L’Île des souvenirs, Chystel Duchamp

Enlevées en fin de soirée, deux étudiantes se retrouvent piégées dans un lieu inconnu. Alors que l’une des prisonnières est tuée, un policier, un profiler et une traumatologue s’unissent pour découvrir l’identité du tueur.

DE LA MÊME AUTRICE
– L’Art du meurtre
– Délivre-nous du mal

« Que fais-tu dans la vie ? » Voilà la question qui introduit idéalement une conversation entre deux personnes se rencontrant pour la première fois. »

Revenue ce mois-ci avec son nouveau roman, Chrystel Duchamp était plus qu’attendue en librairie. Est-ce qu’une fois encore, son succès est mérité ? Bien évidemment. Et même si j’ai préféré Délivre-nous du mal, son livre précédent, j’ai passé, sans grande surprise, un très bon moment avec ce  nouveau thriller psychologique. L’Île des souvenirs a la particularité de proposer plusieurs points de vue successifs qui vont peu à peu lever le voile sur cette histoire de meurtre.

Delphine, une étudiante fêtarde, est la première à se dévoiler. Séchant de plus en plus les cours, la belle noctambule préfère faire la fête dans les bars et découvrir sa sexualité. En rentrant seule de l’une de ses soirées, Delphine se fait malheureusement enlevée. Se réveillant alors dans une pièce entravée par des chaînes, Delphine espère n’être que la victime d’une demande de rançon. Pourtant, Maëlys, notre deuxième protagoniste et amie de Delphine est aussi prisonnière du même kidnappeur. Pourquoi les deux femmes ont été enlevées ? Que cherche leur ravisseur ?

Après le drame, Romain, un capitaine de police, est chargé de mener l’enquête. Pour l’aider dans son investigation, un profiler Erwann le contacte afin de lui proposer son aide. Selon lui, son programme Killbook pourrait les aider à dresser le profil du tueur. Enfin, Jessica, une psychotraumatologue, est appelée à la rescousse pour aider l’une des victimes rescapées. Aider cette dernière à retrouver la mémoire est primordial afin de collecter de nouveaux indices.

L’Île des souvenirs est un thriller court et addictif. L’autrice semble avoir fait beaucoup de recherches pour traiter au mieux des sujets comme la psychologie, la mémoire et le traumatisme. Et c’est réussi, le roman tient la route et dépeint merveilleusement bien toute la complexité du cerveau humain, sans oublier ses limites et paradoxes. Reste qu’il m’a manqué quelques développements supplémentaires pour être vraiment scotchée lors de ma lecture.

Pourtant, la construction narrative est très bien menée et aide Chrystel Duchamp à nous mener en bâteau. Car, si on pense avoir l’identité du tueur avant les révélations finales, on a toutes les chances de se tromper ! L’autrice nous prend vraiment à revers, on ne peut pas lui enlever son talent pour travailler le suspense et les effets de surprise. Maintenant, il ne me reste plus qu’à lire L’Art du meurtre et Le sang des Belasko pour devenir une inconditionnelle de Chystel Duchamp. Merci à NetGalley et aux éditions de l’Archipel pour cette lecture. 

« Sans s’expliquer la nature de ce sortilège, elle comprit toutefois s’être dédoublée pour tenir, dans ce tableau, les deux rôles. Celui du rameur menant la barque vers l’île. Un corps qui fuit l’horreur. Et celui de la silhouette blanche qui se laisse conduire. Une âme qui lutte pour sa survie.
Ce tableau était devenu un refuge. Son refuge pour ne pas sombrer dans la folie. »

Chrystel Duchamp nous mène encore par le bout du nez avec ce thriller psychologique rondement mené. La construction narrative est excellente et la fin est incroyablement bien amenée. Il m’a juste manqué un peu plus de développements autour des personnages et des événements tragiques concernant les victimes.

Sortie : 9 mars 2023
Édition : L’Archipel
Genre : Thriller
300 pages