Les projecteurs se tournent à nouveau vers notre célèbre gentleman cambrioleur quand des objets en apparence quelconques sont dérobées de manière spectaculaire. Pour ne pas se faire arrêter et pour garder son butin, Arsène Lupin va devoir redoubler d’astuce et de déguisements face à un ennemi à sa hauteur : le détective anglais Herlock Sholmès.
DE LA MÊME SAGA
– Arsène Lupin, gentleman cambrioleur
– L’Aiguille creuse
– Le Bouchon de cristal (PAL)
– Les Confidences d’Arsène Lupin (PAL)
– …
À LA TÉLÉVISION
Lupin
– partie 1
– partie 2
– partie 3 ]
Le 8 décembre de l’an dernier, M. Gerbois, professeur de mathématiques au lycée de Versailles, dénicha, dans le fouillis d’un marchand de bric-à-brac, un petit secrétaire en acajou qui lui plut par la multiplicité de ses tiroirs.
« Voilà bien ce qu’il me faut pour l’anniversaire de Suzanne », pensa-t-il.
Quelques mois après ma lecture des premières aventures du célèbre voleur dans Arsène Lupin gentleman-cambrioleur, je me suis décidée à réitérer l’expérience avec sa suite, Arsène Lupin contre Herlock Sholmès. Avant même de commencer ma lecture, je savais que j’allais avoir un problème avec ce livre-ci, problème que j’avais déjà rencontré dans le premier, même si très minime à ce moment-là. Traduite en France à partir de 1902, la saga incontournable d’Arthur Conan Doyle portée par Sherlock Holmes connait très vite un grand succès. Quelle surprise alors de voir arriver dès 1907, les aventures d’Arsène Lupin qui prend comme ennemi suprême le célèbre détective anglais.
Pour des droits d’auteur, Maurice Leblanc sera obligé de transformer le patronyme en Herlock Sholmès, copie des plus transparentes de Sherlock Holmes. Si dans le premier livre, le détective était peu présent, il prend ici la place principale, et c’est là que ça me dérange. Je ne m’attendais pas à suivre le point de vue de Herlock Sholmès et pourtant, c’est bien le protagoniste central des deux nouvelles, La Dame Blonde et La Lampe juive. Arsène Lupin est finalement très secondaire, toujours caché dans l’ombre en inventant mille stratagèmes pour ne pas se faire prendre. On suit alors le détective londonien dans ses enquêtes pour dévoiler le mystère autour d’objets disparus et pour arrêter Lupin. Clairement, on n’est absolument pas dans l’inspiration ou l’hommage au personnage d’Arthur Conan Doyle. Non, on est totalement dans de la récupération, et qui est mal faite en plus.
C’est justement quand je ne comprends plus que je soupçonne Arsène Lupin.
On n’aura jamais vu un Sherlock Holmes face à des énigmes si limpides pour un esprit aussi ingénieux que le sien, aussi impressionné par un de ses adversaires – évidemment, Arsène reste le héros – ou aussi antipathique. Le problème, c’est que l’antipathie touche bientôt tous les personnages en lumière. Arsène se comporte comme un gamin joueur qui m’a souvent lassée, Ganimard est présent uniquement pour être le dindon de la farce tellement il fanfaronne trop vite alors que son ennemi est bien plus intelligent que lui, et Wilson… Mon dieu, mais qu’est-ce que c’est que cet avatar de John Watson ? Le personnage est constamment en admiration devant son collègue, plus proche du toutou prêt à défendre son maître et à lui lécher ses chaussures que d’un ami. Pour en rajouter une couche, Maurice Leblanc casse maladroitement le quatrième mur en dissociant son personnage de Herlock Sholmès de l’original qui existerait réellement dans notre réalité. Bref, j’aurais préféré que l’auteur se contente de s’amuser avec ses propres jouets que de dénaturer, à mon sens, de tels personnages.
Pour ce qui est du fond, les deux nouvelles se ressemblent beaucoup, ce qui est un peu gênant à la lecture de la deuxième, La Lampe juive. Toutes deux commencent par le vol d’un objet en apparence quelconque qui, finalement, cacherait un véritable trésor pour Arsène Lupin. Le duel entre le voleur et le détective n’est pas mauvais en soi, je l’aurais trouvé plus intéressant sans cette récupération grotesque qui, à mon sens, dessert Maurice Leblanc. Avec un style simple et sympathique, les deux histoires manquent pourtant de rythme. Sans être ennuyeuses, elles manquent parfois de surprises. Bon, repartons du bon pied. Maintenant que Sholmès et Wilson sont rentrés à Baker Street, il y a de grandes chances pour que je passe un meilleur moment avec le livre suivant, L’Aiguille creuse.
« Eh bien qu’y a-t-il, monsieur Sholmès ?
– C’est vous monsieur Ganimard ?
– Oui, j’ai reçu votre mot à la taverne. Qu’y a-t-il ?
– Il est là.
– Que dites-vous ?
– Là-bas… au fond du restaurant… penchez-vous à droite… Vous le voyez ?
– Non.
– Il verse du champagne à sa voisine.
– Mais ce n’est pas lui.
– C’est lui.
– Moi, je vous réponds… Ah ! cependant… En effet il se pourrait… Ah ! le gredin, comme il se ressemble !
Les deux affaires sont sympathiques même si elles manquent de rythme et que la seconde ressemble finalement trop à la première. Mais, j’ai été vraiment gênée par la récupération des personnages de Sherlock Holmes et de John Watson qui sont, en plus ici, de pâles copies par rapport aux originaux. Les énigmes sont beaucoup trop simples pour un Sherlock et ce que l’auteur fait du personnage de Watson est honteux.
Sortie : 2021 (1e éd. : 1908)
Édition : Panini (Books)
176 pages
Je comprends un peu mieux ce qui a pu te rebuter. Ça a l’air effectivement terriblement facile pour Sherlock, limite caricatural. A se demander si l’auteur n’a pas voulu s’en moquer tout en lui rendant hommage ^^!
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J’ai eu l’impression qu’il a voulu faire un peu descendre Sherlock de son piédestal. Malheureusement, j’ai trouvé que c’était contre-productif et que ça montre justement la supériorité de Conan Doyle par rapport à Leblanc (même si j’aime bien son style).
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