Grâce à des bagues magiques, les jeunes Digory et Polly vont découvrir un passage vers d’autres mondes. Commence alors une folle aventure en compagnie d’un oncle excentrique et égoïste, d’une sorcière tyrannique et d’un lion divin.
De la même saga : Le Lion, la Sorcière Blanche et l’Armoire magique tome 2 . Le Cheval et son écuyer tome 3 . Le Prince Caspian tome 4 . L’Odyssée du Passeur d’aurore tome 5 . Le Fauteuil d’argent tome 6 . La Dernière Bataille tome 7
C’est une histoire qui s’est passée il y a très longtemps, à l’époque où votre grand-père était un petit garçon. Une histoire très importante, car c’est elle qui permet de comprendre comment les échanges entre notre monde et le pays de Narnia ont commencé.

À vingt-six ans, c’est la première fois que je me plonge dans l’univers de Narnia. Ni les livres ni les adaptations ne m’avaient intriguée auparavant, je me lance donc en plein inconnu. Une première surprise avant même de commencer ma lecture : les tomes sont très courts. Les sept faisant en moyenne deux cent pages, j’ai peur que l’histoire n’ait pas le temps d’être assez approfondie. Et malheureusement, c’est un peu le cas avec ce premier tome. Avant-dernier opus écrit par C.S. Lewis, Le Neveu du magicien se situe, selon la chronologie de l’histoire, en première position. C’est loin d’être surprenant lorsque l’on découvre qu’il est le récit de la fondation de Narnia. Mais, avant de découvrir ce monde magique, commençons par le commencement à Londres, quelques années avant la Première Guerre mondiale.
Avec une mère souffrante et un père parti aux Indes pour le travail, le jeune Digory n’a d’autre choix que de quitter la campagne pour vivre à Londres chez son oncle et sa tante. Trouvant en Polly, sa jeune voisine, une amie aussi aventureuse que lui, ils s’amusent tous les deux à traverser les conduits entre les maisons. C’est alors qu’un jour, ils atterrissent accidentellement dans le bureau d’Andrew, l’oncle excentrique de Digory. Ce dernier est bien content de voir apparaître les deux enfants, il va pouvoir enfin mener une petite expérience. Ayant fabriqué des bagues magiques qui permettre de voyager dans un autre monde, Andrew manipule sans vergogne Polly afin de se rendre compte du succès de sa création.
Polly disparue au contact de l’une des bagues, Digory est bien obligé de faire également le voyage pour la retrouver. Les deux enfants découvrent alors un passage vers, non pas un seul monde, mais une multitude. L’aventure commence alors pour Digory et Polly décidés à découvrir ce que renferme ces autres univers. Malheureusement, tout ne sera pas rose pour eux, délivrant notamment une sorcière maléfique prête à détruire quiconque ne lui obéira pas. Tentant par tous les moyens de la ramener dans son monde, Digory et Polly vont finalement être les témoins de la création de Narnia par le lion Aslan, grande divinité du Monde de Narnia.
Sache que le vrai savoir ne s’obtient jamais sans sacrifice.
Le Neveu du magicien est une histoire très sympathique, teintée d’une magie dangereuse, d’aventures enchanteresses et d’une morale omniprésente mais non pas moins louable. Les inspirations chrétiennes de C.S. Lewis se font rapidement ressentir avec des thèmes fondateurs tels que la rédemption ou les conséquences de la cupidité. Les personnages font des erreurs mais ont la possibilité de se racheter et de revenir dans le droit chemin. Contrairement à un Pinocchio ou à une Alice, Digory, véritable héros de ce premier tome, fait preuve généralement de bons sens et n’a pas besoin de faire mille bêtises pour comprendre quel est le bon chemin à prendre.
C’est drôle justement de voir que les rôles sont totalement inversés entre les enfants et les adultes, les premiers étant bien plus responsables et porteurs de bons principes que les seconds égoïstes et manipulateurs. En même temps, difficile d’être plus égocentrique qu’Andrew ou que de la sorcière. Les deux sont des antagonistes intéressants par leur noirceur étonnante pour un récit jeunesse. Même si Andrew est finalement misérable et tourné en ridicule, la sorcière, elle, n’hésite pas à tuer et à être la plus vicieuse possible pour obtenir ce qu’elle désire.
Ce côté sombre se retrouve également dans le dilemme final de Digory qui, enfant, doit faire un choix cornélien. Le roman prend tout de même des airs de conte pour enfants agréable entre créatures surnaturelles, animaux qui parlent, bizarreries et situations cocasses. Reste que ce premier tome est très court, on aurait pu se balader dans pleins d’autres mondes, et qu’on reste parfois un peu trop en surface. Sans vraiment d’explication, Polly s’efface également de plus en plus, laissant la première place à Digory alors que leur duo fonctionnait très bien. Cette première aventure dans Le Monde Narnia est donc réussie même si je n’en ressors pas totalement convaincue. Je suis curieuse de découvrir le deuxième tome qui se déroule des décennies après celui-ci et avec de nouveaux personnages.
Choisis, intrépide étranger,
Frappe la cloche et brave le danger,
Ou imagine jusqu’à en devenir fou
Ce qu’il serait advenu si tu avais frappé un coup
L’entrée dans la saga est sympathique avec la naissance de Narnia et les débuts d’Aslan et de la Sorcière blanche. C’est concis et bien conté avec des personnages manichéens mais qui nous plonge facilement dans cette ambiance de conte enchanteur.

Sortie française : 2010 (1e éd. : 2001)
Édition : Gallimard (Jeunesse)
869 pages
Je lisais Narnia à mes enfants quand ils étaient petits. Et, personnellement, j’avais trouvé ça tout mignon.
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C’est ce que je me suis dis tout au long de ma lecture. C’est mignon, et en même temps, il se passe des choses importantes pour « responsabiliser » les enfants, le mélange est intéressant.
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Lu il y a très longtemps, ton avis me donne envie d’une relecture parce que je ne me souviens guère de l’histoire… En tout cas, cette idée de rôle inversé entre les adultes et les enfants ne manque pas d’intérêt.
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Quand tu vois que ce sont les enfants qui font la morale aux adultes bien frapadingues, c’est assez drôle ^^
Ça a vraiment un charme particulier, c’est enfantin et en même temps, je n’ai pas l’impression que ça prend les enfants lecteurs pour des bébés.
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Et ça, c’est important ! Enfant, j’y étais super sensible…
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C’est un des points qui m’a le plus plu : on édulcore pas la part sombre des antagonistes tout en proposant une histoire mignonne propre au contes.
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Je n’ai jamais lu la saga mais j’avais beaucoup aimé l’imaginaire des films et peut être que si un jour on a d’aussi belles éditions que les HP, par exemple, ça m’encouragera à me lancer. En tout cas, quel bel avis qui décortique bien l’œuvre ☺️
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C’est vrai que Le Monde de Narnia n’a pas le droit à autant d’attention que HP, mais peu de sagas peuvent finalement rivaliser avec le monde des sorciers niveau édition et marketing ^^
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Tu as raison et j’en suis bien navrée
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Même si j’aime beaucoup cette saga, je comprends les petits bémols que tu soulèves. Notamment le manque d’exploration des autres mondes.
Bonne lecture avec la suite !
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Oui, ça commençait bien avec la découverte du monde de la Sorcière, j’attendais de découvrir les autres, dommage… Mais bon, ça reste une très bonne découverte 🙂
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