À dix-neuf ans, Kelsea accepte son destin : devenir la reine du Tearling. Mais, la politique du royaume est complexe, le Régent ne goûte point sa destitution et surtout, la Reine rouge de Mortmesne compte bien lui montrer à quel point elle est redoutable.
De la même saga : Révolte de feu tome 2 . Destin de sang tome 3 ]
Sans bouger d’un cil, Kelsea Glynn observait la troupe qui approchait de la chaumière. Les hommes chevauchaient en formation serrée, tous revêtus de gris, la couleur réservée à la Garde royale du Tearling. Sous leurs capes qui volaient au vent brillait l’éclat de leurs armes : épées et coutelas, tous en acier de Mortmesne. L’un des cavaliers avait même une massue. Kelsea en distinguait la tête hérissée de pointes, émergeant de sa selle. La retenue avec laquelle ils guidaient leurs montures vers la chaumière montrait leur peu d’enthousiasme ; manifestement, ils n’avaient pas du tout envie d’être là.

Cela faisait trois ans que ce premier tome de La Trilogie du Tearling attendait patiemment d’être lu. Suite à sa grande popularité à sa sortie, alimentée par l’influence d’Emma Watson qui a adoré le livre, j’avais peur de me lancer et d’être déçue. Et, c’est exactement ce qui est arrivé. Alors qu’il me restait encore 200 pages, j’ai abandonné cette lecture. Pourtant, elle n’a pas rougir face à d’autres sagas de fantasy. L’héroïne se veut même plus indépendante et débrouillarde et l’univers fantasy est intrigant lorsque l’on découvre que la culture Tear découle de notre propre civilisation dont elle a gardé, entre autres, la forte influence chrétienne. La plume très fluide d’Erika Johansen aide à rapidement tourner les pages, quitte à rendre ce premier tome addictif à souhait pour beaucoup de lecteurs.
Malheureusement, j’ai vite vu mes espoirs revenir à la baisse. Reine de cendres est finalement assez classique dans le genre. Il est loin d’être mauvais mais il possède plusieurs facilités et archétypes qui m’ont fait tiquer dès le début. Craignant pour la vie de la jeune Kelsea, sa mère l’a confie à couple fidèle à la couronne qui la mènera loin des regards. Peu de temps après, lorsque la Reine Elyssa meurt, son frère monte au pouvoir en tant que Régent. Vivant au milieu de la forêt jusqu’à ses dix-neuf ans, Kelsea a maintenant l’âge de monter sur le trône. Escortée par la Garde royale, elle devra survivre aux assauts des mercenaires de son oncle qui est prêt à tout pour que Kelsea n’atteigne pas le Donjon vivante. Heureusement, l’héritière a la chance d’avoir à ses côtés une bande de soldats émérites comme Lazarus, dit Massue. Bientôt arrivée à destination, Kelsea découvre peu à peu la vie et la politique dans son royaume.
Car, hormis son apprentissage de la géographie et de l’histoire abrégée du continent, Kelsea connait finalement peu de choses du royaume qu’elle est amenée à gouverner. Obéissant à un serment royal, ses professeurs et ses nouveaux gardes du corps taisent tout ce qui est en rapport avec l’ancienne Reine, sa mère, et la politique. Comment Kelsea peut-elle réussir à bien gouverner dans ces conditions et comment peut-elle faire les bons choix ? Ce silence bien utile pour corser le scénario légitime donc le fameux « acte d’une incroyable audace » qui m’a paru complètement irréfléchi et stupide. Oui, Kelsea est généreuse, pleine de bons sentiments et elle n’a pas peur de prendre des décisions lourdes de conséquences. Mais encore faut-il qu’elle s’y connaisse un minimum pour ne pas avoir à lancer son royaume dans une guerre dont elle ne connaitrait presque aucun détail ! Le fait que la majorité des personnages approuve ce choix impulsif ne fait qu’alimenter mon incompréhension.
Et finalement, plus l’histoire avance et on comprend : Kelsea ne peut pas se tromper. Même si elle ne semble pas avoir l’allégeance de son escorte au début, elle l’obtient très vite et dès ce moment, tout semble trop facile pour elle. Le contraire serait étrange vu qu’elle possède à ses côtés Massue, le personnage indestructible par excellence. Et encore, Kelsea se suffit à elle-même, elle n’y connait rien mais elle a l’aplomb nécessaire pour convaincre ses partisans et les gens à son service. Une des seules choses qui semblent la déstabiliser est la beauté des gens qu’elle côtoie, étant elle-même loin des canons de beauté. Le Fetch, le plus grand bandit du royaume, m’a paru, comme Massue, bien trop caricatural dans son personnage du parfait Apollon rebelle, mystérieux et provocateur.
J’ai trouvé les personnages plus secondaires bien plus intéressants dans leur personnalité mais également dans la manière avec laquelle l’auteure les a introduits : Javel, le soldat des portes endeuillé, Thomas, l’oncle de Kelsea et Régent égocentrique, le père Tyle ou encore la dangereuse Reine Rouge. N’appréciant que les protagonistes secondaires, ma curiosité, qui s’effilochait déjà peu à peu, s’est complètement évaporée après 400 pages. Je ne voyais plus d’intérêt de continuer une lecture qui ne me convenait pas et à laquelle je n’ai pas réussi à adhérer dès le début.
Aucun souverain ne garde longtemps le pouvoir sans le respect de ses sujets, lui avait dit Carlin un bon nombre de fois. Les souverains qui tentent de contraindre une population contre sa volonté ne gouvernent rien, et se retrouvent souvent la tête au bout d’une pique.
Pour une trilogie autant encensée, je m’attendais à beaucoup mieux et, surtout, à beaucoup plus novateur. Ça reste très classique mais sympathique avec des points de vue intéressants. Mais, je n’ai pas du tout cru à l’évolution de l’héroïne et je n’ai pas réussi à être convaincue par ses choix et surtout par leurs conséquences. J’ai préféré abandonné à 200 pages de la fin, je n’avais plus de curiosité pour l’histoire.

Sortie : 2017 (1e éd. : 2016)
Édition : Le Livre de Poche
600 pages
Vraiment déçu pour toi mais je peux comprendre ton ressenti face à une structure qui t’a semblé ordinaire et usuelle. En tous les cas tu me donnes bien envie de relire ce premier tome voir s’il parvient toujours autant à me charmé des années après sa sortie.
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Si j’ai réussi à te donner envie de le relire, c’est déjà pas mal ^^ J’en attendais trop vu tout ce que j’avais entendu dessus, j’en ressors extrêmement déçue même si je reconnais qu’il n’est pas mauvais.
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Je l’ai vu passer plusieurs fois, mais je ne pense pas que ce soit pour moi, et ce n’est pas ton avis qui va me faire changer le mien ^^
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Je ne pense pas donner envie aux récalcitrants ^^ Je ne comprends pas pourquoi la trilogie a autant de succès, le premier tome n’a rien de fou. Mais il peut s’apprécier quand on n’a pas trop d’attentes.
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