Prêtes pour leur match de soccer, une équipe féminine est victime d’un crash d’avion. Isolées dans la forêt, elles vont devoir se débrouiller avant l’arrivée des secours. Vingt-cinq ans plus tard, le mystère reste entier sur les circonstances de leur survie.
CASTING
Melanie Lynskey : Shauna, aussi dans Castle Rock
Sophie Nélisse : Shauna (adolescente)
Tawny Cypress : Taissa
Jasmin Savoy Brown : Taissa (adolescente)
Juliette Lewis : Natalie
Sophie Thatcher : Natalie (adolescente)
Christina Ricci : Misty
Sammi Hanratty : Misty (adolescente)
Ella Purnell : Jackie, aussi dans Arcane
Warren Kole : Jeff
Courtney Eaton : Lottie
Liv Hewson : Van
Shauna, nous avons toujours été ces personnes. Les secrets ont toujours fait partie de nous.
Retour dans les années 90
Série phénomène aux États-Unis, Yellowjackets connait également depuis son arrivée sur Canal+ un gros succès en France. En apparence très adolescente avec son casting féminin et lycéen, la série réussit pourtant à intéresser le public adulte grâce à sa partie survivaliste et à son côté thriller. S’inspirant de faits réels, Yellowjackets nous fait retourner en 1996 aux côtés d’une équipe féminine de soccer.
Gonflées à blocs pour disputer un match, les lycéennes embarquent sereinement dans l’avion en compagnie de leur coach et d’autres intervenants. Malheureusement, nos passagers n’arriveront jamais à leur destination. Suite à un problème technique, l’avion chute et finit par se crasher en plein milieu de la forêt. S’extirpant des décombres, les survivants vont bientôt devoir s’organiser pour vivre en attendant les secours. Mais, vingt-cinq plus tard, quatre survivantes nous révèlent de par leurs traumatismes et leur quotidien que leur sauvetage n’a pas été aussi rapide qu’elles ne l’espéraient.
Alternant entre passé et présent, Yellowjackets nous propose une intrigue qui mêle thriller psychologique et teen horror movie. On poursuit dans la lignée d’autres séries du moment en jouant sur la nostalgie avec cette fois-ci un retour dans les années 90. Le clin d’œil est d’autant plus appuyé à la rencontre des survivantes à l’âge adulte avec des actrices ayant connu un fort succès dans les 90′ comme Melanie Lynskey (Créatures célestes, Coyote girls), Christina Ricci (La Famille Addams, Casper, Buffalo’66) et Juliette Lewis (Les Nerds à vif, Tueurs nés, Une nuit en enfer). Et c’est agréable de retourner à cette période au milieu de ce groupe de filles réunies par le sport et que pourtant presque tout sépare.
Que ce soit au niveau du caractère ou du style vestimentaire, les Yellowjackets forment une bande très hétéroclite, et tant mieux. Même avec un nombre important de personnages, il est facile de les distinguer et de toute manière, la première saison met bien l’accent sur seulement cinq d’entre elles.

Survivre dans un environnement hostile avec un groupe adolescent
Tout va se compliquer après le crash. Les différences vont bientôt devenir problématiques quand il s’agit de survivre car tous les personnages n’ont pas le même avis sur la situation. Certains veulent attendre coûte que coûte les secours, d’autres veulent trouver un moyen de sortir de cette forêt interminable. C’est là qu’on remarque de quelle manière des personnages peuvent changer, ou se révéler, face à des situations critiques. Le rapport de force change progressivement ; celle qui tenait le groupe à bras le corps se voit bientôt démunie face à la situation alors que d’autres découvrent leur force de caractère dans l’adversité.
Imaginez si en plus, le groupe de survivants est composée à 95% d’adolescentes… Alors oui, les passages dans le passé ne vont pas toujours être des plus trépidants. Certaines des filles découvrent leur sexualité, d’autres veulent se changer les idées en organisant une fête dans la forêt, une autre encore découvre avec horreur qu’un retard dans son cycle menstruel peut être cauchemardesque lorsqu’on se retrouve perdue au milieu de nulle part sans savoir quand on va nous retrouver. On a donc affaire à la plupart des thématiques adolescentes présentes dans d’autres teen séries.
Seulement, ici, on n’a pas peur de montrer l’envers du décor. Les menstruations, l’avortement, les troubles mentaux, l’homosexualité ; ces thématiques n’offrent ici aucun tabou, ce qui fait du bien quand la série peut toucher un public adolescent afin de prévenir mais aussi de banaliser certains sujets. Heureusement, il n’est pas seulement question de tourments adolescents, l’aspect survivaliste est bien présent avec quelques surprises intéressantes. Malheureusement, il faudra attendre la deuxième saison pour avoir des réponses à cette période-là, la première nous laissant trop dans le brouillard.
Les conséquences à la vie adulte et le passé qui ressurgit
C’est donc dans le présent que l’on avance le plus avec nos quatre survivantes Shauna, Natalie, Taissa et Misty. Ceci dit, rien ne dit pour le moment si elles sont les seules à avoir réchapper de la catastrophe. Ayant caché au monde ce qu’il s’est passé pendant leur long isolement dans la forêt, ces filles ont grandi avec leurs cicatrices, sans pouvoir entièrement se dévoiler à quelqu’un. Chacune a pourtant tracé sa route, deux d’entre elles se sont créées une vie de famille, alors que les deux autres vivotent dans leur solitude, l’une dans son addiction, l’autre dans son besoin d’aider les autres.
Vivant chacune dans leur coin, elles vont pourtant devoir se retrouver lorsqu’une journaliste vient les interroger sur les événements survenues vingt-cinq ans plus tôt et lorsqu’elles reçoivent chacune une carte postale anonyme. Ensemble, elles vont tenter de résoudre ce mystère, de retrouver celui ou celle qui essaie de leur faire peur et d’enfouir coûte que coûte leurs secrets. Le travail sur la psychologie des personnages et sur la ressemblance des actrices est bien fait, on reconnaît immédiatement Shauna, Taissa, Natalie et Misty quand on les rencontre dans leur présent. Natalie fonce dans le tas, même si elle risque de s’en mordre les doigts, Taissa reste prudente en prenant tout de même le lead, Shauna se repose sur sa force face aux moments critiques même si elle peut aussi se laisser séduire et influencée, et Misty est toujours aussi dérangée et à la recherche d’amour et de reconnaissance.
Si on prend plaisir à suivre nos quatre héroïnes dans leur nouvelle aventure ensemble, on peut être déçu par quelques prévisibilités dans le scénario. Alors que la partie dans le passé arrive à nous surprendre en n’allant pas toujours dans la direction que l’on attendait, celle dans le présent surprend beaucoup moins. Néanmoins, les retrouvailles sont intéressantes, aidées par les actrices qui incarnent très bien leur rôle.
Même si la série est parfois prévisible, elle réussit aussi à éviter certains écueils vu son histoire. Le casting principalement féminin est très bon et on s’attache facilement aux protagonistes, surtout aux quatre principales. À la fin de la saison, on continue de se poser beaucoup de questions, la partie dans le passé restant encore très (trop ?) mystérieuse. Mais j’ai enchaîné les épisodes tellement j’étais prise dans l’histoire. Que ce soit dans le passé ou dans le présent, j’ai beaucoup aimé la dimension psychologique des personnages.

Série américaine
1 saisons (10 épisodes x 60min)
Renouvelée
Canal+
Malgré une certaine prévisibilité, je note cette série pour ces nombreuses thématiques. Merci pour cette découverte !
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Le scénario n’est pas toujours surprenant mais la série vaut le coup !
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