La Fille de Vercingétorix tome 38, Jean-Yves Ferri et Didier Conrad

Chargé de protéger la fille de Vercingétorix, le village d’irréductibles gaulois est bientôt sans dessus dessous. La jeune fille rêve de liberté et les autres adolescents du village tentent également de faire entendre leur voix.

De la même saga : Astérix le gaulois tome 1 . La Serpe d’or tome 2 . Astérix et les Goths tome 3 . Astérix gladiateur tome 4 . Le Tour de Gaule d’Astérix tome 5 . Astérix et Cléopâtre tome 6 ❤ . Le Combat des chefs tome 7 . Astérix chez les Bretons tome 8 . Astérix et les Normands tome 9 . Astérix légionnaire tome 10 . Le Bouclier arverne tome 11 . Astérix aux jeux olympiques tome 12 . Astérix et le chaudron tome 13 . Astérix en Hispanie tome 14 . La Zizanie tome 15 . Astérix chez les Helvètes tome 16 . Le Domaine des dieux tome 17 ❤ . Les Lauriers de César tome 18 . Le Devin tome 19 . Astérix en Corse tome 20 . Le Cadeau de César tome 21 . La Grande Traversée tome 22 . Obélix et compagnie tome 23 . Astérix chez les Belges tome 24 . Le Grand Fossé tome 25 . L’Odyssée d’Astérix tome 26 . Le Fils d’Astérix tome 27 . Astérix chez Rahazade tome 28 . La Rose et le glaive tome 29 . La Galère d’Obélix tome 30 . Astérix et Latraviata tome 31 . Astérix et la rentrée gauloise tome 32 . Le Ciel lui tombe sur la tête tome 33 . L’Anniversaire d’Astérix et Obélix tome 34 . Astérix chez les Pictes tome 35 . Le Papyrus de César tome 36 . Astérix et la Transitalique tome 37 . Astérix et le Griffon tome 39

« La nuit est sur le point de tomber sur le village quand trois mystérieux cavaliers se présentent à la hutte du chef… »

Troisième album de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, La Fille de Vercingétorix est indéniablement le plus abouti et le plus agréable à lire du nouveau duo. Inventant au célèbre Vercingétorix une fille, le dessinateur et l’auteur en charge de la saga proposent de se tourner vers la jeunesse, la génération souvent oubliée dans Astérix. Protégée par deux Arvernes depuis la capitulation de son père Vercingétorix, la jeune Adrénaline est appelée à devenir le visage de la révolution gauloise. Mais, pour le moment, l’adolescente est davantage une cible pour les Romains qu’une fer de lance pour son peuple. En attendant de trouver un moyen de l’emmener en Bretagne, ses deux protecteurs demandent l’aide d’Abraracourcix. Accueillie au village d’irréductibles gaulois, Adrénaline devient leur protégée contre les Romains et Adictosérix, un traître à la solde de César qui cherche à l’enlever. Mais, la jeune fille étouffe de cette surprotection constante. Elle rêve de liberté et d’une île aux fleurs sur laquelle vivre et aider les orphelins comme elle.

Fugueuse invétérée, Adrénaline profite rapidement de l’inattention des gaulois pour partir seule à l’aventure. Astérix et Obélix sont donc bons pour partir une nouvelle fois en mer pour retrouver leur protégée farouche. Si on peut avoir peur de tomber une nouvelle fois sur une adolescente insupportable à l’image de Goudurix, neveu d’Abraracourcix (Astérix et les Normands) ou du petit ibère Pépé (Astérix en Hispanie), on est rapidement soulagée. Boudeuse et à la mode gothique, Adrénaline n’en est pas moins une fonceuse qui veut prendre son destin en main sans être dirigée par qui que ce soit. Son désir d’émancipation est tout à fait légitime et compréhensible, comme l’est celui des adolescents gaulois du village.

Grâce au rôle principal d’Adrénaline, cet album permet de s’intéresser à la nouvelle génération avec la présence de Blinix et de Surimix, fils du poissonnier, de Selfix, fils du forgeron, et d’autres enfants. Et au lieu de les représenter comme des adolescents en crise qui reprochent sans cesse leur existence à leurs parents, ce sont finalement eux les plus calmes et les plus pacifiques, à la mode peace and love. La distinction entre nos gaulois et leurs progénitures ne pourrait être plus grande quand on voit les parents se tapant dessus à longueur de journée et les enfants faire leur boulot avec envie sans trop rechigner. L’émancipation de la jeunesse, choisissant elle-même sa voie, est très bien exploitée dans ce tome, à l’instar du reste de l’intrigue sur le bateau pirate.

Pas le temps de s’ennuyer avec les hommes de Jules César aux basques d’Adrénaline et avec nos deux héros gaulois toujours prêts à rendre les coups et à trouver des solutions. L’humour par petites touches fonctionne et la sympathie que l’on ressent pour les personnages nous pousse à les suivre dans leur aventure avec grand plaisir. De plus, les quelques clins d’œil à Charles Aznavour ajoutent une douceur et une gaieté supplémentaire au milieu de ce périple réussi.

– Le mien écaille en un rien de temps un bac de poissons !
– Le mien n’a pas le bac mais il suit une vraie formation ! »

Ferri et Conrad signent ici leur tome le plus réussi et abouti. La jeunesse gauloise fait entendre sa voix avec une jeune héroïne intéressante avec du caractère au sein d’une aventure maritime très agréable.