Callie Rose, l’enfant de Sephy et de Callum, a bien grandi. Maintenant adolescente, elle prend pleinement conscience des barrières que l’on dresse devant elle à cause de son métissage. Malorie Blackman poursuit sa saga adolescente militante avec Le Choix d’aimer qui est tout de même moins prenant que les deux premiers tomes.
De la même saga : Entre chiens et loups tome 1 – La Couleur de la haine tome 2 ❤ . Le Retour de l’aube tome 4 . Entre les lignes tome 5
De la même autrice : Boys don’t cry
Voici les choses de ma vie dont je suis sûre :
Je m’appelle Callie Rose. Je n’ai pas de nom de famille.
J’ai seize ans aujourd’hui. Bon anniversaire, Callie Rose.

Si Sephy et Jude, le frère de Callum, sont toujours présents, la grande héroïne du Choix d’aimer, c’est bien Callie Rose. Fruit de l’amour entre Sephy et Callum, Callie Rose est un mélange entre les deux communautés raciales en lutte constante dans cette société violente et très inégale. Métisse, elle ne passe évidemment pas inaperçue. Couvée par sa mère, l’adolescente fait bientôt face au fanatisme de son oncle Jude, toujours aussi en colère contre l’élite et ses privilèges. Mais avec en plus un grand-père maternel à la tête de l’opposition, difficile de savoir à quel camp se rallier.
Et à seize ans, Callie Rose compte bien vivre sa propre vie, découvrir qui elle est au fond d’elle-même et faire des expériences nouvelles. Avec sa rencontre avec Tobey, un jeune homme de son âge, son univers va s’agrandir et faire naître de nouvelles émotions et interrogations. Pourrait-elle aimer dans ce monde de haine dans lequel les différences semblent trop grandes pour se mélanger ? Malorie Blackman enrichit sa saga Entre chiens et loups avec un troisième tome encore très intéressant dans son traitement du racisme. Associant la force des actes et la douceur des mots, l’auteure exploite à merveille son thème en insufflant de l’amour à chaque fois qu’elle le peut avec ses personnages touchants ou ambigus.
La sensibilité et l’idéalisme sont une combinaison dangereuse.
Jude reste encore dur à cerner ; on peut être déçu qu’il soit moins présent par rapport au tome précédent. Sephy a, elle, bien changé au fil des années. Loin de l’adolescente fougueuse du premier tome, cette femme devenue mère a gagné en sagesse et continue d’être aussi attachante. Très différente de celle qu’elle était, elle évolue sans ses privilèges matériels passés. Les flash-backs de Callie Rose enfant permettent d’en découvrir davantage sur la maternité de Sephy et la manière avec laquelle elle s’en est sortie par ses propres moyens. Sa mère, Jasmine, possède dans Le Choix d’aimer une place intéressante, prenant enfin ses responsabilités pour ses choix et ses erreurs du passé.
Celle qui est la plus mise en avant, Callie Rose, est finalement le personnage le moins intéressant de ce tome, du moins le moins attachant. Apportant une certaine redondance, l’adolescente est très centrée sur elle-même et ressemble bien à sa mère sur certains points quand celle-ci avait le même âge. Un peu en dessous des deux premiers tomes, Le Choix d’aimer parvient tout de même à bien exploiter son sujet avec toute la rage et les sentiments révoltants dont il est capable.
Je suis là pour nous deux, si tu me veux toujours. Il m’a fallu tant de temps pour faire le deuil de mon passé, que j’en ai presque oublié mon présent. Mais plus maintenant.
Un troisième tome intéressant par le traitement toujours aussi prenant et bien amené du racisme par l’auteure. Mais l’héroïne m’a moins ému par ses problèmes existentiels d’adolescente moins prenants que les intrigues sur les autres personnages

Sortie : 2012
Édition : Milan (Macadam)
474 pages