L’Associée, Jacques Suissa

À la recherche d’une solution pour ne pas perdre sa boîte, un chef d’entreprise prend également le temps de connaître plus personnellement l’une de ses employées.

Auto-éditée avec l’aide de Librinova, L’Associée est une pièce de théâtre qui m’a donnée du fil à retordre. Pourtant, ça commençait globalement bien avec un soin apporté à la description des décors dans lesquels le protagoniste principal navigue, d’un appartement d’une de ses conquêtes jusqu’à ses bureaux en passant par le boulanger de son quartier et par son propre appartement. Laurent est un chef d’entreprise qui se donne corps et âme à son boulot, au grand dam de son épouse. Ce qu’elle devine, c’est que ce n’est pas seulement le travail qui occupe Laurent mais également son tableau de chasse.

Depuis la découverte de la stérilité de sa femme, rien ne va plus dans le couple et monsieur va combler ses désirs ailleurs tout en faisant passer madame pour une jalouse paranoïaque. L’histoire ne donne pas spécialement envie d’être du côté du personnage principal, surtout qu’il ne s’arrêtera pas là…

D’un autre côté, Marine, l’une des employées de Laurent, accepte de retrouver ce dernier après le travail dans un restaurant. Elle qui ne veut pas lui faciliter la tâche lui fait bien comprendre qu’elle ne sera pas si facile à obtenir. Heureusement, ce n’est pas uniquement une attraction sexuelle qui semble naître entre les deux personnages, chacun se livrant peu à peu au contact l’un de l’autre. On apprendra alors que Marina a un passé familial compliqué qui pourrait potentiellement ressurgir et que Laurent peine à accepter l’impossibilité de fonder une famille.

Malheureusement, pour les raisons que j’ai déjà évoquées, je n’ai pas réussi à m’apitoyer sur le sort de Laurent. Surtout que l’infertilité féminine est traitée ici d’une manière assez maladroite selon moi, comme si cela légitimait les multiples infidélités du mari. La fin continue de faire un pas dans ce sens-là avec une conclusion qui m’a parue totalement abracadabrantesque tellement elle est tirée par les cheveux et mal amenée. Je suis peut-être passée à côté du message principal, restant sur ma première impression concernant le protagoniste central. Mais, au-delà de ça, j’ai trouvé le tout finalement assez ordinaire et peu pertinent.

Je n’ai pas vraiment compris l’intérêt de suivre ce chef d’entreprise pris à la gorge par sa banque et détestable de par son comportement avec sa femme. La manière de traiter l’infertilité m’a pas mal mise hors de moi, tout comme la résolution de cette histoire bien abracadabrantesque.