Suite à l’enlèvement des leurs par les Thébains, trois ménades se lancent dans un périple qui comblera leurs désirs de liberté et d’aventure afin de délivrer leur peuple. Pour cela, elles devront combattre ou s’allier à plus d’une créature mythologique.
Tout commence pour Lyra dans une aube incertaine. Avant même l’aurore, au cœur d’un tout petit village, quelque part sur une île en Égée que l’on nomme Psili. Nuit s’est alanguie la veille dans le murmure des chênes et la respiration pierreuse de l’écume sur la plage de galets. Des odeurs fécondes du soir descendant des collines portées par les trilles calmes et têtus des grillons. Dans le bruissement et l’arôme des pins quand soupirent et tressaillent leurs dryades racornies.

Nouvelle parution chez les Moutons électriques, Les Ménades est un récit fantasy et mythologique qui a de quoi intriguer. Le travail éditorial est fabuleux et, on le comprend très vite, Nicolas Texier a un style bien à lui. Malheureusement, c’est principalement la plume de l’auteur qui m’a empêché d’apprécier ma lecture. Pourtant, le roman est particulièrement court et reprend avec justesse les mythes fondateurs de la mythologie grecque. À travers le périple des trois héroïnes, on aura l’opportunité de retrouver des créatures réputées pour être les grandes ennemies de nos héros grecs telles que le Minotaure, montagne de muscles et d’excroissances à faire frémir, ou Polyphème, le cyclope dupé par Ulysse lors de son Odyssée.
Tout commence sur l’île de Psili où vivent Lyra, Agamê et Ényô, trois jeunes femmes en marge de leur communauté. Le mariage, la vie de famille, les conventions, tout ça importe peu aux trois amies. Ayant fui un père adoptif violent, Ényô vit en pleine nature et s’essaye à la sorcellerie. Agamê, à la carrure impressionnante qui lui vaut critiques et railleries, se sent à l’étroit en compagnie de son frère turbulent et de ses esclaves sexuelles. Et Lyra est une jeune aventurière qui goûte peu aux envies de mariage de ses parents, refusant de se soumettre au traditions maritales et familiales de Psili.
La folle, la brute et la sauvage, voilà comment les trois femmes sont perçues par leurs pairs à cause de leurs différences et leur désir de liberté et d’indépendance. Elles trouveront grâce au culte de Dionysos le moyen d’assouvir leurs désirs d’autonomie, devenant alors des bacchantes ou, terme ici utilisé, des ménades. C’est lors d’un rituel en faveur du dieu du vin et des excès que Lyra, Agamê et Ényô vont échapper au sac des Thébains, venus attaquer leur île et enlever la population afin de la revendre. Prêtes à se mettre en danger pour libérer les leurs, les trois parias commencent un long voyage qui ne sera pas de tout repos. Visitant chaque endroit dans lequel les Thébains auraient pu s’arrêter et vendre leurs prises de guerre, les trois amies rencontreront alliés et ennemis tout au long de leur périple.
Malgré tout ce qui aurait pu être intéressant dans ce roman, ce dernier souffre d’un style bien trop emprunté. Ce livre aurait dû être une pépite à mes yeux, mais je n’ai jamais réussi à entrer dans l’histoire. Entre des phrases interminables et des envolées poétiques pour, parfois, ne rien raconter derrière, Les Ménades est arrivé au bout de ma patience. Je suivais difficilement le fil du récit tellement c’est lourd et indigeste et, souvent, très plat. Pourtant, les trois héroïnes, avec leur caractère bien trempé, sont intrigantes. Malheureusement, elles peuvent se montrer tout aussi attachantes que pénibles. Agressives les unes envers les autres, il est parfois difficile de les apprécier malgré les épreuves qu’elles endurent et le courage dont elles font preuve.
Aucun doute sur le travail minutieux dont l’auteur a fait preuve pour ancrer son récit dans un réel contexte antique. Le problème est que j’ai l’impression que l’auteur nous laisse en dehors de son intrigue et qu’on survole cette dernière de loin sans pouvoir s’en imprégner et se sentir concerné par ce qui arrive aux trois filles. Pour finir, Nicolas Texier propose un mélange assez déconcertant entre langage antique/mythologique et des termes bien plus modernes (« gars », « menstrues », le langage de Polyphème, etc.) qui doivent apporter un message mais je n’ai pas compris lequel. Donc, Les Ménades a été pour moi une grosse déception.
Malgré un travail minutieux concernant la mythologie grecque, je n’ai pas réussi à entrer dans cette histoire à cause d’un style beaucoup trop indigeste et lourd. Les personnages possèdent une dualité qui peut être parfois intéressante, souvent lassante.

Sortie : 10 septembre 2021
Édition : Les Moutons électriques
Genre : Fantasy
272 pages
Aïe! 😬 C’est vraiment dommage, mais je comprends que lorsqu’on n’adhère pas au le style de l’auteur, c’est hyper compliqué d’entrer dans l’histoire. 🙃
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Surtout quand le style est « complexe ». L’histoire est déjà dans quelque chose d’ancien et d’épique, c’est dur quand l’écriture reste aussi dans ce registre sans prendre forcément le temps de nous tendre la main. C’est ce que j’ai ressenti malheureusement.
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Zut, tu es au moins la deuxième personnages à écrire un avis plus que mitigé sur ce roman qui pourtant m’attire énormément, comme toi j’imagine quand tu en as lu le résumé ><
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À la couverture déjà, j’ai flashé alors le résumé !!! ^^ Mais non, ça ne l’a pas fait du tout, le style est trop ampoulé pour moi (sans forcément utiliser des mots compliqués).
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