Série anthologique, la saison 2 de Dirty John raconte l’histoire tragique mais véridique de Betty et Dan Broderick. Après un mariage et une vie de famille sans accrocs, leur divorce va devenir un véritable enfer pour Betty qui va finalement commettre l’irréparable. Entre manipulations et chantage affectif, la guerre entre les Broderick va vite se révéler invivable.
De la même série : saison 1
CASTING
Amanda Peet : Betty Broderick
Christian Slater : Dan Broderick
Rachel Keller : Linda Kolkena/Broderick
Pour la plupart des gens, le divorce est l’expérience la plus proche de la guerre qu’ils connaissent. Et c’est justement ça, la guerre : qui a le contrôle sur qui. Si vous ne contrôlez pas l’autre, c’est lui qui vous contrôle.

Vie de famille et ambition professionnelle dans les années 70
Tout commence par une rencontre des plus banales entre deux jeunes adultes. Rapidement amoureux, Dan et Betty savent qu’ils veulent vivre ensemble, se marier, avoir des enfants,… Une vraie vie de famille parfaite au début des années 70. Alors que Betty devient bientôt mère au foyer, lâchant son petit boulot pour élever ses enfants, Dan se démène entre la fac de médecine, celle de droit, et enfin le cabinet d’avocat dans lequel il est pris à la fin de ses études.
Tout semble couler de source malgré le manque d’argent et de prestige pendant les premières années de leur mariage. Et si Betty voit ce passé comme une force pour l’avenir, Dan, lui, le voit comme une tare à cacher tout au fond du placard. Parce que pour Dan, rien n’est plus important que la réussite et la réputation.
Partageant leurs moments de vie, il n’est pas difficile pour nous de voir le manque d’empathie de ce mari obnubilé par sa quête de réussite et d’argent. Et il est vraiment choquant de voir à quel point Dan va par la suite totalement omettre tout ce que sa femme a fait pour lui, pour eux. Car finalement, sans elle, jamais ils n’en seraient arrivés à cette vie de privilégiés.
La saison 2 de Dirty John nous présente avec réalisme la condition de la femme des années 70 et 80 dans cette société encore très conservatrice et traditionnelle. La femme pourvoit aux besoins et à la réussite de son mari, quitte à s’effacer pour laisser sa moitié s’élever vers la lumière. Après tout ce qu’elle a fait pour sa famille, il est d’autant plus éprouvant de voir avec quelle force Dan tente de la détruire.
Broderick contre Broderick
Car si tout semble à peu près idyllique, les années passent et la passion s’éteint pour Dan. Trop lâche pour rompre clairement, il part en laissant Betty dans le flou le plus total à propos de leur avenir commun. Ce dernier ne sera malheureusement plus que manipulation, haine, insultes et coups bas. Si Betty reste longtemps dans la déni, le vernis finit par craquer et la guerre est bientôt déclarée. Mais Dan ne compte pas faire de cadeau à sa femme. Ce qu’il a gagné, il compte bien le garder, même si Betty l’a bien aidé à obtenir tout ce qu’il désirait.
Betty Broderick, elle, tombe de plus en plus dans la folie et la haine, elle qui est acculée face au cauchemar que devient sa vie. Dépossédée de tout ce qu’elle a, l’argent, les enfants, sa famille, Betty n’est bientôt plus que l’ombre d’elle-même. Obnubilée par ce besoin d’obtenir justice, ou du moins d’un retour à la sérénité, elle va en oublier la détresse de ses enfants, sa vie et sa raison.
Une obsession qui vire au drame
Dès le début de cette saison 2, Dirty John nous fait comprendre que les choses vont mal tourner. Tirée d‘une histoire vraie qui a fait grand bruit aux États-Unis, vous avez peut-être déjà eu l’occasion d’entendre parler de ce drame. Si ce n’est pas le cas, il faudra attendre seulement le deuxième ou troisième épisode pour comprendre comment tout ça va se terminer. C’est ce qui enlève sûrement une bonne dose de tension, la saison 1 ayant réussi à garder le suspense jusqu’au bout, pour ceux qui ne connaissaient pas déjà l’histoire de Debra et de John. On peut dire aussi que la série romance beaucoup cet événement véridique, mettant réellement l’accent sur l’isolement psychologique de Betty.
Mais le plus important n’est pas l’acte final mais bien tout ce qui a mené à toute cette folie. Parce que sans l’irrespect et la lâcheté de Dan, sans le caractère impulsif et les décisions idiotes de Betty, sans l’arrivée de la belle et jeune Linda dans ce tableau de famille, les événements auraient-ils pu être totalement différents ? Il est regrettable de voir comment les choses ont fini à force d’essayer de blesser l’autre pour garder le pouvoir, en oubliant le plus souvent le bien-être de leurs quatre enfants, enfants qui paraissent très absents de cette histoire.
La saison 2 de Dirty John n’est pas des plus originales avec une intrigue qui n’est pas des plus surprenantes. Mais on ne peut pas retirer le talent d’Amanda Peet qui tient cette deuxième saison sur ses épaules et celui de Christian Slater qui joue à merveille le salaud manipulateur. La saison aurait tout de même gagné à être bien plus courte, certains épisodes se répétant beaucoup, apportant au tout de nombreuses longueurs et un rythme extrêmement lent et poussif.
Dirty Betty séduira moins que Dirty John par son manque encore plus flagrant de dynamisme et par son histoire qui n’est finalement pas la plus originale possible. Il est souvent difficile de se laisser porter à travers les huit épisodes de cette saison qui se trainent un peu. Mais l’évolution descendante de Betty reste intéressante à découvrir, sa folie laissant de moins en moins de place à sa raison.

Série américaine
2 saisons (16 épisodes x 45min)
En attente de renouvellement
Netflix