Fuyant chacun pour leur liberté loin de l’empire de Calormen, un orphelin, une noble et deux chevaux Narniens s’épaulent pour rejoindre le pays du dieu-Lion Aslan.
De la même saga : Le Neveu du magicien tome 1 . Le Lion, la Sorcière Blanche et l’Armoire magique tome 2 . Le Prince Caspian tome 4 . L’Odyssée du Passeur d’aurore tome 5 . Le Fauteuil d’argent tome 6 . La Dernière Bataille tome 7
Voici le récit d’une aventure qui s’est déroulée à Narnia, à Calormen et dans les contrées qui les séparent, durant l’Âge d’Or où Peter était roi suprême de Narnia, son frère et ses deux sœurs roi et reines en dessous de lui.

Si Le Neveu du magicien et Le Lion, la Sorcière blanche et l’Armoire magique reprennent le même schéma en introduisant des héros londoniens qui sont propulsés dans le monde de Narnia, Le Cheval et son écuyer est bien différent. Avec ce troisième tome, C.S. Lewis propose de s’éloigner des deux premières aventures afin de raconter une nouvelle histoire se situant uniquement dans son univers fictif, composé de plusieurs royaumes. Oui car, si on pouvait d’abord croire que Narnia n’est qu’un seul et grand univers, il n’est finalement qu’un pays au milieu d’autres territoires plus ou moins proches. Par exemple, entre Narnia et l’empire de Calormen s’étend un grand désert de sable qui complique les échanges et les voyages entre les deux royaumes.
C’est justement à Calormen, empire orientalisé, que se situe cette nouvelle histoire. Orphelin recueilli par un pêcheur, le jeune Shastan ne connaît rien de ses origines et grandit sans éducation ni moyens. Alors que son père d’adoption est prêt à le vendre comme esclave à un éminent Calormen, Shastan décide de s’enfuir en compagnie de Bree, le cheval de l’acheteur, qui est bien différent des autres chevaux que le garçon a pu rencontrer dans sa vie. En effet, Bree est un cheval parlant, ce qui est surréaliste lorsque l’on sait qu’à Calormen, aucun animal n’est doué de parole et qu’il n’existe aucune créature surnaturelle. Natif de Narnia, Bree persuade Shastan de fuir avec lui pour retourner dans son pays et redevenir un cheval libre. Le jeune garçon pourra quant à lui vivre comme bon lui semble sans la peur de devenir un esclave.
Dans leur périple, ils rencontrent Hwin, une jument Narnienne, et sur son dos Aravis, fille d’un noble Calormen, qui fuit un mariage arrangé avec un puissant vizir. Les quatre compagnons vont alors se serrer les coudes afin d’atteindre Narnia malgré les longues journées sous le soleil du désert et les ennemis de Narnia prêts à lever une armée. Ce troisième tome est très étonnant tellement il s’éloigne des deux précédents livres. De ce point de vue, il est logique de découvrir qu’il a été, selon l’ordre chronologique d’écriture et de publication, le cinquième livre de la saga. C.S. Lewis ayant auparavant bien développé l’univers de Narnia, il pouvait avec ce tome commencer à voir au-delà des frontières narniennes.
Fière et plutôt dure à l’occasion, elle était néanmoins droite comme une épée et n’aurait jamais abandonné un compagnon, qu’elle ait de l’amitié pour lui ou non.
Pourtant, l’histoire se déroule lors du règne de Peter, Susan, Edmund et Lucy, héros du tome 2, avant qu’ils ne retournent malgré eux à Londres. Shastan et ses trois amis vont faire leur connaissance, ce qui mènera à une alliance pour combattre Rabadash, prince héritier de Calormen. Ce dernier, fils du Tisroc, s’est complètement épris de la reine Susan. Mais, après avoir révélé toute sa cruauté et son arrogance, Rabadash perd les faveurs de sa belle. Refusant de rompre leurs promesses de fiançailles, Rabadash va être prêt à commettre plus d’une folie pour récupérer celle qui veut être sienne.
Quel dépaysement ! Narnia est ici très secondaire et, étonnamment, cela fait du bien. L’empire de Calormen, avec ses vizirs, son désert et ses traditions d’un autre temps et d’une autre culture, produit une ambiance orientale très plaisante. Avec un ton bien moins enfantin, C.S. Lewis réussit, avec toujours aussi peu de pages, à construire une histoire variée et complète. Il plante un nouveau décor, en lui créant un lien particulier avec Narnia, et façonne également des personnages entiers qui ont une personnalité et une histoire. Les héros du tome 2 m’avaient donnée du fil à retordre, surtout Peter et Lucy que j’avais trouvé totalement oubliables tellement ils semblaient parfois subir les événements sans avoir grand chose à raconter. En comparaison, Shastan, Aravis, Bree et Hwin passent par plusieurs phases et possèdent chacun un passé et un présent qui les rendent intéressants.
Si Hwin est davantage mis en retrait, les trois autres personnages sont utiles à l’intrigue de par leurs actes et leurs paroles. Ils apprennent tous une leçon qui leur est propre et grandissent grâce à l’expérience acquise tout au long de cette aventure bien remplie. Le manque de dynamisme que je déplorais précédemment ne s’est pas fait ressentir ici tellement j’étais prise dans l’histoire et avais envie de suivre ces personnages. Justement, l’apparition des rois et reines de Narnia dans ce tome montrent bien, selon moi, à quel point ces derniers font pâle figure face à Shastan et Aravis, d’autant plus à l’âge adulte où ils semblent avoir perdu en personnalité. Vous l’aurez compris, ce troisième tome a été une grande réussite pour moi, ce qui m’inquiète un peu pour la suite sachant que Le Cheval et son écuyer est le tome qui s’éloigne le plus, pour le moment, de l’univers de la saga.
Il ne savait pas encore que si vous faites quelque chose de bien, pour seule récompense on vous demande en général, de faire autre chose encore, quelque chose de mieux et de plus difficile.
Dépaysement total à Calormen, l’empire oriental au sud de Narnia, et ça fait du bien ! Les quatre nouveaux personnages de cette histoire sont bien plus travaillés, avec une histoire et des enjeux personnels, et leur périple est très intéressant à suivre. Pour moi, c’est le meilleur tome depuis le début de la saga.

Sortie française : 2010 (1e éd. : 2001)
Édition : Gallimard (Jeunesse)
869 pages
Je suis grave d’accord ! je l’ai lu il y a pas longtemps et j’ai trop aimé aussi !
Kin
J’aimeAimé par 1 personne
Et pourtant, je ne m’y attendais pas tellement il s’éloigne des autres tomes. Mais, par rapport à la majorité des autres tomes, je le trouve très réussi.
J’aimeAimé par 1 personne