Enfermée pour un crime dont elle ne se souvient pas, la belle Émilie fuit l’asile pour se perdre dans une forêt toute aussi menaçante. Alors que d’étranges apparitions viennent troubler sa santé, Émilie replonge peu à peu dans son passé tout en subissant les épreuves du présent.
De la même saga : Hansel et Gretel . Peter Pan . Pinocchio . Le Petit Chaperon rouge . Le Vilain Petit Canard . La Petite Sirène
J’ignorais depuis combien de temps je me trouvais à l’institut psychiatrique de Fort Orée ; les jours s’y ressemblaient tant que la monotonie s’emparait de chacune de mes facultés, y compris celle de compter.

Envieuse de replonger dans Les Contes interdits, je me suis dit que le mieux serait cette fois-ci de commencer par le début. Pourtant, ce Blanche-Neige est loin d’être le livre le plus apprécié de la collection et après cette lecture, je suis tout à fait d’accord. C’est même l’un de ceux que j’ai le moins aimé et que je place juste entre Le Vilain Petit Canard et La Petite Sirène. Pourtant, Louis-Pier Sicard nous met immédiatement dans l’ambiance glauque et malsaine de ces réécritures de contes avec un premier chapitre qui met en scène un viol. On est prévenu, ces livres sont loin d’être pour tout le monde, il suffit de regarder la couverture et l’avertissement en début de livre “pour un public averti”.
Sachant à peu près ce que j’allais y trouver, entre les références au conte de Blanche-Neige et les événements nouveaux emplis de sang et d’autres sécrétions, j’ai tout de même été bien déçue. Je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire. Dès le début, l’ennui m’a gagné, j’étais face à une succession d’horreurs qui n’avaient aucune prise sur moi. C’est cru sans être saisissant et difficile de s’émouvoir pour Émilie, notre Blanche Neige, qui vit pourtant une vie bien misérable à l’intérieur de cet hôpital psychiatrique carcéral.
Amnésique, celle-ci ne sait pas pourquoi elle a été internée dans un établissement pareil et elle ne cherche absolument pas à retrouver la mémoire malgré les interrogatoires constants de sa psychologue. Victime de sévices de la part du médecin chef, Émilie décide de s’échapper grâce à un allié. Errant dans la forêt environnante, elle tombe bientôt sur une maison et espère trouver dedans quelqu’un qui puisse lui venir en aide.
Dès sa fuite de l’asile, Émilie est assaillie d’épisodes étranges qui ressemblent bien à des hallucinations. Mais peut-être que l’auteur veut rajouter du fantastique à son histoire et c’est là que l’on se retrouve un peu perdu dans ce mélange étrange : histoire d’horreur réaliste ou conte fantastique ? Il y a quand même un animal qui parle à Émilie ! De plus, comment réussir à s’attacher ou à s’intéresser à une héroïne à laquelle on ne peut pas faire confiance ? Avec son pedigree, il est difficile de prendre pour argent comptant tout ce qui lui arrive, on en vient juste à attendre de voir comment le tout va être expliqué pour devenir enfin cohérent.
Mais finalement, on plonge dans une succession de sévices atroces qui deviennent bientôt plus risibles et farfelus que réellement effrayants ou affreux. Cela fait beaucoup pour une seule personne, d’autant que l’on monte toujours d’un cran dans le tordu. L’idée de base était bonne mais l’enchaînement est un peu trop noyé dans les histoires de viol et les épisodes plus fantasmagoriques desquels on ne sait que penser.
La réalité me frappa alors comme l’éclair : où aller, maintenant ? J’avais, jusqu’à ce moment, été guidée d’une mort à une autre, mais s’il n’y avait plus une âme à assombrir, qui m’aurait indiqué le chemin ?
Sotte que j’étais, il en restait bien une !
La mienne.
L’idée d’explorer la folie du personnage est une bonne idée mais je trouve le tout mal orchestré. On monte toujours d’un cran dans l’horreur malsain jusqu’à ce que ça devienne juste risible. Le roman manque de rythme et d’empathie, c’est très plat et impersonnel.

Sortie : octobre 2017
Édition : AdA
197 pages
On me l’avait donné, le livre n’ayant pas convaincu, et en te lisant, je comprends pourquoi… Je n’aime vraiment quand un auteur en fait trop au point que ça devienne risible !
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Malheureusement, c’est vite le cas. À vouloir trop effrayer ou écœurer, on peut facilement produire l’effet inverse.
D’autres contes de cette saga réussissent bien le défi selon moi comme Le Petit Chaperon rouge, Peter Pan et dans une certaine mesure Pinocchio (même si la fin m’a paru vraiment atroce).
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Entièrement d’accord !
Quant aux autres contes, suivant tes conseils, je commencerai probablement par Peter Pan ou Le Petit Chaperon rouge.
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Il ne faut juste se préparer à lire quelques horreurs, les deux contes en question ne font pas dans la demi-mesure même si je trouve que les deux auteurs maitrisent bien mieux leur histoire et leur univers.
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Cette collection me donnait envie à sa sortie et puis les avis sont sortis et cela m’a complètement rebuté et je pense que j’ai bien fait de passer mon chemin quand je lis le tien.
Bravo à toi d’avoir terminé ta lecture !
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C’est vraiment particulier comme saga, on est mis la tête la première dans les actes les plus abjects de l’être humain sans être épargné par les détails.
Et comme on est constamment dans cette ambiance malsaine et violente, c’est facile parfois pour les auteurs de se perdre en chemin ou d’en faire trop. C’est le cas avec Blanche-Neige.
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