La ville de Crescent City est perturbée depuis deux ans. Le meurtre d’une meute de loups par un démon se répète aujourd’hui sur différents victimes. Tout semble lié à Bryce, mi-humaine mi-fae, qui est déterminée à découvrir la vérité. Le problème pour elle vient de Hunt, l’ange inspecteur que le gouverneur lui a affublé comme garde du corps pour résoudre l’enquête…
De la même autrice :
⤷ Un palais de… : Un palais d’épines et de roses tome 1 . Un palais de colère et de brume tome 2 . Un palais de cendres et de ruines tome 3 . Un palais de glace et de lumière tome 3,5 . Un palais de flammes d’argent tome 4 .
Il y avait un loup devant l’entrée de la galerie.
On devait donc être jeudi, ce qui signifiait que Bryce était vraiment épuisée si elle comptait sur les allées et venues de Danika pour savoir quel jour on était.

Adorant Keleana – Throne of glass en version originale –, et Un palais de…, je partais très confiante en commençant la nouvelle saga fantasy de Sarah J. Maas. J’avais déjà ressenti quelques maladresses et ressemblances dans ses précédents écrits qui m’avaient dérangés, mais la plupart du temps, j’étais très contente de mes lectures. Et là, vient Crescent city… Je ne m’attendais pas à une telle déception.
Dans son envie de produire une œuvre plus adulte dans un univers d’urban fantasy, je pense que l’auteure s’est ratée. Mon opinion ne semble pas être la plus populaire, mais je n’ai pu faire abstraction dès le début de tout ce qui me semblait bancal dans cette histoire. D’abord, le nombre de pages : 955 pages pour une enquête policière, une mise en place d’une ville cosmopolite en créatures surnaturelles et d’une romance électrique, c’est beaucoup trop. En comptant le nombre de répétitions intempestives et de détails inutiles, ce premier tome aurait pu être amputé de pas moins de 200 à 300 pages.
Sarah J. Maas a voulu produire une œuvre conséquente qu’elle pourrait explorer en profondeur. Cependant, il faut savoir quand placer les détails qui approfondissent son univers. Ici, c’est très aléatoire, souvent posé là où l’on ne l’attend pas, et ne le désire pas. Et quand elle commence, elle ne fait pas semblant. La lecture se retrouve très alourdie par ses apartés constants et ce manque flagrant de fluidité et de rythme. Avec les éditions De Saxus, je commence à avoir l’habitude de faire face à des romans qui prennent le temps de se mettre en place mais ici, c’est bien trop long. Et le problème, c’est que j’ai eu l’impression que l’histoire n’a jamais décollé. On garde ce rythme de croisière agaçant alors que les détails sur l’univers se multiplient, certains sans grande importance.
L’univers d’urban fantasy peut paraître abouti mais pour ceux et celles qui ont déjà lu des livres du genre, celui de Sarah J. Maas ne semble pas très novateur ou original. Dans le même genre, j’ai personnellement été bien plus impressionnée et convaincue par des sagas comme Charley Davidson ou Rebecca Kean qui mélangent bien créatures surnaturelles, magie, romance, humour et action.
Pour les personnages, ça a été encore pire. Dès le début, j’avais l’impression d’être face à deux archétypes d’anti-héros qui étaient construits de telle façon que l’on est sûr qu’ils produiront des étincelles pour ensuite construire quelque chose de plus profond. La dynamique entre Bryce et Hunt m’a paru très artificielle, les deux n’arrêtant pas de se tirer dans les plumes à chaque phrase pour ensuite être emplis d’un désir ardent réciproque et impossible à canaliser. Le gros problème que je ressens de plus en plus avec Sarah J. Maas est très flagrant ici : son absence de subtilité. Rien n’est dans la nuance.
Bryce est une grosse fêtarde essayant toutes les drogues qui, après un traumatisme, devient tout le contraire, se faisant du mal par tous les moyens, et tellement dans le désir d’être dans l’indépendance et dans la revendication féministe qu’elle n’accepte même pas une main tendue, surtout si elle est masculine. Bryce n’a pas besoin de souffrir continuellement et d’être constamment hargneuse pour être une héroïne forte et complexe. Hunt n’a pas besoin de faire grésiller sa foudre à chaque remarque un tant soit peu désobligeante et à faire la gueule continuellement pour que l’on accepte pleinement son aura d’Umbra Mortilis et ses souffrances intérieures. Tout est fait pour qu’on les apprécie pour leur morgue et leur relation chat et chien et pour que l’on accepte ensuite leur romance impossible.
L’auteure a finalement du mal à vraiment se renouveler. Bryce est une version encore plus forte et affirmée de Keleana/Celeana et de Feyre, et cache comme ses deux cousines un pouvoir intérieur puissant ; les antagonistes sont foncièrement méchants, sans once de bien en eux, comme le roi d’Adarlan ou celui d’Hybern ; et tous les personnages masculins secondaires sont accaparés par l’héroïne, que ce soit pour la protéger ou pour la séduire – ici Ruhn et ses acolytes, le gouverneur Michée, etc… – Je finirai sur la vulgarité omni-présente des personnages. Non, ça ne les rend pas plus adultes, au contraire. Tous sont dotés d’une telle immaturité que ça en devient consternant. Finalement, ils parlent beaucoup (trop), un peu plus d’action aurait été appréciable. La fin est tellement caractéristique que ce qu’a déjà fait l’auteure précédemment que je n’ai pas réussi à avoir davantage d’investissement dans l’histoire. Si le tome 2 est aussi volumineux, j’abandonnerai sans aucun regret cette saga.
Pour un univers d’urban fantasy, celui de Crescent City n’a rien de très novateur par rapport à d’autres dans le même genre et ce premier tome aurait pu s’épargner 200 à 300 pages de répétitions et de détails inutiles. Les descriptions autour du monde fantasy et des personnages sont jetés à n’importe quel moment, ce qui rend la lecture très lourde. Les personnages principaux sont trop immatures et vulgaires et l’autrice en fait beaucoup trop.

Sortie : mai 2021
Éditions : De Saxus
955 pages
J’ai ri grâce à ta chronique dans laquelle malheureusement je me retrouve beaucoup 😅
Effectivement, le pourrait être amputée d’un bon quart sans problème. Effectivement l’autrice ne maîtrise pas du tout le genre et a fait un copier coller sans rien inventer. Effectivement elle n’a pas compris qu’écrire un titre plus adulte ce n’était pas juste mettre des mots vulgaires dans la bouche de ses personnages.
Bref plutôt à oublier, autant qu’elle reste sur ce qu’elle sait faire 🤣
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Tant mieux si je t’ai fait rire ^^ Ça m’a fait un peu mal de dire autant de choses négatives sur le livre et en même temps, on est loin de la qualité de ses autres sagas plus jeunesse. Qu’elle reste pour le moment dans cette catégorie, je ne pense pas que la fantasy adulte va lui ouvrir les portes avec ce premier tome.
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Comme tu le sais déjà, tu n’es pas la seule à ne pas avoir apprécier ce pavé assez inutile. L’auteure se contente de mettre des coups de bâtons dans l’eau et offre un récit assez insipide et beaucoup trop dense qui ne fonctionne pas. Je préfère largement son style jeunesse et assumé de ses autres sagas !
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Elle maîtrise beaucoup mieux un style plus jeunesse. Comme Leigh Bardugo avec La Neuvième Maison, Sarah J. Maas a voulu prendre un virage adulte, qui n’est pas concluant (pour Bardugo, ce n’est pas non plus réussi de ce côté-là). Et elle se met une bonne épine dans le pied avec un premier tome aussi gros, c’est vraiment trop long.
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Je ne sais pas si je peux totalement te rejoindre sur Leigh Bardugo car je n’ai pas encore lu ses précédentes sagas – honte sur moi – mais je n’ai clairement pas aimé La Neuvième Maison qui souffrent des mêmes défauts que CC. C’est dommage se besoin de s’émanciper alors que je trouve vraiment réducteur le fait de catégoriser par tranche d’âge la littérature. Selon moi, seules les romances érotiques et les parutions sensibles devraient être concernées. C’est dommage de tout ranger dans des cases et de sous entendre que certains romans sont dédiés qu’à un public jeune.
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Je suis complètement d’accord avec toi, la frontière entre littérature jeunesse et adulte peut-être très fine, mais ces auteures ont beaucoup trop voulu se démarquer de ce qu’elles faisaient habituellement avec leur nouvelle saga respective, c’est trop forcé et finalement, peu réussi. C’est dommage parce qu’elles ont chacune un succès mérité, cette envie de maturité dans l’écriture ne marche pas, pour le moment.
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Je partait très enthousiaste à l’idée de lire ce roman, mais plus les avis tombent, plus ça semble être la douche froide. J’avoue que les longueurs, plus les personnages clichés, plus la vulgarité… ça commence à faire beaucoup pour continuer à m’enthousiasmer. Je tenterai quand même, mais je vais attendre sagement que ma médiathèque le propose.
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Oui, ça fait beaucoup… Je te conseille d’attendre un peu effectivement, que tout le bruit autour s’amenuise un peu parce que l’auteure a voulu relever un gros défi avec cette nouvelle saga et malheureusement, ça ne marche pas. Je vais me retourner vers ACOTAR et Keleana que je n’ai pas encore terminé, je serai moins déçue ^^
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C’est clairement plus prudent !
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oulala XD j’avais pas méga apprécié Keleana et ACOTAR du coup si c’est pire, ça sent pas bon. Surtout les 1000 pages quoi.
Kin
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Effectivement, ça sent mauvais… Si encore, il était plus court, je pourrais te conseiller de tenter le coup (peut-être que justement, comme tu n’as pas trop aimé les sagas précédentes, ça fonctionnerait mieux avec celle-ci) mais là, ça demande pas mal de temps et de motivation.
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