En dévoilant son secret à l’intrépide Teresa, Pietro craint qu’un jour, sa vie ne parte en éclats. Malgré son mariage et sa vie de famille qui pourraient pleinement le satisfaire, le professeur bientôt renommé redoute toujours le moment des révélations.
« L’amour, comment dire, on en parle beaucoup, mais je ne crois pas avoir souvent utilisé ce mot, j’ai l’impression, au contraire, de ne m’en être jamais servi, même si j’ai aimé, bien sûr que j’ai aimé, j’ai aimé jusqu’à en perdre la tête et les sentiments. »
Comme avec Julien Decoin et son roman Temps calme, pleine tempête en janvier, j’avais envie de sortir de ma zone de confort en ce début de mois de mars. De la littérature générale, dite blanche, c’est sympathique de temps en temps, surtout quand l’auteur a une patte bien à lui, ce qui est le cas avec l’italien Domenico Starnone. Néanmoins, malgré une belle plume, son histoire m’aura laissée de marbre.
Pietro, professeur de lettres au lycée, et Teresa, l’une de ses anciennes élèves maintenant étudiante, entament une relation passionnelle et mouvementée. Pour rester ensemble, ils décident de s’avouer leur pire secret. Mais cette confiance l’un pour l’autre ne les empêche pas de mettre bientôt un terme à leur relation. Tombant vite amoureux de l’une de ses collègues, Nadia, Pietro entame un nouveau chapitre de sa vie entre mariage, vie de famille, et renommée professionnelle suite à la publication de sa thèse. Et si les choses vont dans le bon sens dans sa vie, Pietro garde tout de même une pensée pour Teresa. Et si celle qui réussit aux États-Unis osait raconter son secret et détruire sa vie ? Pietro vit dans cette peur de perdre pied d’un moment à l’autre alors que sa femme et ses enfants lui demandent d’être bien plus présent dans leur quotidien.
Nos fautes inavouées a l’originalité de s’articuler autour de trois points de vue qui défilent de façon linéaire. D’abord celui de Pietro, premier témoin de sa vie qui défile au fil de son mariage, celui d’Emma, sa fille, devenue grande et prenant conscience de la véritable personnalité de Pietro, et enfin celui de Teresa, cette ancienne amante piquante. Chaque point de vue est de plus en plus court, mettant particulièrement en lumière le personnage principal du roman qui reste Pietro. Domenico Starnone nous plonge au cœur de ses personnages afin de découvrir leurs envies, leurs doutes, leurs peurs, leurs attachements pour les gens qu’ils aiment, etc… L’incipit suivant l’amour fou entre Teresa et Pietro m’a particulièrement transportée grâce aux longues phrases rythmées et poétiques de l’écrivain, et du style travaillé de ce dernier. Malheureusement, j’ai rapidement déchanté.
Le roman se transforme parfois bien vite en essai sur les relations amoureuses et sur l’accomplissement de soi, ce que l’on ne recherche pas forcément avec ce genre de livres. Et surtout, je n’ai pratiquement rien ressenti pour les personnages, si ce n’est de l’agacement. Pietro ne sait pas se satisfaire de ce qu’il a et se complaît à être malheureux malgré ceux qui l’entourent, et sa femme a souvent du mal à communiquer. Je n’attendais qu’une chose, savoir quels sombres secrets Pietro et Teresa avaient bien pu se révéler. Et là, aussi, difficile de ne pas être déçu avec une fin ouverte qui semble trop précipitée. Nos fautes inavouées n’aura pas réussi à me transporter mais m’aura tout de même donné envie de laisser une deuxième chance à l’auteur, le livre étant très bien écrit. Merci à NetGalley et à Fayard pour cette lecture.
« La personne aimée est une chose. La personne réelle en est une autre , tant que nous l’aimons, nous ne la voyons jamais vraiment. Que de temps gâché, me dis-je, dans les relations amoureuses. Ces dernières années, j’ai allègrement inventé une personne. Je suis entré à cœur joie dans le corps d’une de mes aquarelles aux couleurs légères, et j’ai dans l’autre pièce une vraie fille d’un an qui a été mise au monde par une fiction. »
Domenico Starnone nous transporte dans son histoire contemporaine de vie et d’amour grâce à son talent poétique. Mais l’attachement aux personnages ne se fait pas, ressentant plutôt de l’agacement pour eux tellement ils ne savent pas apprécier ce qu’ils ont.
Titre original : Confidenza
Sortie : 1er mars 2023
Édition : Fayard (Littérature étrangère)
Genre : Contemporain
192 pages
J’avoue que le fait d’être agacée par les personnages est vite rédhibitoire pour moi…
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Pour moi aussi, surtout quand c’est le cas pour tous les personnages…
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Clairement s’il n’y en a pas un pour rattraper les autres…
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C’est surtout qu’ils ne savent pas communiquer, ils gardent les choses bien enfouies, c’est quand même ahurissant alors qu’ils fondent une famille ensemble.
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Même si tu ne l’as pas trop aimé, je crois que je résumé me tente quand même. On verra
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Le résumé m’a donnée envie donc je te comprends. Ça marchera peut-être mieux sur toi.
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