Assistante d’édition afro-américaine, Nella souffre du manque de diversité dans son travail. L’arrivée d’Hazel pourrait alors faire bouger les choses. Mais pourquoi Nella a bientôt l’impression que cette nouvelle employée va la mener à sa perte ?
Le premier signe fut l’odeur de beurre de cacao.
De temps en temps, j’aime aller vers des genres littéraires qui, de prime abord, n’ont pas l’air d’être fait pour moi. Pourtant, le milieu de l’édition (américaine) pour une lectrice passionnée, c’est un sujet qui fait sens. C’est plutôt le sujet principal du roman qui m’a sortie de ma zone de confort. Effectivement, c’est l’angle choisi par Zakiya Dalila Harris qui va apporter à son roman sa touche personnelle et identitaire. Dès le titre et la couverture de Black girl, on sait évidemment dans quoi on s’embarque. Et quand on sait que le racisme fait encore beaucoup de ravages, il est important de mettre en avant des œuvres culturelles qui mettent le doigt sur les inégalités et les intolérances qui y sont liées.
Black girl raconte donc la vie d’une femme noire à New York qui travaille dans une maison d’édition en tant qu’assistante. Seule noire de l’entreprise, elle essaie, à son niveau et en tentant tout de même de ne pas trop brusquer sa hiérarchi , de faire bouger les choses pour proposer davantage de diversité. Elle est donc très contente lorsqu’un matin, une nouvelle femme de couleur vient pour un entretien d’embauche. Nella fonde beaucoup d’espoirs à l’arrivée de cette jeune femme. Seulement, Hazel, alors embauchée, ne semble pas prendre la vie de la même manière que Nella. Assumant totalement sa culture afro-américaine en arborant de longues dreadlocks et en revendiquant ses différences, elle réussit également à se faire apprécier par ses collègues et supérieurs blanches. Comment fait-elle pour réussir à posséder un tel équilibre ?
Sans surprise, Black girl interroge sur les inégalités ethniques encore trop importantes dans le monde du travail et dans le monde en général. Mais, étonnamment, le roman n’est pas aussi dynamique et percutant qu’on pourrait l’espérer. L’autrice réussit bien à dépeindre l’injustice et le mépris dans certaines situations mais, j’ai parfois ressenti les mêmes défauts dans le camp d’en face. Dès le début, il y a un tel communautarisme que je n’ai pas su si l’autrice le défendait ou le critiquait. Cela m’a fait penser à la série Netflix Dear white people à propos d’étudiants afro-américains revendiquant leurs droits et leur couleur tout en étant presque aussi sectaires que les blancs en face d’eux. Ayant moyennement adhéré à cette dimension-là du livre, j’ai parfois décroché, en raison aussi du rythme qui avance par à-coups. Mais, c’ets toujours intéressant de s’informer sur ces sujets sociétaux importants. Merci à NetGalley et à Calmann-Lévy pour cette lecture.
Nella n’était pas dupe. Elle avait compris que les personnages racisés étaient en vogue, tout comme le fait de dénoncer tout ce qui manquait de représentation.
La promotion du livre, le présentant comme un mélange de contemporain et de thriller est plutôt mensongère. Pas de thriller ici mais le quotidien d’une assistante d’édition noire dans un monde professionnel de blancs/ches. A l’arrivée d’une nouvelle employée de couleur qui s’intègre facilement à la boîte, les espoirs et les à prioris de l’héroïne vont bientôt éclater. Pas mon genre de lecture et même sans ça, ce livre n’est pas toujours très rythmé et intéressant.
Sortie : février 2022
Édition : Calmann-Lévy (Littérature étrangère)
400 pages
J’avoue que j’ai lu peu d’histoires dans le cadre du monde de l’édition et déjà ça m’intéresse et la touche racisme en plus qui ça apporter un message à tout pour me plaire ^^
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Le racisme ambiant/normalisé est l’un des sujets majeurs, ce qui donne au livre son véritable intérêt.
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Je reste particulièrement perplexe face au racisme, dans tous les sens… je n’arrive pas à comprendre qu’on puisse s’estimer différents pour une question de couleur, surtout en 2022 ! J’espère que les générations futures seront moins bornées !
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