Partant pour la Sibérie, Sylvain Tesson se donne le défi de marcher dans les pas des quelques déportés du goulag ayant réussi à s’évader et à rejoindre l’Inde.
Du même auteur : La Panthère des neiges
C’est triste un train qui part pour Berlin, surtout quand on est dedans. J’ai quitté mon appartement parisien tout à l’heure. J’ai gagné la gare du nord en métro. Je trouvais ça chic de prendre le métro pour aller en Sibérie.

Écrivain et aventurier, Sylvain Tesson aime nous emmener avec lui dans ses voyages à l’autre bout de monde. Avant La Panthère des neiges qui nous faisait voyager au Tibet à la recherche de cet animal rare, l’auteur avait écrit L’Axe du loup qui revenait sur son voyage en Sibérie et sur son périple jusqu’en Inde. Reprenant le chemin des évadés du goulag du siècle dernier, Sylvain Tesson nous raconte ces histoires de survie mais aussi l’existence des habitants d’aujourd’hui et du mode de vie de ces derniers plus rude que le modèle occidental.
Allant directement chez l’habitant, Tesson nous plonge dans le quotidien de ces gens qui accueillent favorablement l’écrivain au sein de leurs journées. Il nous dépeint également la nature sauvage de ces environnements, son évolution en contact de l’homme et les animaux qui la peuplent. Malheureusement, je n’ai pas été autant touchée par L’Axe du loup que je ne l’avais été avec La Panthère des neiges. Ici, l’auteur va avoir moins l’occasion « d’étaler » sa culture littéraire, se laissant moins aller à des moments contemplatifs. Pourtant, le style m’a paru plus redondant, même si j’apprécie la promiscuité que l’on ressent entre l’auteur et les gens qu’il rencontre.
Tout simplement, j’ai été davantage touchée à l’évocation des oiseaux, des loups, des chèvres bleues, et de la panthère des neiges et de leur quotidien dans leur habitat naturel que par cette traversée de la Sibérie à l’Inde afin de raconter le passé terrible de ses déportés ayant réussi à s’évader du goulag sibérien. Néanmoins, pour ceux qui s’intéressent à cette période de l’histoire, ce récit de voyage peut tout à fait vous intéresser, surtout avec l’écriture de Sylvain Tesson qui nous emmène en quelques secondes à des milliers de kilomètres.
Dans la steppe, la progression est une navigation : on avance du matin jusqu’au soir sans que le moindre obstacle n’entrave la course.La prairie est l’océan. Les yourtes sont les îles dont les archipels s’échelonnent à intervalles réguliers.
Je préfère suivre Tesson quand il parle d’animaux que d’êtres humains. Le sujet, retracer le parcours des évadés des camps de concentration en Sibérie, est intéressant mais j’ai souvent perdu le fil.

Sortie : septembre 2020 (1e éd. : 2004)
Édition : Lizzie
Genre : Récit de voyage
7h06