Alison Wood est avocate pénaliste. À mesure que sa carrière décolle, sa vie familiale se dégrade : elle passe ses journées à plaider et ses soirées dans les bars pour décompresser. Patrick, un collègue avec qui elle entretient une liaison toxique, souffle le chaud et le froid et l’humilie tout autant qu’il se sert d’elle. Pourtant, Alison n’arrive pas à décrocher.
Quand Patrick lui confie sa première affaire de meurtre, elle se plonge dans l’histoire de sa cliente, Madeleine, qui a poignardé son conjoint d’une quinzaine de coups de couteau. Au fil de leurs entretiens, Madeleine se livre : son mari diluait la pilule contraceptive dans son thé, examinait toutes ses dépenses, prenait toutes les décisions…
Petit à petit, leurs deux vies se font écho. Qui contrôle qui ? Et si, avant de défendre les autres, Alison commençait par se défendre elle-même ?
Thriller
Sortie française : février 2019
Sortie VO : 2019
375 pages
D’abord, tu allumes une cigarette. La fumée s’enroule et se déroule en volutes qui s’élèvent vers le plafond. Dès la première taffe, elle te prend la gorge, avant de s’infiltrer dans tes poumons et de doucement pénétrer dans ton sang. Les choses sérieuses peuvent commencer.
Étant l’une des sorties de ce début d’année qui me faisaient le plus envie, j’ai tout de même attendu quatre mois avant de me le procurer pour le lire ensuite dans la foulée. J’avais donc quelques attentes au début de ma lecture et ça l’a malheureusement un peu entaché. Oui, Blood orange possède plusieurs atouts mais il n’est pas si exceptionnel que ce à quoi je m’attendais. La narration fonctionne admirablement mais le parallèle entre la vie de famille des deux femmes se fait très lentement jusqu’à ne plus être réellement surprenant pour se conclure avec un final intéressant mais en quelque sorte attendu.
Alison est une avocate qui passe plus de temps à plaider ses affaires et à se détendre avec ses collègues et son amant dans les bars qu’à assumer son rôle de mère et d’épouse. Ayant pleinement conscience de ses fautes au sein du foyer, rien ne semble réussir à stopper ce cercle vicieux où elle s’excuse à tout bout de champ sans arriver à arranger les choses et où son mari accumule la rancœur envers elle et son incapacité à être là pour lui et pour leur fille. Additionné à un mari constamment moralisateur, Alison s’évertue à tomber dans les bras de Patrick, un de ses collègues, qui semble avoir un certain ascendant sur elle.
Ce qui est plutôt étonnant, c’est de voir que la force qui habite Alison lors de ses affaires face à la cour l’abandonne lorsqu’elle est en présence de Carl son mari ou de Patrick son amant. Plongés dans ses réflexions tout au long du roman, nous naviguons au milieu de toute sa culpabilité avec tous ces moments où elle se morfond sans réussir à savoir comment arranger les choses et se retrouve alors passive face à ces deux figures d’autorité masculines.
C’est en prenant sa première affaire pour meurtre qu’elle va finalement s’apercevoir des maux qui entachent ses deux relations. Coupable du meurtre de son mari, sa cliente est prête à assumer sa pleine responsabilité dans cet acte. Mais au fil des conversations avec sa cliente, Alison s’interroge. Était-ce un sombre meurtre sans raison ou plutôt un homicide s’apparentant à un appel au secours de la part d’une femme emprisonnée dans une relation destructrice ? Peu à peu, Alison se rend compte grâce à sa cliente du rapport de domination qui pourrait être présent dans sa propre vie. Alors, elle tente de s’améliorer sans parvenir à quitter ses vieux démons.
Mais que se cache derrière cette dépendance à l’alcool amenant à de réguliers trous noirs ? Pour quelle raison a-t-elle débuté cette relation sans attaches avec Patrick ? Au fil des semaines, toute sa vie se retrouve bouleversée jusqu’au moment où elle comprend tout. Malheureusement, que ce soit au sujet de son affaire ou de sa vie personnelle, j’ai facilement deviné où voulait en venir Harriet Tyce. Certes, je ne m’attendais pas exactement à ce final et à ses répercussions mais j’en avais compris la globalité.
Malgré ce manque de surprise, je me suis plongée avec une grande facilité dans Blood orange même si la longue passivité de la narratrice fait perdre en rythme. Ses liens avec les autres sont intéressants à explorer, les préjugés s’effacent à la découverte de la vérité ce qui amène Alison à réfléchir sur elle-même et sur les relations homme/femmes comme celles de femme à femme. L’auteure développe aussi de manière très intéressante le métier d’avocate pénaliste en expliquant bien les caractéristiques de la profession d’Alison en Grande-Bretagne.
Tu es là, tu te fais prendre en photo devant le Parthénon, tu tiens ton chéri par la main, et l’instant d’après tu le poignardes à mort avec un couteau de cuisine. Franchement, quand tu y réfléchis, ça pourrait arriver à n’importe laquelle d’entre nous.
Un thriller psychologique efficace grâce à une narration très immersive qui nous plonge dans le quotidien d’une avocate dont la vie personnelle est tumultueuse. Mais le personnage principal reste souvent trop passif et la fin n’est qu’à moitié surprenante.
Sortie : février 2019
Édition : Robert Laffont (La Bête noite)
Genre : Thriller
375 pages
🤔 on ne te sent pas totalement convaincue ! Mais j’ai lu d’autres retours qui te rejoignent ! Je passe mon tour donc…
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C’est le cas et pourtant, je partais vraiment enthousiaste. La psychologie du personnage principal m’a vraiment intéressée mais ça traîne en longueur pour au final n’être pas très surprenant…
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Dommage que la fin ne soit pas plus surprenante. En tout cas, je reste tentée par ce roman.
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Tout n’est pas à jeter dans ce livre, loin de là. Mais je m’attendais à un personnage principal moins passif au vu de ce qui lui arrive. Je pensais surtout que son affaire pour meurtre allait déclencher un déclic plus conséquent sur sa propre vie intime.
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Malgré quelques points moins convaincants, ta chronique me donne envie de découvrir cette avocate à la vie personnelle et professionnelle très différente…
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Il reste très intéressant malgré les points négatifs que j’ai pu lui trouver. C’est vrai qu’il y a un fossé entre son statut d’avocate et celui de femme, mère et épouse.
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