L’Aiguille creuse, Maurice Leblanc

Vols et meurtre nocturnes dans une riche propriété ; le lendemain, une scène incompréhensible face aux enquêteurs. Mais pour Isidore Beautrelet, ça ne fait aucun doute : le crime est signé Arsène Lupin.

DE LA MÊME SAGA
– Arsène Lupin gentleman cambrioleur
– Arsène Lupin contre Herlock Sholmès
– Le Bouchon de cristal (PAL)
– Les Confidences d’Arsène Lupin (PAL)
– …
À LA TÉLÉVISION
Lupin
– partie 1
– partie 2
– partie 3 ]

« Raymonde prêta l’oreille. De nouveau et par deux fois le bruit se fit entendre, assez net pour qu’on pût le détacher de tous les bruits confus qui formaient le grand silence nocturne, mais si faible qu’elle n’aurait su dire s’il était proche ou lointain, s’il se produisait entre les murs du vaste château, ou dehors, parmi les retraites ténébreuses du parc. »

Après le commissaire Ganimard et le détective Herlock Sholmès, L’Aiguille creuse nous présente un nouvel adversaire du fameux cambrioleur : Isidore Beautrelet, lycéen émérite et ingénieux. Comme dans le précédent livre, ce n’est pas Arsène Lupin qui est le narrateur de son histoire. La tâche revient cette fois-ci à Isidore.

Suite à un semblant de cambriolage qui finit par un meurtre, un juge et une équipe de police sont dépêchés sur les lieux. Rien n’est clair dans cette nouvelle affaire et l’équipe d’enquêteurs manque d’un esprit capable de décrypter les énigmes qui se présentent à eux. C’est là qu’Isidore entre en jeu, présent le lendemain du crime alors qu’il se fait passer pour un journaliste. Pour lui, aucun doute : Arsène Lupin est derrière tout ça. Et mieux encore, le célèbre voleur serait toujours sur la propriété et blessé. Écumant alors minutieusement les lieux, Isidore va peu à peu remonter sa trace.

« L’essentiel est de réfléchir . Il est si rare que les faits ne portent pas en eux mêmes leur explication. »

Mais ce dernier est toujours aussi fort pour brouiller les pistes et pour avoir un coup d’avance sur ses poursuivants. C’est un réel jeu d’échecs qui se met en place entre les deux hommes. Et le lycéen pourrait bien dépasser le maître. L’Aiguille creuse se découpe en deux parties, entre l’enquête sur les lieux du crime et, par la suite, la recherche frénétique d’Isidore vers la vérité. Cette scission est assez brusque, ce qui m’a sorti quelque temps de l’histoire. Pourtant, cette aventure pleine d’énigmes reste sympathique à suivre. On retrouve même Ganimard et Herlock Sholmès à la recherche eux aussi de leur rival suprême.

Arsène, lui, est toujours aussi intelligent pour se sortir du pétrin, même si cette fois-ci, la victoire va devoir s’obtenir par de douloureuses pertes. Entre la révélation de sa plus grande cachette et une séparation aussi brusque que déchirante, notre cher Lupin paye, comme les autres, les pots cassés. Finalement, personne n’est réellement gagnant dans cette histoire. Et, c’est bien malheureux pour Isidore qui est le personnage le plus intéressant de L’Aiguille creuse, à utiliser ses méninges au service de la vérité et de la loi. De son côté, Arsène me parait de plus en plus antipathique, ce qui me promet quelques déconvenues avec les livres suivants.

« Très calme au fond et toujours maître de lui, Lupin avait néanmoins de ces moments d’exaltation, de ces expansions un peu romantiques, théâtrales à la fois et bon enfant, où il lui échappait certains aveux, certaines paroles dont un garçon comme Beautrelet pouvait tirer profit. »

Le nouvel adversaire d’Arsène Lupin apporte fraîcheur et intérêt à ce tome qui manque parfois de rythme et qui me laisse un goût amer envers le héros de cette saga que j’aime de moins en moins.

Sortie : octobre 2021 (1e éd. : 1909)
Édition : Panini (Family)
Genre : Policier
136 pages