Toujours à la recherche de sa mère, Lisbeth affronte ses peurs en parcourant un territoire constamment dans la Nuit. Chris, commandant dans un sous-marin de l’armée française, tente d’apaiser ses troupes suite aux bouleversements écologiques et humains.
DE LA MÊME SAGA
– Érémos tome 1
Avec son ventre vide,
Avec ses jambes marquées par leurs coups, elle courait.
Avec sa tête remplie d’horreurs, avec son désespoir de vivre parmi eux, elle courait.
La terre gelée lui brûlait les pieds, mais elle n’avait pas le choix.
Elle devait continuer de courir.
Érémos, premier tome de cette duologie, divisait son récit en deux intrigues avec le compte-rendu d’une astronaute de l’ISS bientôt chamboulée avec ses collègues par une catastrophe planétaire, et avec le quotidien d’une jeune femme au sein d’une communauté restrictive et dystopique. Néro reprend le même schéma avec, toujours au centre de son récit, Lisbeth. Encore à la recherche de sa mère disparue, l’ancienne Hydro parcoure l’inconnu vers l’éternelle Nuit. C’est là qu’elle découvre de nouveaux alliés et une nouvelle manière de vivre.
À côté de ça, nous suivons le journal de bord de Chris, capitaine dans l’armée française et en charge de la bonne tenue du sous-marin militaire. Depuis un mois sous l’eau pour une mission de reconnaissance, Chris et ses hommes vont être désarçonnés par les soudaines secousses qui ébranlent le sous-marin et par l’absence de signal humain hors de l’eau. Découvrant alors la triste vérité, ces militaires, hommes et femmes, vont devoir garder la tête froide afin de tenter de survivre sur leurs maigres réserves. Malheureusement, il est facile de perdre la tête quand tout espoir d’un avenir s’envole. En tentant d’apaiser ses hommes, Chris finit pourtant, lui aussi, à ne plus y croire. Et c’est lorsque l’on ne croit plus en notre survie que les pires pensées peuvent devenir réalité.
Avec la même construction narrative que dans le premier tome, Néro propose une exploration de l’autre pôle de cette Terre ravagée et survivaliste. Le début du roman peut sembler donc répétitif même si les circonstances dans le sous-marin sont loin d’être les mêmes que dans l’ISS au côté des scientifiques. Lisbeth, elle, garde le cap avec l’idée obstinée de retrouver sa mère en vie. Intégrant une nouvelle communauté, elle devra choisir entre accepter les us et coutumes ou tenter de les faire évoluer.
Nathalie Bernard nous amène à réfléchir sur les codes sociaux dans des communautés aux rites très marqués, ces derniers relevant souvent de la spiritualité ou de mysticisme. On ressent la difficulté de Lisbeth à se faire à ce nouveau mode de vie qui sépare hommes et femmes selon un modèle patriarcal, les individus féminins étant minoritaires. Il est intéressant de montrer que toute communauté possède ses avantages et ses inconvénients. Reste que les interactions entre les personnages et les relations qui en découlent sont, comme dans Érémos, assez superficiels.
Tout semble logique mais je ne me suis pas sentie impliquée par ce qui arrive à Lisbeth au sein de Néro. Et encore moins au côté des militaires à l’intérieur de leur sous-marin. Pourtant, cette duologie ne manque pas d’intérêt et de qualités d’écriture, le style est fluide même s’il garde toujours le même rythme. Elle plaira particulièrement à un public adolescent qui voudrait découvrir des romans dystopiques avec des angles différents que dans Divergent, La Sélection, Insaisissable, The Book of Ivy, etc… Je remercie NetGalley et les éditions Thierry Magnier pour cette lecture qui sort tout prochainement.
Dans la continuité du premier tome, Néro propose une aventure qui nous amène à réfléchir sur les comportement sociaux au sein de communautés dans lesquels les individus sont très liés. Le style est fluide mais il manque toujours ce petit quelque chose pour s’attacher aux personnages et à leurs relations.
Sortie : 11 août 2022
Édition : Thierry Magnier
Genre : Science-fiction
384 pages