Comptine mortelle, Anthony Horowitz

Alan Conway est un auteur à succès. Les lecteurs vénèrent son détective, Fidèle Staupert, et raffolent de ses enquêtes dans la campagne anglaise, véritables hommages à l’âge d’or des romans d’énigmes et à la reine du crime, Agatha Christie. Plus les fans achètent, plus sont éditrice, Susan Ryeland, sourit.
Mais le dernier roman de Conway n’est pas comme les autres. En s’y plongeant, Susan découvre que le manuscrit dissimule une bien sombre énigme et qu’il ne s’agit cette fois pas d’une fiction. Son auteur est en danger et Susan, éditrice devenue détective à son tour, doit déchiffrer le puzzle de cette comptine mortelle avant qu’il ne soit trop tard…

Une bouteille de vin, un paquet familial de chips parfumées au fromage, un pot de sauce piquante. Des cigarettes (oui, je sais, je sais). La pluie qui martèle le toit. Et un livre.
Qu’y a -t-il de mieux ?

Le métier d’éditrice n’avait pas préparé Susan à tous ces aléas. Lorsqu’elle reçoit le nouveau manuscrit de son auteur le plus rentable, elle ne pensait pas qu’elle se lancerait elle-même dans une chasse aux indices. Le nouveau manuscrit d’Alan Conway aura changé sa vie de différentes manières et laissera des traces à jamais. Comptine mortelle ancre son lecteur dans un jeu de roman dans le roman où chaque détail a son importance. Par le point de vue de Susan Ryeland, nous découvrons Epitaphe de la pie, le nouveau manuscrit d’Alan Conway, auteur de romans policiers à succès.

Dans les années 50, son célèbre détective, Fidèle Staupert, aidé par son assistant James Fraser, est en route dans la ville de Saxby-on-Avon afin d’élucider un meurtre. Tout a commencé par la mort accidentelle de Mary Blakiston, la gouvernante de Pye Hall habité par Magnus Pye, un aristocrate que peu de monde apprécie dans les environs. Alerté quand vient la nouvelle de l’assassinat de Magnus Pye, Fidèle Staupert se précipite à Saxby-on-Avon afin de découvrir les circonstances de ces deux morts.

Le détective va alors comprendre que cette petite communauté ne déroge pas à la règle : rumeurs et méfiance sont à l’honneur dans le foyer de chaque habitant. Chacun connait un secret sur ses voisins et tous auraient pu avoir l’occasion de tuer les deux victimes. Il ne sera alors pas aisé pour Staupert de découvrir le coupable. Mais comme le célèbre détective de Baker Street, il possède un goût pour les énigmes et il est un fin observateur.

S’inspirant des romans d’Agatha Christie, Epitaphe de la pie emmène le lecteur dans une enquête avec un large panel de suspects et de témoins où le détective extérieur au quotidien de ces habitants est venu avec toutes ses compétences dévoiler le mystère. Alan Conway sait comment faire naître l’intérêt du lecteur et comment le faire perdurer jusqu’au bout. Arrivé au dernier chapitre présent du manuscrit, on en vient même à oublier le postulat de départ. L’histoire de Comptine mortelle n’est pas seulement celle de l’intrigue de ce nouveau manuscrit mais aussi celle d’un fait plutôt étrange auquel Susan et le lecteur sont confrontés.

Les derniers chapitres du manuscrit sont absents. Fidèle Staupert n’a pu dévoiler l’identité du coupable. Susan s’interroge. Est-ce que c’est voulu de la part d’Alan ? Pourquoi aurait-il volontairement omis les dernières pages de son travail ? Et alors que Susan fait face à une nouvelle accablante, là voilà prête à endosser le statut de Fidèle Staupert afin de retrouver ces pages et de comprendre le profond lien entre l’auteur et son histoire.

Car, à chaque pas qu’elle effectue, Susan comprend les références, les indices à l’intérieur du manuscrit mais également des autres romans de la saga, en rapport direct avec Alan Conway. Une course contre la montre commence alors pour Susan qui ne sait par où commencer mais qui ne faiblira pas avant de connaître la vérité. Avec un peu moins d’intérêt qu’avec l’enquête de Fidèle Staupert, le lecteur suit l’éditrice dans sa réalité à la recherche des pages perdues.

Anthony Horowitz, auteur de Comptine mortelle, propose un roman abouti où rien n’est laissé au hasard et qui entraine le lecteur dans une véritable chasse au trésor. Les suspects sont nombreux et les indices s’égrènent petit à petit, nous laissant voir peu à peu la vérité autour de toute cette histoire. Comptine mortelle a été une excellente lecture que je recommande fortement aux lecteurs de romans policiers. Nous offrant peu d’instants de répit, l’écrivain joue avec nous et réussit à garder convaincante la construction de son récit. Merci à NetGalley et aux éditions du Masque pour cette lecture.

Une pie, malheur.
Deux pies, joie.
Trois pies, une fille.
Quatre pies, un garçon.
Cinq pies, de l’argent.
Six pies, de l’or.
Sept pies, un secret à ne jamais dévoiler.

Un roman policier entre notre époque et celle fictionnelle des années 50 qui fonctionne parfaitement. Avec ce jeu de roman dans le roman, l’auteur réussit à attraper le lecteur pour ne plus le lâcher jusqu’à la fin.

Sortie : avril 2018
Édition : du Masque
477 pages