À suivre le Lapin blanc, la jeune Alice gagne à voyager dans le Pays des Merveilles dans lequel rien n’a de sens et où tous ses habitants suivent leurs propres règles.
Du même auteur : Alice de l’autre côté du miroir
Une réécriture : Aliss, Patrick Sénécal
Alice commençait à en avoir assez d’être assise sur le talus près de sa sœur à ne rien faire : une fois ou deux elle avait jeté un œil vers le livre que lisait sa sœur, mais il ne comportait ni image ni dialogue, “et à quoi ça sert un livre”, pensait Alice, “sans images ni dialogues ?”

Ayant lu une première fois ce conte il y a neuf ans, j’ai pensé qu’une relecture s’imposait. Et si j’ai davantage apprécié ma lecture par rapport à la première fois, je reste tout de même sur la même impression. Alice au Pays des Merveilles est savoureusement fantasque, original et enchanteur de par son univers décalé et complètement loufoque. Mais, il peut être difficile de retirer le même plaisir avec l’histoire qui n’a finalement ni queue ni tête. Avec un univers pareil, cela parait logique et en même temps, on aurait pu s’attendre à un peu plus de structure. Le récit inventé par Lewis Carroll un jour de promenade manque selon moi d’un fil rouge ou d’un tant soit peu d’enjeux.
De nature très curieuse, la jeune Alice est rapidement moins intéressée par le livre de sa sœur que par un lapin blanc courant devant elle. Il faut dire que ce lapin est plus qu’étrange avec son habit et sa montre. Ni une ni deux, Alice le poursuit jusqu’à tomber dans un monde dans lequel tout logique est absente. On suit alors la jeune fille dans une multitude de péripéties sans qu’elles n’aient forcément de résolution ou de poids dans la globalité de l’histoire. On navigue d’épisode en épisode jusqu’à se demander où tout cela va bien nous mener.
On prend plaisir à (re)rencontrer certains personnages bien fantasques comme le Chapelier, le Lièvre de Mars, le Chat du Cheshire, la Chenille et la Reine de Cœur. Entre leurs aspects et leurs répliques, ils intriguent par leur extravagance et leurs conversations avec Alice. Les autres sont plus secondaires ou tout simplement oubliables, voire énervants. Je comprend tout à fait que la Duchesse, le Griffon et la Tortue-Façon-Tête de Veau ne soient pas présents dans la majorité des adaptations de ce conte tellement ils sont fatigants.
cette curieuse enfant aimait beaucoup jouer à être deux personnes. « Mais cela ne sert à rien, à présent », pensa la pauvre Alice, « de jouer à être deux, alors qu’il reste à peine assez de moi pour ne faire qu’un. »
En ce qui concerne Alice, elle devient malheureusement vite agaçante. Véritable héroïne de conte partant à l’aventure sans savoir où elle va, elle devient tout aussi illogique que ses nouveaux camarades. Et surtout, son impulsivité et ses remarques peuvent la rendre vite pénible. Comme Pinocchio, Alice n’en fait qu’à sa tête et recommence encore et toujours les mêmes erreurs sans rien en retirer, à part des larmes et de l’apitoiement sur elle-même. Néanmoins, n’oublions pas qu’elle reste une petite fille qui doit encore apprendre tout un tas de choses sur la morale, la société et les convenances et que nous sommes dans un conte qui démontre plus ou moins les conséquences suite à des choix irréfléchis ou à de l’impertinence.
Il est intéressant de connaître, avant la lecture du conte, les inspirations de Lewis Carroll et les grandes lignes de sa biographie qui nous donnent des clés afin de comprendre son goût pour l’imaginaire et celui (douteux) pour l’enfance. Finalement, je ne retire pas grand chose de toute cette histoire à part l’étrangeté séduisante et insensée de ce pays des Merveilles dans lequel tout le monde est fou et suit ses propres règles.
« Dans cette direction-là », indiqua le Chat d’un mouvement circulaire de sa patte, « vit un Chapelier, et dans cette direction-là », fit-il de l’autre, « demeure un Lièvre de Mars. Allez voir celui que vous voulez : ils sont fous tous les deux. »
« Mais je ne veux pas aller chez les fous », fit observer Alice.
« Oh ! vous n’y pouvez rien », dit le Chat : « nous sommes tous fous ici. Je suis fou, vous êtes folle. »
« Comment savez-vous que je suis folle ? » fit Alice.
« Vous devez l’être », dit le Chat, « sinon, vous ne seriez pas venue ici. »
L’univers absurde et étrange du Pays des Merveilles est agréable mais l’histoire n’a ni queue ni tête et quand Alice commence à être aussi incohérente que les autres personnages, j’ai décroché. Je trouve également l’héroïne assez insupportable.

Sortie : 2018 (1e éd. : 1865)
Édition : Pocket (Classiques)
126 pages
Voila un avis que j’attendais avec impatience et qui rejoint totalement le mien ! Nous sommes d’accord pour dire qu’Alice se dessine beaucoup trop antipathique et par moments assez hautaine pour être un minimum attachant, ajouté à cela une histoire sans fil conducteur et le résultat se devine assez moyen et totalement oubliable.
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Oui, on a eu le même ressenti, c’est vrai 😄 Je ne me rappelais pas qu’Alice était aussi pénible, comme d’autres personnages de ce conte.
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Autant j’ai lu plein d’adaptations, autant je crois ne pas avoir encore eu le courage de lire lire roman. Je ne savais pas qu’Alice avait un tel caractère ! 😮
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Et oui, la petite Alice ne se laisse pas faire et souvent, elle peut être vraiment pénible ^^ C’est très court, donc il n’y a pas de peur à avoir, ça se lit facilement.
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