Hans Christian Andersen, écrivain danois du XIXème siècle, a offert certains des plus beaux contes du monde littéraire. Que ce soit avec des personnages faits de chair, de plomb, de plumes ou de branches, il nous émerveille autant qu’il nous émeut.
– Réjouis-toi de ta jeunesse, lui disaient les rayons du soleil. Réjouis-toi de la beauté, et de ta vie pleine de sève et de fraicheur !

Après avoir suivi Hans Christian Andersen dans La Mort d’une sirène, je me suis dit qu’il serait enfin temps que je découvre quelque uns des contes de ce célèbre écrivain danois. On connaît généralement ceux de Charles Perrault et des frères Grimm, mais il y a aussi Le Vilain Petit Canard, La Princesse au petit pois, La Petite Sirène et encore pleins d’autres contes agréables à lire.
Ce qui est rapidement frappant dans les histoires d’Andersen est l’atmosphère chargée de mélancolie avec des personnages qui subissent le plus souvent leur vie en étant les propres témoins de leur existence. C’est le cas dans La Petite Fille aux allumettes – conte magnifique et tragique ! – avec cette enfant qui essaie de se réchauffer dans les rues froides de la ville à l’heure de la nouvelle année, du Sapin qui ne prend pas le temps de savourer les petits plaisirs en espérant toujours un destin plus enchanteur ou du soldat dans L’Intrépide Soldat de plomb qui ne peut aller contre les événements de sa vie – histoire qui inspirera le célèbre Toy’s & story.
Mais, il y a aussi ceux qui tentent de braver leur destin et de se soustraire à leur carcan : Le Vilain petit canard qui navigue à l’aveuglette jusqu’à enfin trouver sa place, La Bergère et le Ramoneur qui tentent de fuir vers un futur utopique, La Petite Sirène prête à perdre ses jambes et à bafouer sa nature pour obtenir l’amour d’un beau prince.
« Grand’mère s’écria la petite, emmène-moi. Lorsque l’allumette s’éteindra, je sais que tu n’y seras plus. Tu disparaîtras comme le poêle de fer, comme l’oie rôtie, comme le bel arbre de Noël. »
Ces histoires, parfois bien dures pour un jeune public, sont chargées d’émotion et d’intelligence. Pas toujours détentrices d’une morale infantilisante, elles exploitent le plus souvent la tendance de l’homme à rechercher le bonheur dans l’inconnu, dans ce qu’il n’a pas. Au lieu de savourer les petits plaisirs de la vie, il peut passer parfois à côté de ce qu’il recherche le plus ardemment. L’objectif peut être multiple : l’amour, la richesse, l’acceptation de soi.
Heureusement, Andersen montre également qu’il faut souvent se dépasser pour obtenir ce que l’on désire, que le but ultime est généralement dur à atteindre. Et que parfois, même après des efforts qui devraient être récompensés, on n’obtient pas toujours ce que l’on souhaite. Autre précepte important : toujours se faire sa propre opinion sans se reposer sur l’avis d’autrui ou sur celui de la majorité, avoir un esprit critique qui pousse à s’interroger, à s’instruire et à comprendre le monde autour de soi.
Loin des princesses et princes qui sont les personnages les plus célèbres de contes – Cendrillon, Blanche-Neige, La Belle au bois dormant, etc. – nous nous retrouvons ici le plus souvent avec des objets décoratifs ou récréatifs – jouets, poupées en porcelaine, sapin de Noël – qui s’animent ici pour notre plus grand plaisir. D’autres contes sont plus réalistes comme Ib et la petite Christine ou Les Habits neufs de l’empereur mais n’en sont pas moins divertissants et en proie à la réflexion.
Le soleil brillait déjà sur la mer lorsqu’elle se réveilla, éprouvant une douleur cuisante. Mais en face d’elle était le beau prince, qui attachait sur elle ses yeux noirs. La petite sirène baissa les siens, et alors elle vit que sa queue de poisson avait disparu, et que deux jambes blanches et gracieuse la remplaçaient.
Avec une certaine noirceur et une grande mélancolie, ces contes sont magnifiques et touchants par le destin des personnages et le chemin qu’ils empruntent sans savoir ce qu’ils pourraient leur arriver.

Sortie : 2010 (1e éd. : 1835-1858)
Édition : Folio (Junior)
163 pages
Des contes classiques qui semblent toujours aussi pertinents et qu’on pourrait presque qualifier, parfois, de contes à penser ou, du moins, de contes portant à réflexion…
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Tout à fait ! Et pourtant, beaucoup les voit comme des récits enfantins…
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Je crois que Disney n’est pas étranger à cette vision biaisée des contes…
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C’est pas faux !
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J’en garde un excellent souvenir !
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Je comprend, je trouve qu’on change vraiment d’atmosphère avec les contes que l’on connait généralement le plus (Grimm, Perrault).
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