Le jeune Garion vit paisiblement dans un village reculé dans le royaume de Sendarie. Mais, sa vie est bientôt bouleversée : obligé de fuir sur la route en compagnie de sa tante Pol et du vieux conteur du village, Garion va découvrir que les légendes et mythes sont peut-être plus proches de la réalité qu’il ne le pensait.
De la même saga : La Reine des sortilèges tome 2 . Le Gambit du magicien tome 3 . La Tour des maléfices tome 4 . La Fin de partie de l’Enchanteur tome 5 ]
Les premières images qui devaient rester gravées dans la mémoire du petit Garion étaient celles de la cuisine de la ferme de Faldor. Toute sa vie, il lui en resterait une affection spéciale pour les cuisines, pour leurs odeurs et pour tous ces bruits particuliers dont l’association, en une agitation empreinte de gravité, évoquerait à jamais pour lui l’amour, la nourriture, le confort et la sécurité, mais surtout la maison. Et quel fût le destin de Garion, aussi haut qu’il s’élevât dans l’existence, jamais il ne devait oublier que ses premiers souvenirs partaient de cette cuisine.

Au lieu de poursuivre La Roue du temps dont le premier tome ne m’a pas tellement convaincue, j’ai voulu commencer une autre saga fantasy des années 90, La Belgariade. Et si j’ai retrouvé des similitudes entre ces deux classiques de la fantasy américaine, j’ai pris beaucoup plus de plaisir en compagnie de Garion dans le premier tome de ses aventures. Effectivement, on retrouve les codes classiques de la high fantasy : la lutte entre le bien et le mal, un héros au centre d’une quête et d’une prophétie et la magie présente naturellement dans un monde fictif (même si, ici, elle est davantage reléguée au rang de mythe pour le moment). Avec le premier tome de La Belgariade, vous ne serez donc pas dépaysés. Pour les débutants, cette saga est une bonne porte d’entrée dans la fantasy. De leur côté, les adeptes apprécieront retrouver les premiers codes du genre qui ont, depuis trente ans, évolués.
La grosse différence avec La Roue du temps, c’est l’attachement aux personnages. Dans les deux sagas, des jeunes personnages d’un petit patelin doivent suivre des figures d’autorité pour échapper à des ennemis aux desseins encore mystérieux et devenir l’espoir du royaume. Mais si dans la saga de Robert Jordan, Rand, Egwene et Perrin m’ont paru insupportables, il a été bien plus agréable de marcher sur la route en compagnie de Garion, Sire Loup, Durnik, Silk et Barak. Certes, la plupart de ces personnages sont (pour le moment) cantonnés à leur archétype : un jeune garçon curieux, courageux mais impulsif à qui on ne révèle presque rien alors qu’il est au centre des préoccupations (Rand, Fitz dans L’Assassin royal, etc…) ; le vieux sage que tout le monde respecte sans que le héros ne sache pourquoi, prodiguant des conseils ; le petit homme éloquent et qui se fait tout le temps remarquer pour son panache ; la tonne de muscles experte en combat mais qui est également sensible, etc. Cependant, ce n’est pas toujours un défaut de mettre ses personnages dans des cases prédéfinies et revues quand on les développe bien et qu’on les fait interagir d’une bonne manière.
– Pourquoi tous ces gens ont-ils l’air si triste ? demanda-t-il à Sire Loup.
– Ils ont un Dieu sévère et exigeant, répondit le vieil homme.
– Quel Dieu ?
– L’argent, explique Sire Loup. L’argent est un Dieu plus impitoyable que Torak lui-même.
Le groupe, constitué de caractères bien trempés et distincts, est finalement homogène et sympathique à suivre. Le jeune Garion est encore un peu long à la détente en ce qui concerne l’identité de ses bienfaiteurs mais son apprentissage à leurs côtés est plaisant alors que la menace ennemie est de plus en plus proche. Seule Polgara m’aura épuisée, unique personnage féminin principal dans ce premier tome. Acerbe et cachant son amour pour son petit protégé, elle préfère être sèche et, surtout, tout lui cacher, quitte à s’énerver lorsque le jeune homme cherche, à raison, des réponses. En ajoutant ses tics de langage des plus lassants, Polgara ne me fait pour le moment pas grande impression. Mais, je me doute que la tante Pol sera bien plus agréable lorsque Garion en saura davantage sur son arbre généalogique et sur son destin exceptionnel.
Du côté de l’univers, ce premier tome reste encore timide malgré un prologue très alléchant qui raconte la création de ce monde et sa répartition entre les différents dieux. Cela promet d’énormes enjeux pour la suite de la saga. On entend parler de différents peuples, de dissensions ancestrales et d’un dieu détesté de tous ces pairs, mais pour le moment, on reste dans le schéma classique de l’aventure à la recherche d’un objet magique, ralentie par quelques adversaires et par plusieurs arrêts dans les villes et villages sur le chemin. Le dernier tiers du livre change d’ambiance avec complots politiques et discussions à la cour, ce qui permet d’en apprendre davantage sur les peuples présents mais cette partie m’a paru trop différente par rapport au reste. La lecture de Franck Dacquin est très agréable, fluide et le narrateur réussit à bien différencier les personnages lors des dialogues sans que cela ne tourne au ridicule. J’enchaînerai donc avec plaisir le deuxième tome, La Reine des sortilèges, en juillet grâce à mon abonnement audio chez Lizzie. Quatre mois pour écouter La Belgariade, à raison d’un tome par mois, ça va être très sympathique.
– Là d’où je viens, les gens n’ont généralement qu’un seul nom.
– Les noms sont comme les vêtements, Durnik, expliqua Silk. Nous portons celui qui est le mieux adapté à l’occasion. Les honnêtes gens n’ont guère besoin de s’affubler de vêtements étrangers ou de nom qui ne sont pas à eux. Mais il arrive aux moins scrupuleux d’entre nous d’avoir besoin d’en changer.
Un premier tome agréable qui met en place l’univers fantasy et surtout ses personnages principaux en les faisant interagir le plus possible pour créer des liens pour la suite de la saga. Les légendes de ce monde donnent l’eau à la bouche, et on comprend bien que le jeune Garion va devoir s’y frotter à un moment ou à un autre.

Sortie : septembre 2020 (1e éd. : 1990)
Édition : Lizzie
11h26
Une série qu’il faut que je découvre !
J’aimeAimé par 1 personne
C’est un classique dans le genre et je suis étonnée de voir que je suis loin d’être la seule à la découvrir que tardivement.
J’aimeJ’aime
Même si l’auteur ne révolutionne pas le genre et que ce premier tome peut sembler daté en cette période, j’ai beaucoup aimé ma lecture également. Ton avis me donne envie de reprendre cette saga laissée l’abandon de mon côté pour le moment.
J’aimeAimé par 1 personne
Tu t’es arrêté à quel tome ? Oui, c’est classique et c’est normal vu la période de publication, beaucoup de livres fantasy sont sortis depuis et ça se ressent. Mais, ce n’est pas non plus vieillot, j’ai pris beaucoup de plaisir avec ce tome 1.
J’aimeJ’aime
A ce premier tome que j’ai malgré tout fort apprécié !
J’aimeJ’aime
ça fait un moment que je tourne autour de cette saga, hésitant à me lancer de peur de la trouver peu surprenante quand on a déjà lu pas mal de choses de ce genre, mais ton billet démontre que je pourrais y trouver mon compte.
J’aimeAimé par 1 personne
J’avais la même crainte depuis quelques années et je suis contente de m’être lancée même si je ne suis pas non plus comme une folle après ce premier tome. Mais, même si ça reste classique dans le genre, c’est plaisant à lire avec des pistes intéressantes pour la suite.
J’aimeAimé par 1 personne
J’avais lu les trois premiers d’un coup et j’étais restée un peu sur le carreau même si ça m’avait pas déplu pour autant XD
Kin
J’aimeAimé par 1 personne
Ah, ça donne envie xD Peut-être que ça faisait trop d’un coup ? Avec un tome par mois, je pense que ça devrait aller de mon côté.
J’aimeAimé par 1 personne
Cette saga me tente depuis un petit moment et j’ai hésité plusieurs fois à acheté le premier tome.
Ton avis me tente vraiment beaucoup ! 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Pratiquement tous les codes de la fantasy sont là, donc ça peut paraitre hyper classique. Mais, l’univers a vraiment du potentiel et les personnages sont sympathiques, à part Polgara ^^
J’aimeJ’aime