Astérix et le Griffon tome 39, Jean-Yves Ferri et Didier Conrad

À la recherche de nouvelles créatures pour les jeux, César envoie une de ses troupes dans le Barbaricum sur la piste du griffon. Mais les peuples de l’est protègent cette créature mythique depuis toujours. L’aide des gaulois ne sera donc pas de trop pour faire reculer les Romains.

De la même saga : Astérix le gaulois tome 1 . La Serpe d’or tome 2 . Astérix et les Goths tome 3 . Astérix gladiateur tome 4 . Le Tour de Gaule d’Astérix tome 5 . Astérix et Cléopâtre tome 6 ❤ . Le Combat des chefs tome 7 . Astérix chez les Bretons tome 8 . Astérix et les Normands tome 9 . Astérix légionnaire tome 10 . Le Bouclier arverne tome 11 . Astérix aux jeux olympiques tome 12 . Astérix et le chaudron tome 13 . Astérix en Hispanie tome 14 . La Zizanie tome 15 . Astérix chez les Helvètes tome 16 . Le Domaine des dieux tome 17 ❤ . Les Lauriers de César tome 18 . Le Devin tome 19 . Astérix en Corse tome 20 . Le Cadeau de César tome 21 . La Grande Traversée tome 22 . Obélix et compagnie tome 23 . Astérix chez les Belges tome 24 . Le Grand Fossé tome 25 . L’Odyssée d’Astérix tome 26 . Le Fils d’Astérix tome 27 . Astérix chez Rahazade tome 28 . La Rose et le glaive tome 29 . La Galère d’Obélix tome 30 . Astérix et Latraviata tome 31 . Astérix et la rentrée gauloise tome 32 . Le Ciel lui tombe sur la tête tome 33 . L’Anniversaire d’Astérix et Obélix tome 34 . Astérix chez les Pictes tome 35 . Le Papyrus de César tome 36 . Astérix et la Transitalique tome 37 . La Fille de Vercingétorix tome 38

« Nous sommes en 50 avant J.-C. et, pour les romains, le monde à l’est de Rome ressemble à ça ! BARBARICUM ! »

Dernier album en date, Astérix et le griffon propose de voyager dans le grand Est, appelé dans l’Antiquité le Barbaricum. Territoire sauvage aux températures extrêmement froides, l’est de l’Europe est une région inexplorée de l’empire romain. C’est pourquoi Terrinconus, géographe, est sûr de dénicher là-bas le griffon, animal mythique que personne n’a pu encore approcher. Envieux de montrer constamment sa grandeur, Jules César est intéressé à l’idée de ramener une telle créature pour ses jeux du cirque. C’est alors grâce au manuscrit de Trodéxès de Collagène, un explorateur grec, que Terrinconus compte atteindre l’antre du griffon et le ramener à Rome. Avec une troupe de soldats, le voilà alors sur la route avec comme guide une prisonnière amazone et deux Scythes. Mais, si le territoire est déjà loin d’être hospitalier à cause de ses basses températures et de ses grandes étendues de neige, les Romains vont bientôt se heurter une nouvelle fois aux gaulois.

En effet, grâce à la magie, le chaman Cékankondine est parvenu à appeler à la rescousse son ami Panoramix. Accompagné d’Astérix et d’Obélix, le druide a accepté d’apporter de la potion magique pour aider les Sarmates, un ancien peuple de la steppe pontique. Malheureusement, avec le gel, la potion n’est pas utilisable. Pas de problème, il faut alors user de force naturelle et d’ingéniosité pour faire fuir les Romains. En compagnie des cavalières du clan prêtes à se battre contre l’envahisseur, Astérix et Obélix vont, comme chez les Corses, essayer d’être des médiateurs. Mais bientôt, les esprits s’échauffent et la seule solution est l’attaque. Encore faut-il concocter un plan infaillible pour ne faire aucun blessé et battre l’ennemi.

Ce nouvel album renverse bien les codes avec les femmes guerrières et les hommes qui restent au village à s’occuper des enfants. Le système matriarcal des Sarmates inverse la dynamique et nous fait sourire, tout comme les jeux de mots distillés tout au long de l’aventure. Ces décors enneigés et sauvages sont un dépaysement très agréable au sein de l’univers d’Astérix dans lequel s’épanouissent les personnages, notamment Idéfix qui découvre en lui sa part de loup.

Néanmoins, on aurait pu s’attendre à davantage de surprises et de prises de risques. Astérix et le griffon propose finalement une histoire très linéaire et classique alors que Ferri et Conrad avaient de quoi nous ébahir. Malgré de nouveaux personnages intéressants et des dynamiques plaisantes comme celle électrique entre l’explorateur Terrinconus et le combattant d’animaux Jolicursus, nous avançons sans grand étonnement dans ce périple du grand Est. Les mythes et animaux légendaires restent restent anecdotiques, même si la manière de les parodier est intéressante. Effectivement, cela permet à l’auteur d’explorer des sujets comme les fake news et les légendes urbaines qui font partie intégrante de notre actualité.

– Le Griffon ! Ô César ! Mi-aigle, mi-lion avec des oreilles de cheval, un vrai monstre sacré !
– Comme moi ! »

Si je partais vraiment confiante au vu du lieu de l’action encore inexploré dans la saga, j’en ressors un peu déçue. Les personnages sont intéressants, tout comme les sujets traités mais les auteurs auraient pu aller bien plus loin avec une intrigue beaucoup plus surprenante.