Clémence s’est décidée, elle a quitté Thomas. Elle a fuit cette relation toxique et a trouvé un nouveau refuge. Mais les doutes persistent. Sera-t-elle assez forte pour se reconstruire ? Que fera t-elle lorsque Thomas viendra la trouver ?
Il fait nuit.
Nuit des campagnes : noire, épaisse, où la lune sans cesse masquée par les nuages peine à éclaircir les reliefs de la terre – tout en ombres et en lumière.
Une nuit comme il les aime. C’est pour cela qu’il l’a choisie.
De plus en plus adepte du livre audio, je me lance maintenant chez Audiolib avec Ces orages-là. Merci à cette maison et à NetGalley pour cette lecture. On est loin de ce que je peux lire habituellement et c’est bien pour cela que j’ai choisi le tout nouveau roman de Sandrine Collette. Je pense que la version audio m’a permise d’apprécier à sa juste valeur ce livre. Grâce à la lecture de Marie Bouvet, nous ressentons parfaitement les diverses émotions de Clémence, narratrice de cette histoire. Entre ses fêlures, ses moments de doute, de résignation, de colère, de persévérance, nous découvrons ce personnage dans toute sa vérité, sa transparence, ce qui est parfaitement perceptible lors de l’écoute.
Suite à une relation de trois ans qui cachait de sombres travers, Clémence s’est décidée à quitter son conjoint. Thomas, le parfait petit ami aux yeux des autres, savait se montrer intimidant et autoritaire dans l’intimité. Clémence, elle, était la victime parfaite. Maigre, timide, effacée, Thomas a su dès qu’il l’a vu qu’il arriverait à ses fins avec elle. Le prologue, qui nous en donne déjà la preuve, nous met immédiatement dans l’ambiance. Ces orages-là ne raconte pas forcément l’histoire d’un homme violent physiquement, mais d‘un homme qui prend plaisir à dominer psychologiquement sa compagne, usant tout de même de sa force pour jouir de sa domination.
Cependant, Ces orages-là n’est pas non plus l’histoire de ce couple qui se délite, mais plutôt celle de la renaissance de Clémence suite à son premier pas vers une nouvelle vie. Fuyant ce foyer toxique, elle se trouve une maison et un travail dans une autre boulangerie. Avec la peur au ventre que Thomas la retrouve, elle qui n’est finalement pas si loin de lui, Clémence tente d’avancer comme elle peut entre tension, fragilité et défaitisme. Pourtant, elle a bien eu la force de fuir ce mal, alors peut-être peut-elle se reconstruire ? Toute la question est là, comment se remettre de ce traumatisme, peut-elle même croire à ce renouveau fantasmé ? Ça ne dépend pas que d’elle, elle le sait. Toute seule, elle ne pense pas y arriver. Et en même temps, elle ne désire nullement se lier aux autres, de peur de se casser à nouveau.
C’est idiot de se dire qu’une fois au creux de la vague, on ne peut que remonter, tellement idiot parce qu’il faut de l’élan pour cela, il faut du courant, et souvent, quand on est au creux de la vague, on se noie. À vrai dire, une fois en bas, il y a beaucoup plus de risques de couler pour de bon que de chances de remonter à la surface.
Les liens, pourtant, vont se former d’eux-mêmes. D’abord Manon, son amie de toujours, qui l’aide à remonter à la surface ; Flo, son nouveau collègue, attentif et positif ; et enfin Gabriel, son voisin qui sait écouter comme personne mais qui, lui aussi, est détruit par son passé. Grâce à ses amis, Clémence voit l’espoir renaître mais, le chemin vers la guérison est loin d’être linéaire. Il lui arrivera de flancher, de regarder en arrière, d’être totalement perdue. Car, tout n’était pas à jeter dans sa relation avec Thomas, elle avait au moins une personne à laquelle se raccrocher. On dit que le plus dur est de réussir à partir, mais la suite, elle, ne demande-t-elle pas une force encore plus grande afin de se relever complètement et de reprendre goût à la vie, de retrouver une confiance en soi ?
Sandrine Collette explore sans faux semblant les contradictions liées à cet état de transition, entre l’enfermement psychologique et la reconnexion avec soi-même. Il est fascinant de voir comment l’être humain a besoin de l’autre pour trouver un point d’ancrage. Il est étonnant également de comprendre que souvent, il possède lui-même la force nécessaire pour s’en sortir, même lorsqu’il se sent exténué et vidé de toute volonté et énergie. Difficile de ne pas s’attacher à Clémence tout au long de son parcours vers l’après, vers la délivrance totale. Gabriel est également touchant par son envie de guérir sa frêle voisine, lui qui est d’autant plus détruit par son parcours personnel.
Il y a des gens comme ça, des sauveteurs, des saint-bernard, il y a des gens comme ça : qui ne savent rien faire pour eux-mêmes mais sont des magiciens pour les autres.
La reconstruction de cette femme suite à sa fuite d’un conjoint violent est une merveille remplie de fragilité, de peur, de solitude mais également de force, d’espoir et de renouveau. La manière avec laquelle Clémence reprend goût au quotidien grâce à ce qui se cachait au fond d’elle et grâce aux personnes autour d’elle est un parfait exemple qu’on peut toujours se relever.
Sortie : mai 2021
Édition : Audiolib
Lu par Marie Bouvet
5h45
Ca me donne envie de tester ce livre… et de tenter le livre audio !
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Il contrebalance bien entre fragilité et force, c’est un livre vraiment puissant dans le thème de la reconstruction psychologique.
Je suis de plus en plus adepte du livre audio, une autre manière d’appréhender une histoire.
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Dans ma wish-list !
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Tu as bien raison ! Un roman plein d’humanité et d’espoir.
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