Vampyria – La Cour des ténèbres tome 1, Victor Dixen

Jadis le Roi Soleil, Louis XIV est surnommé depuis trois siècles le Roi des Ténèbres. Avec le don d’immortalité offert aux plus fortunés, la vie d’en bas est d’autant plus difficile et dangereuse. Pour réussir à se venger des vampires, Jeanne va devoir se mêler à eux.

De la même saga : La Cour des miracles tome 2 . La Cour des ouragans tome 3
Du même auteur :
⤷ Animale : Tambours dans la nuit tome 0 . La Malédiction de Boucle d’or tome 1 . La Prophétie de la reine des neiges tome 2 ]
⤷ Phobos : tome 1 . tome 2 . tome 3 . tome 4 . Origines tome 2,5 ]

« Au nom du Roy, ouvrez immédiatement ! » ordonne une voix tonitruante.

Victor Dixen est un auteur jeunesse français qui n’est plus à présenter, principalement grâce au succès de sa saga phare Phobos. J’ai eu justement quelques soucis avec cette tétralogie : j’ai adoré les deux premiers tomes puis, j’ai trouvé le troisième trop rocambolesque et raté, et le quatrième inutile. Face à ce résultat des plus mitigés, je n’avais pas envie de retourner vers cet auteur. Mais, Vampyria réussit elle aussi à faire beaucoup parler d’elle. J’étais donc de plus en plus curieuse de découvrir cette duologie.

L’époque de la cour de Versailles avec Louis XIV est intrigante, surtout quand on y ajoute le mythe du vampire que Victor Dixen utilise à sa sauce. Le roi cache constamment son visage sous un masque de fer, ses plus fidèles sujets jouissent de la même immortalité et le peuple doit subir une saignée tous les mois, telle une dîme pour leur souverain. Jeanne, fille d’apothicaires, connait bien le coût de la dîme et la peur de croiser un vampire. Mais tant qu’elle respecte le couvre-feu nocturne, aucune chance qu’elle en rencontre un. À moins que sa famille soit décimée et qu’elle n’est d’autre choix que de prendre la place de la fille du baron local pour ne pas se faire tuer elle aussi.

Usurpant l’identité de Diane de Gastefriche, elle est recueillie par Alexandre de Mortenge, un vampire banni de la cour de Versailles. Nouvelle pupille du roi, elle est emmenée jusqu’à l’école instruisant les jeunes nobles avant leur entrée à la cour. Si la plupart d’entre eux espère devenir Écuyer du Roi, Jeanne a d’autres projets comme celui de venger le meurtre de sa famille et celui de faire disparaitre le Roi des vampires. Participant à tous les cours proposés afin de devenir la parfaite petite noble, Jeanne doit redoubler d’intelligence pour ne pas éveiller la suspicion de ses camarades et de ses professeurs, elle qui n’a jamais connu ce monde d’apparats et de luxe. Les péripéties s’enchainent avec plaisir et fluidité, l’héroïne devant tantôt se faire toute petite, tantôt se faire remarquer pour ses qualités d’éloquence, de bon goût et d’escrime.

Si l’époque semble bien retranscrite, des termes contemporains sont parfois présents, ce qui crée des anachronismes assez dérangeants à la lecture. Néanmoins, si vous n’avez pas lu les deux premiers tomes de Phobos avant celui-ci, vous avez des chances d’être surpris et contents de votre lecture. En tant que tel, le premier tome de Vampyria est intéressant grâce à son contexte historique et à ses intrigues. Les personnages sont quant à eux pas assez explorés pour être franchement sympathiques ou intéressants, hormis des personnages surprenants comme Naoko et Orfeo. Malheureusement, si vous avez déjà commencer la saga Phobos, il y a peu de chances que vous soyez surpris par Vampyria. Au contraire, vous risquez de rapidement ressentir une lassitude.

C’est simple, en ôtant la romance qui est le centre de l’histoire de Phobos, les deux sagas se ressemblent beaucoup trop. On est dans les deux cas face à un groupe mixte de jeunes adultes, ayant chacun une nationalité différente, et vivant ensemble pour un temps déterminé. On s’intéresse principalement à la partie féminine dans laquelle l’héroïne va devoir user de stratagèmes pour obtenir ce qu’elle désire, comme toutes les autres participantes. Dans le caractère des personnages, vous retrouverez immédiatement les réincarnations de Kirsten, la meilleure amie toute douce et fidèle, Marcus, le romantique éloquent et mélancolique, Kelly, la forte tête ayant une histoire difficile avec la drogue et la maladie, et surtout Léonora, celle que l’on ne peut s’empêcher de remarquer grâce à sa chevelure bien à elle, à son franc-parler, et à son milieu défavorisé dont elle s’extrait.

Le pire est que les personnages des deux sagas ont les mêmes caractères, mais ils font aussi les mêmes choix ! Alors, comment voulez-vous être surpris quand l’un d’entre eux cache quelque chose, drague, trahit, se venge, abandonne ? Je n’ai clairement eu aucune surprise dès le moment où j’ai compris que Victor Dixen ne réussissait pas à se renouveler. Il ne suffit pas de mettre des vampires et le Roi Soleil pour transformer toute une histoire qui a déjà été faite. Impossible alors de ne pas s’attendre aux ultimes événements, même ceux qui auraient dû me laisser pantoise. Je ressors donc déçue de ce premier tome qui n’a rien de très original si on connait déjà la bibliographie de l’auteur. Mais, si c’est votre première lecture de Victor Dixen, ce roman jeune adulte peut être une bonne aventure entre intrigues de cour et quête de vengeance dans le genre fantasy.

Il est temps de te rendre compte que sous leurs beauté ensorcelante, les seigneurs de la nuit sont des cadavres desséchés qui ont oublié ce que mortel signifiait, et qui ont perdu toute once d’humanité.

L’époque et l’ambiance sont intrigantes, même si elles ne sont pas entièrement respectées. Le gros problème vient principalement du manque de renouvellement de l’auteur. Si vous avez lu Phobos, vous n’aurez aucune surprise en ce qui concerne les personnages et leurs actes.

Sortie : juin 2021 (1e éd. : 2020)
Édition : Lizzie
Lu par Marie du Bled
11h11

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