Le Loup des ardents, Noémie Adenis

Piégé par la neige dans un petit village isolé en 1561, un médecin tente d’enrayer l’épidémie qui touche depuis peu ses nouveaux voisins. Rapidement, le mal se révèle être d’origine criminelle, ce qui réveille les superstitions et les rancœurs chez les habitants d’Ardeloup.

DE LA MÊME AUTRICE
Le Jardin des anatomistes

Grand prix des Enquêteurs, Le Loup des ardents nous plonge en plein hiver 1561 au sein d’un petit village français nommé Ardeloup, situé aujourd’hui dans la région Centre-Val de Loire. Le contexte historique, mêlé à une enquête criminelle, m’intriguait beaucoup. Malheureusement, je suis loin d’avoir trouvé ce que je cherchais…

Superstitions, chasses aux sorcières et jalousie

De passage dans le village d’Ardeloup, le docteur Aymar de Noilat, se retrouve bientôt piégé sur place par la neige. Chaleureusement accueilli par les habitants contents d’avoir un médecin auprès d’eux, Noilat fait rapidement la connaissance des membres de ce village reculé, notamment une jeune orpheline adoptée à contre cœur par une famille du village.

La prenant comme assistante, le docteur Noilat va bientôt faire face à une épidémie qui réveille plus d’une croyance au sein du village. Au XVIème, les superstitions se mêlent à la science, créant une atmosphère de tension et de messes basses.

Et si certains croient réellement aux sorcières et au diable, d’autres règlent tout simplement leurs comptes en utilisant la magie comme prétexte. À Noilat de réussir à faire la part des choses et à sauver sa petite protégée.

« Lorsqu’ils sont terrifiés, certains prennent de mauvaises décisions. Ils avancent. Cela ne vaut-il pas mieux que de rester pétrifié par la peur ? »

Quelle enquête ?

^{Jeanne d’Arc sur le Bûcher, Anton Stilke, 1843}

Hormis croire en une malédiction, l’épidémie qui touche Ardeloup fait bientôt comprendre à Noilat et aux habitants que cette maladie est criminelle. Quelqu’un est derrière cette vague de malades. Mais qui ? Est-ce vraiment une jeune fille sans parents qui tuerait ses voisins ? Ou bien un adulte avec de réelles revendications ?

Ayant obtenu le Grand prix des enquêteurs, Le Loup des ardents me donnait à penser qu’il reposait sur une enquête solide avec un suspense travaillé. Malheureusement, je cherche encore l’enquête, en tout cas dans le sens dans lequel je l’entends.

On comprend rapidement qui est derrière tout ça, la narration nous le dit noir sur blanc peu après, alors quelle enquête ? Celle en troisième partie de roman pour retrouver un des habitants traqué par le reste du village ? Je n’appellerai pas cela une enquête.

« On peut pratiquer le mensonge avec habileté. Cela ne veut pas dire qu’on le repère avec plus de facilité chez l’autre. »

Peu d’attachement pour les personnages

Le pire est que j’aurais pu davantage m’intéresser à cette histoire, et accepter ce manque d’investigation, si j’avais eu de l’attachement pour les personnages. Malheureusement, la plupart d’entre eux sont loin d’être sympathiques, entre médisance et bêtise. Le docteur est également très ambivalent.

Tous les personnages ne sont pas à jeter mais je m’attendais tellement à autre chose que je me suis sûrement braquée. Et cela m’a empêché de pleinement apprécier ce roman dont l’ambiance et le contexte historique sont tout de mêmes réussis et intéressants.

« Personne ne s’inquiétait à son sujet ou ne prenait de ses nouvelles. C’était sa faute ; il n’avait fait aucun effort. Or il avait appris, en observant les gens, que les sentiments réclamaient autant d’entretien qu’un jardin. Si on ne leur prêtait plus attention, ils s’étiolaient peu à peu, avant de disparaître. »

Le contexte historique est intéressant pour son atmosphère de chasse aux sorcières. Malheureusement, le tout reste assez pauvre : pas de grand intérêt pour les personnages et l’enquête qu’on nous promet est quasi-inexistante.

Sortie : septembre 2022 (1e éd. : 2021)
Édition : Lizzie
Lecteur : Jean-Marc Coudert
Genre : Thriller
8h15