Utilisée comme un cobaye depuis quatorze ans, Astree n’attend que l’occasion de pouvoir mettre fin à ses jours. Mais la découverte de survivants terrestres pourrait donner envie à la jeune fille de se battre pour la survie de l’Humanité et l’égalité des chances.
DE LA MÊME SAGA
– Les Inestimables tome 2
Nue et recroquevillée sur moi-même, contre les murs humides, je m’imagine pour la millième fois la paix de la mort. J’attends que la Faucheuse surgisse de ces quatre murs en béton pour prendre mon âme.
Alors que la Terre cesse de tourner sur elle-même, l’Humanité se réfugie dans l’espace au sein de Colonies confectionnées pour sa survie. Seulement, les populations les plus pauvres n’ont pas pu s’engager dans ce périple, laissés alors livrées à elles-mêmes au sein d’une planète qui se dégrade. Dans les Colonies, les scientifiques s’activent pour trouver un moyen de ramener les êtres humains sur leur planète. Leur idée est d’extraire des gênes extraterrestres et de les inoculer à des enfants en bas âge. Suivis comme cobayes depuis quatorze ans, les Sujets vivent comme des reclus, sans passé, sans mémoire et sans famille. L’une d’entre elles, Astree, est de plus en plus désespérée par la situation. Elle qui ne demande qu’à mourir se voit attribuer un nouveau médecin en chef qui voit en elle l’un des grands espoirs de l’Humanité.
Mais Astree ne supporte plus toute cette batterie de tests, et supporte encore moins sa malédiction que le docteur Dosling voit comme un don. Avec ses lames tranchantes qui peuvent se rétracter tout le long de sa colonne vertébrale, Astree se voit comme un monstre et comme une future machine à tuer. Lorsqu’elle voit une occasion de fuir ses bourreaux, elle n’hésite pas, elle fonce. Avec dans l’idée de se donner la mort, Astree va pourtant trouver des gens et une cause qui vaillent la peine de se battre. Je pensais avoir affaire à un dérivé des 100 de Kass Morgan avec des jeunes personnes obligées de se rendre sur Terre afin de savoir si la planète est de nouveau habitable. Mais non, le premier tome d’(In)humaine se révèle finalement très différent de cette saga reconnue. On peut déjà percevoir une différence au niveau de la narration.
Effectivement, la narration est la grande force du Chant des lames. Clara Vincendon se met brillamment dans la peau de son héroïne, nous décrit à force d’images et de sensations tangibles ce qu’Astree vit et ressent, et alimente son univers grâce à un style très sensoriel et à des descriptions parfois abstraites et pourtant très claires. Si Astree a des envies suicidaires, elle n’est pourtant pas apathique. Quand elle a mal à cause de ses lames, a peur à cause du danger qu’elle devient de par sa faculté, est impuissante à cause de ces mains qui l’enserrent et l’obligent à utiliser sa force, reprend espoir grâce à ses nouveaux amis, on le ressent parfaitement, tout semble vrai. Malheureusement, je n’ai pas retrouvé cette qualité en compagnie des autres protagonistes.
Ces derniers manquent le plus souvent de substance et se révèlent trop facilement. Priam est le héros valeureux avec des principes manquant de personnalité, Esequiel est un leader qui n’en a pas la carrure, autant à cause de la folie montante mais aussi de son manque de sang froid et de jugeote, Andrès est un dirigeant qui en révèle trop à Astree et qui lui parle de manière trop familière par rapport à son statut, etc… Si la narration du point de vue d’Astree et les descriptions à propos de l’univers sonnent justes, le reste manque encore de naturel et de maturité, même pour un roman jeunesse. Les personnages se dévoilent trop facilement, certaines discussions arrivent trop vite par rapport à l’avancée de l’intrigue ou de la relation entre les personnages. Et des dialogues se répètent, comme certaines péripéties.
J’ai donc eu de plus en plus de mal à y croire malgré un premier tiers vraiment immersif. Et finalement, au lieu des 100, (In)humaine m’a davantage fait penser à Insaisissable de Tahereh Mafi de par le caractère de son héroïne et son introspection régulière, l’écriture travaillée et assez poétique à certains moments, les personnages doués de pouvoirs/gênes extraterrestres, et cette bataille entre une population désœuvrée mais combattive et des dirigeants froids et calculateurs. Heureusement, (In)humaine possède son identité bien à elle mais je n’ai pas réussi à être entièrement charmée. Merci à NetGalley et aux éditions Explora pour cette lecture.
Si la narration du point de vue de l’héroïne et les descriptions à propos de l’univers sonnent justes, l’action est malheureusement souvent molle. Les dialogues et les réactions des personnages ne m’ont pas souvent convaincue non plus.
Sortie : 17 février 2022
Édition : Explora
Genre : Science-fiction jeunesse
422 pages
Dommage du léger manque côté action car le reste et notamment la plume de l’auteure ont l’air d’avoir fait son effet.
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Ça commençait très bien mais je trouve que ce n’est pas encore assez abouti malheureusement.
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Je viens à peine de le terminer et je pense le chroniquer bientôt. Sur certains points je te rejoins, notamment sur la profondeur des personnages secondaires qui m’a manqué. Mais, j’avoue l’avoir dévoré avec grand plaisir.
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Perso, j’ai eu de plus en plus de mal à cause de mon manque grandissant de conviction au niveau des personnages et de l’histoire. Dommage, parce que ça partait bien mais tant mieux si tu as accroché 🙂
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Dommage pour les personnages secondaires, mais l’héroïne a l’air intéressante et tu m’as donné envie de découvrir la plume de l’autrice…
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La plume est intéressante même si je trouve le tout pas encore assez abouti. Mais, je ne suis pas non plus le public idéal, il pourra sûrement plaire à d’autres.
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Dommage, ça commençait bien !
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Oui, c’est justement pour ça que ma déception a été grande, j’en attendais davantage ! Mais ce n’est pas mauvais non plus je trouve.
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