La Dernière Guerre et la folie des hommes ont failli anéantir l’humanité. Pour éviter une nouvelle catastrophe, les survivants ont établi une société basée sur la Synthèse. Le trait de caractère principal de chaque individu est déterminé parmi neuf Types, et le numéro du Type est tatoué sur son poignet droit. Ainsi, chacun est censé vivre en paix selon sa personnalité profonde. Mais, les années passant, une hiérarchie s’installe et empêche que des liens se nouent entre des personnes de Types différents. Cachés dans des cités souterraines, des jeunes gens entrent en résistance contre la Synthèse au nom de la liberté d’être ce que l’on est et d’aimer qui l’on veut.
Un conflit généralisé a détruit quatre-vingt pour cent de l’humanité.
Malgré mon énorme retard pour ce partenariat possible grâce à NetGalley et aux éditions Actes Sud que je remercie, il n’est jamais trop tard pour se rattraper. Même si la profusion de dystopies depuis quelques années me lasse peu à peu du genre, j’ai été immédiatement intriguée par le résumé de Stéréotypes. Rappelant l’histoire de Divergent de Veronica Roth, la société de ce roman, suite à La Dernière Guerre, s’est reconstruite autour de la Synthèse, qui catégorise les individus selon neuf traits de caractères distincts nommés Types. Créant le communautarisme au sein de chaque groupe, la mixité est bientôt impossible et intente alors à la liberté des citoyens de ce monde.
L’idée de base de Gilles Abier promettait une histoire passionnante et haletante mais malheureusement, j’ai été conquise uniquement par ce deuxième point. Stéréotypes est loin de manquer d’action, bien au contraire. Dès le début, nous faisons face à un accouchement qui est suivi d’une course dans la forêt par la nouvelle maman (ce qui est assez irréaliste malgré les éléments de justifications de l’auteur). Le rythme est effréné, dynamique et ce roman se lit donc très facilement et de manière addictive grâce notamment à de courts chapitres. Le problème, c’est que l’auteur privilégie l’action à l’approfondissement de son histoire. Lecteurs qui aimez un univers détaillé et des personnages bien approfondis, vous ne trouverez sûrement pas votre compte avec ce nouveau roman.
La société de la Synthèse propose de bonnes thématiques mais offre trop peu d’éclaircissements. Certains des neuf Types sont préférés, laissant les autres dans l’ombre et négligés ce qui est dommage. Les personnages manquent nettement de profondeur même si certains arrivent à sortir du lot comme Arsène, Djino ou Val. Si les Types 1, 3, 6 et 8 sont bien représentés, que faut-il penser des autres ? Dans cet univers dualiste où l’on rencontre que les forces d’un dictateur et celles de la rébellion, n’aurait-il pas été sympathique de suivre également ceux qui ne font pas partie de ces deux extrêmes ?
Ce roman aurait donc pu en offrir bien davantage avec des événements moins prévisibles et des réflexions autour des stéréotypes et de cette société autour de la Synthèse beaucoup plus intéressantes et poussées. Ce roman aurait finalement pu être plus approfondi quitte à le transformer en diptyque ou trilogie pour prendre en compte tous les aspects de cette société dystopique. Je reste vraiment sur ma faim malgré une intrigue dynamique et addictive.
Malgré une bonne idée de base et la fluidité de l’histoire qui passe par une propension à l’action, le tout n’est pas assez développé autour de l’univers et des personnages. L’auteur aurait pu approfondir son sujet et ses questionnements pour que son roman soit d’autant plus intéressant.
Sortie : février 2018
Édition : Actes Sud (Junior)
448 pages
Mais pourquoi on peut pas faire les deux ? Avoir de l’action ET de la profondeur ? heiiiin XD
Minçouille pour les choses prévisibles, ça m’énerve quand tu vois venir les trucs à dix-huit kilomètres ^^
Bon bah dommage alors !
Kin
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Je me suis posée la question pendant toute ma lecture, c’est vraiment dommage ! Les idées sont bonnes mais pas assez approfondies et explorées…
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