Rêvant de l’Ancien Narnia avec ses animaux parlants, le prince Caspian tente de trouver des alliés contre son oncle qui lui a arraché sa couronne. Aidé des anciens rois et reines de Narnia, le prince pourrait redonner au pays sa magie d’antan.
De la même saga : Le Neveu du magicien tome 1 . Le Lion, la Sorcière Blanche et l’Armoire magique tome 2 . Le Cheval et son écuyer tome 3 . L’Odyssée du Passeur d’aurore tome 5 . Le Fauteuil d’argent tome 6 . La Dernière Bataille tome 7
Il était une fois quatre enfants qui se prénommaient Peter, Susan, Edmund et Lucy. […] Pendant leur séjour à Narnia, ils eurent l’impression de régner durant de longues et longues années ; mais lorsque Peter, Susan, Edmund et Lucy rentrèrent par la porte de l’armoire, et se retrouvèrent en Angleterre, il apparut que toute leur histoire n’avait pris aucun temps.

Après une excursion dans l’empire de Calormen, retour à Londres un an après les événements du tome 2. Attendant le train pour se rendre à leurs collèges, Peter, Susan, Edmund et Lucy sont subitement renvoyés dans le pays de Narnia. Le problème survient quand la fratrie ne reconnaît absolument pas l’île sur laquelle elle atterrit. Mais, retrouvant peu à peu leurs marques, nos héros comprennent qu’ils sont bien de retour à Narnia mais que plusieurs siècles sont passés depuis leur premier voyage. Cette hypothèse est vite validée par le nain Trompillon, leur nouvel ami qui leur raconte alors ce qu’est devenu le pays.
Suite à leur exode du royaume de Telmar, des hommes sont venus conquérir Narnia et imposer leur règne sur les animaux, ces derniers ayant pour la plupart perdu la parole au fil des siècles. Aujourd’hui, la vie du prince Caspian, héritier telmarin du trône de Narnia, est mise en danger par son oncle Miraz, le roi autoproclamé, qui désire faire de son propre fils son héritier. Rêvant de l’ancien Narnia depuis sa tendre enfance, Caspian fuit le château pour s’allier aux animaux parlants. Ensemble, ils espèrent reprendre le trône et abolir la suprématie de l’homme sur le peuple Narnien. Mais, inférieur sur le champ de bataille, le camp de Caspian n’a finalement qu’un atout dans sa manche : le cor enchanté de Susan. Grâce à cet artéfact magique, les rois et les reines de l’Ancien Temps pourraient bien revenir afin de les soutenir. Aslan pourrait même refaire surface.
Nous revoilà dans une aventure à l’image du deuxième tome, avec une bataille qui se prépare pour le contrôle de Narnia et avec les mêmes protagonistes principaux. Si Edmund est une agréable surprise en ayant fait disparaître son mauvais caractère, et si Lucy peut être intéressante, notamment grâce à son lien avec Aslan, Peter et Susan sont malheureusement insupportables. Pourtant, C.S. Lewis fait tout pour donner une aura particulière à Peter grâce à son statut d’aîné. Mais, sa légitimité ne semble pas toujours aller de soi et amène même à un événement assez ridicule face au roi Miraz. Et il n’est pas aidé par son ton cassant quand il veut jouer au chef face au reste de sa fratrie.
La pire reste Susan : moralisatrice, pleurnicharde, niaise, difficile de l’apprécier, en particulier dans ce quatrième tome. Le prince Caspian sauve l’autre moitié du récit grâce à sa curiosité, sa bonhomie et son courage. Et on aura le temps de s’attacher un peu à d’autres personnages comme le nain Trompillon ou le géant Gros-Temps, ce dernier victime des défauts de son espèce. L’histoire, quant à elle, sort peu des clous. On reste avec les mêmes enjeux que dans le tome 2 et cette nouvelle aventure manque, encore une fois, cruellement de rythme.
Certains rebondissements n’ont pas le temps de s’installer qu’ils sont tout de suite désamorcés, ôtant alors au lecteur toute tension et possibilité de vivre soi-même cette aventure. Tout est très vite réglé, ce qui fait que l’intrigue devient fade et oubliable. La nécessité de s’inspirer d’événements bibliques augmente ce manque d’intérêt : les choses arrivent et se règlent sans grande cohérence parce qu’une grande partie de l’histoire est de l’ordre du divin. Mon enthousiasme après la lecture du Cheval et son écuyer est donc relativement redescendu avec ce quatrième tome, l’auteur s’évertuant à mettre l’accent sur les personnages que je trouve les moins intéressants – hormis Edmund et, de temps en temps, Lucy.
L’air de Narnia avait eu de l’effet sur lui, et il se rappelai toutes ses anciennes batailles, et ses bras et ses doigts retrouvaient leur habileté passée. Il était de nouveau le Roi Edmund.
Le prince Caspian est un personnage sympathique à découvrir qui, malheureusement, se fait vite voler la vedette par les quatre héros du tome 2. Et comme la moitié d’entre eux est insupportable, ma lecture a été compliquée. De plus, les événements s’enchainent trop vite pour que l’on y attache un tant soit peu d’importance. C’est un tome parfaitement oubliable.

Sortie française : 2010 (1e éd. : 1953)
Édition : Gallimard (Jeunesse)
869 pages