque qui aime parfaire ses crimes et qui ne passe pas inaperçue. Difficile de croire que ses supérieurs la laissent être aussi voyante dans son boulot mais que voulez-vous, Villanelle n’a pas son pareil pour tuer ses cibles aux quatre coins du monde.
Enfantine, obsessionnelle mais méthodique, Villanelle fascine par sa facilité à se fondre dans la masse en faisant taire n’importe laquelle de ses émotions et paradoxalement par son envie de se faire reconnaître pour ses talents bien singuliers. Provoquant de plus en plus le destin, la tueuse à gages pourrait bien connaître quelques déconvenues, mais c’est ce qui rajoute davantage de piquant dans la vie déjà mouvementée de Villanelle. Froide ou en demande d’affection, rigoureuse ou consciemment dissipée, difficile de ne pas s’attacher à cette jeune femme haute en couleur et dangereuse.
Une femme qui en recherche une autre
De l’autre côté, nous avons Eve. Agent au MI5, elle est immédiatement sur le coup avec ces affaires de meurtres qui semblent être liés par le même assassin. Bosseuse et intelligente, elle est la première à affirmer ce qui lui parait une évidence : le tueur de ces différentes affaires est une femme. Dirigée par sa nouvelle cheffe d’unité Carolyn Martens et accompagnée de différents agents, elle plonge de plus en plus loin dans cette affaire vaste et complexe.
Et bizarrement, plus Eve fait face aux mystères de cette enquête, plus elle semble comprendre la personne coupable de ces meurtres. Obnubilée à l’idée de découvrir l’identité de cet assassin méthodique et beaucoup trop voyant, Eve s’escrime au travail jusqu’à que cette nouvelle affaire devienne une véritable obsession, la touchant bientôt de trop près. Villanelle devient rapidement une affaire personnelle, le but à atteindre pour Eve afin de l’arrêter et de toucher au plus près de l’étrangeté de cette inconnue qui ne lui est finalement pas aussi étrangère qu’elle le voudrait.
Un duo féminin extrêmement fort et complémentaire
C’est grâce à ce combo féminin que la saison est aussi réussie, les deux femmes mettant tout de même du temps à se rencontrer. On suit avec passion les nouveaux éléments de l’enquête alors que Villanelle voyage au gré de ses missions. Obsédées l’une par l’autre, le combat entre les deux femmes est complexe tant on peine à comprendre ce qu’elles recherchent finalement l’une de l’autre.
L’humour noir de la série fonctionne à merveille avec la vie borderline des personnages et avec leur caractère parfois fantasque pour Villanelle et son mentor Konstantin, plus pessimiste pour Eve ou ambigu pour Carolyn. La tension est bien présente et la construction en huit épisodes est vraiment impeccable.
Toute la saison mise sur son duo principal, on aurait presque envie d’en savoir plus sur les personnages plus secondaires même si Jodie Comer et Sandra Oh font un travail formidable et l’alchimie entre elles est des plus palpables. Et pour ce qui est des autres personnages, on aura le temps par la suite de davantage les développer.
Cette première saison en envoie entre son duo féminin qui fonctionne parfaitement avec deux caractères bien différents qui étonnamment se complètent. L’humour et le sarcasme prennent une place importante et apportent une autre dimension à cette série policière – ou thriller, à vous de choisir – par rapport aux autres du même genre. Ajouté à cela un goût esthétique prononcé, cette première saison de Killing Eve est plus que convaincante et donne envie de voir la suite pour savoir ce qu’il peut bien arriver à nos deux héroïnes qui nous quittent sur un final étonnant et préoccupant à propos de l’une d’elles.
Série anglaise
4 saisons (32 épisodes x 42min)
2018-2022
Terminée
Canal+
Une réflexion sur “Killing Eve – Saison 1”