Slow horses – Saison 1

Rétrogradé après une bévue, River Cartwright est envoyé à l’Étable, là où se retrouvent tous les moutons noirs du MI-5. Désireux de refaire ses preuves, il va se lancer dans une affaire délicate aux enjeux politiques.

CASTING
Gary Oldman : Jackson Lamb
Jack Lowden : River Cartwright
Kristin Scott Thomas : Diana Taverner
Saskia Reeves : Catherine Standish
Rosalind Eleazar : Louisa Guy
Dustin Demri-Burns : Min Harper
Chris Reilly : Nick Duffy

– Vous vous souciez vraiment d’eux, n’est-ce pas ?
– Non, je pense qu’ils sont une bande de perdants absolus. Mais ce sont mes perdants.

Une atmosphère pesante qui colle avec la vie de ces flics mis au placard

En avril dernier, AppleTV+ proposait la nouvelle série britannique Slow horses produite par Will Smith, un thriller aux enjeux politiques. Comme toujours, la plateforme réussit à intégrer à ses projets des têtes d’affiche, comme ici Gary Oldman incarnant un chef désabusé et dépressif d’une équipe du MI-5 mise au placard. Moutons noirs de l’unité anglaise, les membres de l’Étable ont tous fait une bévue qui leur vaut d’être sous la direction de Jackson Lamb, ce dernier ne les portant pas tellement dans son cœur comme il peut le montrer au quotidien. Assurant des missions de peu d’importance, River Cartwright, l’un des derniers arrivés à l’Étable, veut à tout prix redorer son blason en prenant officieusement en charge une affaire sensible. Il en vient à avoir des informations sur l’enlèvement d’un citoyen anglais d’origine arabe par des nationalistes extrémistes.

Mettant en danger son unité au complet, River va bientôt devoir se reposer sur son chef Lamb qui, lui, tente de sauver son équipe pour ne pas qu’elle se fasse tuer ou emprisonner. Cette première saison en six épisodes possède une ambiance bien à elle, entre un ton grinçant propre à la Grande-Bretagne et une pesanteur qui suinte du quotidien morne de ces agents. L’ambiance est apathique, désabusée, pessimiste, ce qui n’offre pas aux premiers épisodes l’élan nécessaire afin d’attraper la majorité des téléspectateurs. La série possède pourtant des thèmes intéressants concernant l’enquête qui se met peu à peu en place. Mais, le rythme reste très lent et les personnages manquent cruellement de vie, ce qui est néanmoins recherché par la série.

On pouvait se faire un plaisir de revoir Gary Oldman mais il est ici un vieil homme fatigué et vache avec ses subalternes. Personnellement, je n’avais pas envie de voir cet acteur talentueux dans le rôle d’un flic en fin de carrière qui se complait dans sa dépression et son alcoolisme, quitte à être négligé. River Cartwright est celui qui sort du lot car il est le seul à essayer de gagner des points afin de partir de l’Étable. Les autres sont sympathiques mais assez oubliables. Et, on peut se demander l’utilité du personnage d’Oliva Cook dans cette série.

Une affaire politique qui met du temps à se lancer

Heureusement, Slow horses gagne des points, non pas grâce à ses personnages souvent bien mous, mais grâce à son intrigue aux retombées politiques. La série a besoin de trois épisodes pour vraiment décoller néanmoins, elle propose un scénario bien écrit qui met le doigt sur les imperfections des systèmes politique et policier britanniques. Kristin Scott Thomas endosse toujours brillamment la femme de pouvoir qui cache des secrets d’État et/ou ses propres malversations. Les dialogues entre elles et Gary Oldman sont particulièrement intéressants.

La seconde partie de la saison est un peu plus mouvementée avec une histoire qui apporte stress et incertitude, les ingrédients nécessaires pour que l’on se sente enfin impliqués par tout ce qu’il se passe. Enfin, l’équipe de brebis galeuses s’unit véritablement pour faire face au danger, surtout grâce à ses membres féminins et à son leader. Le tout reste néanmoins assez plan-plan malgré une intrigue liée au terrorisme et à ses conséquences dans l’inconscient collectif depuis des années.

Slow horses ne fera pas tellement de bruit, encore moins en France où AppleTV+ manque toujours de visibilité, et pourtant la série est déjà renouvelée. Mieux que ça, la saison 2 est apparemment déjà entièrement tournée au vu de la bande-annonce disponible à la fin du dernier épisode. Will Smith et la chaîne semblent vraiment croire en ce projet, quitte à produire une suite sans attendre les échos concernant la première saison. Je ne suis pas sûre que ce choix soit une stratégie gagnante au vu des limites de la première saison. Mais, de toute façon, il n’est pas indispensable de poursuivre la série, la saison 1 se suffisant amplement à elle-même avec un début et une fin.

La saison met trois épisodes à vraiment démarrer, ce qui peut décourager certains mais la deuxième partie est bien plus intéressante avec cette histoire d’enlèvement aux enjeux politiques. Nos flics ratés ne le sont pas autant que ce que veut nous faire croire leur chef, heureusement d’ailleurs vu l’importance de leur mission. C’est très british avec une critique du pouvoir et du système policier britanniques, et c’est bien fait de ce côté-là. Je n’avais juste pas envie de voir Gary Oldman avec l’allure et le comportement d’un sans-abri alcoolique. Et finalement, ça reste très moyen.

Série britannique
1 saison
Renouvelée
AppleTV+