Le Sang et la cendre tome 1, Jennifer L. Armentrout

ABANDON

Vue comme l’espoir de son royaume, Penellaphe vit de plus en plus mal son rôle de Pucelle qui lui interdit toute liberté. Mais, l’embauche de Hawkes à sa sécurité va l’aider à faire de nouvelles expériences, notamment certaines qui pourraient lui coûter sa place future parmi les dieux.

De la même saga : Un royaume de chair et de feu tome 2 .
De la même autrice : Obsidienne tome 1 . Onyx tome 2 . Opale tome 3 . Origine tome 4 . Opposition tome 5 ]

“On a retrouvé Finley à l’orée de la Forêt sanglante, ce soir. Il est mort.”
Je levai les yeux de mes cartes. De l’autre côté de la table rouge cramoisi étaient assis trois hommes. J’avais choisi mon siège pour une raison bien particulière. Plus tôt, en me frayant un chemin dans la salle, je n’avais rien ressenti en les approchant.

Maintenant, je le saurais, Jennifer L. Armentrout n’est pas une autrice pour moi. J’avais détesté les deux héros de Lux dans un premier tome que j’avais trouvé globalement mauvais et caricatural. Je ne suis pas une grande fan de romance, ceci explique cela, même si je peux en apprécier quand certaines lorsqu’elles ne tombent pas dans le cliché ou dans la mièvrerie ^{– contre-exemple tout de même avec After.} Je me suis laissée tenter par la nouvelle parution de De Saxus avec des à priori sur l’autrice ET sur la maison d’édition, qui finalement, surfe sur les grosses sorties young adult américaines sans toujours soigner son travail s’agissant de la traduction. De ce point de vue-là, je n’ai pratiquement rien à redire sur Le Sang et la cendre, malgré quelques petits ratés, pour ce que j’en ai lu. Oui, parce que je n’ai pas fini ce premier tome.

Arrivée à 65% de ma lecture, je ne voyais pas l’intérêt de me forcer alors que rien ne m’intriguait. Faute d’abord à une romance qui ne me convainc absolument pas et, surtout, au parti pris de l’autrice de ne pratiquement rien développer de son univers pour nous garder dans sa toile. Sauf qu’il faut que ça soit un minimum gagnant-gagnant entre l’autrice et le lecteur, elle ne peut pas laisser tout sous un voile de brume et espérer que l’histoire d’amour, qui n’a rien d’original, réussisse à nous faire patienter. En tout cas, ça ne fonctionne pas avec moi. Il faut savoir que ce premier tome est centré sur la romance dans un univers fantasy.

Oui, sauf qu’à côté de l’héroïne qui n’attend que de pouvoir franchir le pas avec son Apollon de garde du corps, l’univers fantasy est bien maigre. Après 400 pages, je ne sais toujours pas en quoi consiste la place de l’héroïne dans le royaume, ce que son statut de Pucelle signifie, pourquoi elle est dans ce rôle, l’importance des Élevés, etc… Sachant que la saga est prévue en sept tomes, je ne compte pas me prendre la tête à attendre tous les 300/400 pages une information un tant soit peu importante. Pourtant, Le Sang et la cendre n’est pas totalement mauvais et des lecteurs qui aiment la romance pourront même l’apprécier. J’espère pour eux parce qu’il faut bien aimer ce genre vu que tout tourne autour de ça dès le début.

Recluse dans la propriété du duc et de la duchesse de Masadonia, Penellaphe, la Pucelle, a été choisie par les dieux pour, apparemment, mener à bien l’Élévation de la strate supérieure de la population. Suite à un rite, les plus hauts dignitaires ont la possibilité d’obtenir la vie éternelle (ou une vie allongée). Penellaphe reflète donc l’espoir de tout le royaume (pourquoi ? comment ?) mais, son statut de Pucelle est loin d’être agréable. Hormis avec un nombre limité de proches, elle n’a pas le droit de montrer son visage, d’interagir avec les autres, de lire, de s’amuser, de tomber amoureuse. Pour une jeune femme de dix-neuf ans, cela commence à ressembler à de la torture si on compte également les corrections régulières du duc, ce dernier prenant un malin plaisir à faire souffrir la Pucelle.

Impulsive et souvent insouciante, elle ne va pas pouvoir s’empêcher de se lier de trop près à son nouveau garde, Hawkes, qu’elle avait déjà rencontrer lors d’une de ses escapades nocturnes. Entre les deux, c’est apparemment le coup de foudre et si on peut comprendre que la Pucelle prenne autant de risques pour vivre un minimum, il est plus dur d’accepter l’insouciance exagérée du garde. Évidemment, Hawkes est le parfait héros romantique littéraire, beau, musclé, provocateur, à l’écoute, doux, etc. Il dit à Penellaphe tout ce qu’elle a envie d’entendre ^{– et ce qui lui dit se tient –}, donc rien de surprenant qu’elle soit tombée sous son charme. Mais lui… Oui, Penellaphe est courageuse et étonnamment débrouillarde mais, elle est aussi totalement novice au jeu de l’amour et elle est surtout un grand danger pour un soldat émérite qui est prêt à tout pour monter les échelons. Personnellement, hormis les deux qualités soulignées, en ajoutant également sa gentillesse, j’ai trouvé l’héroïne assez fade.

Il faut dire que leurs dialogues qui tournent autour du pot sont loin de m’avoir parus percutants et je ne pouvais plus supporter les « Princesse » à presque chaque fin de phrase que prononce Hawkes. Pareil quand il souligne à chaque fois à Penellaphe le nombre de fois qu’il l’appelle par son surnom, Poppy, même dans les moments les plus inadéquats, non mais au secours… Clairement, je n’ai pas une âme de romantique, c’est devenu rapidement bien trop mièvre pour moi, avec des dialogues qui n’ont parfois, à mon sens, rien de vraiment réaliste. Et, comme je n’avais absolument pas mon compte au niveau de la fantasy, j’ai préféré arrêter les frais.

La mort est comme une vieille amie. Parfois, tu ne l’attends pas, mais parfois, si. Ce n’est ni la première fois, ni la dernière qu’elle viendra te rendre visite mais ça ne rend pas les disparitions moins difficiles ni impitoyables.

Avec une romance, loin d’être originale et trop rapide, qui prend toute la place, l’autrice ne prend pas le temps de développer son univers fantasy. Les péripéties et les épisodes romantiques s’enchaînent sans que l’on n’en sache davantage sur la place de l’héroïne ou sur la structure du royaume. J’ai préféré abandonner face à mon ennui.

Sortie : octobre 2021
Édition : De Saxus
627 pages