Un philosophe antique expérimentant la foi avant son suicide, deux historiens en quête d’un message qui pourrait bouleverser le monde chrétien et des hommes de l’ombre prêts à tout pour ne pas que la vérité soit dévoilée. Qu’est-ce que Laura et François vont-ils découvrir ?
Rome, 12 avril 65
Après la douleur vive, la lenteur de l’écoulement du temps, confus comme l’est celui des rêves, puis viendraient la torpeur sourde, l’estompement des sensations et des phénomènes, le vacillement du souffle, les craquements dans les oreilles comme échos aux râles, l’abandon de soi, l’envol de l’âme.
Dès sa rencontre avec Laura, François comprend que son quotidien va être totalement bouleversé. Historien et professeur à la Sorbonne, il est curieux d’approcher sa jeune confrère au sujet d’un mystérieux document. En effet, Laura aurait retrouvé dans les vestiges de la propriété familiale une lettre inédite du philosophe Sénèque adressée à Lucilius, gouverneur romain de Sicile au Ier siècle. Cette lettre fait état de l’émergence de la foi chrétienne et de la figure messianique de Jésus, tout en amenant à plusieurs nouvelles questions sur la manière avec laquelle cette image religieuse est née et s’est répandue. Si la missive est authentifiée, elle serait sûre d’ébranler l’une des religions monothéistes les plus puissantes depuis deux millénaires.
Néanmoins, Laura et François font face à un problème de taille : la lettre a été divisée en deux parties et la seconde est introuvable. Il est fondamental de retrouver cette partie afin de confirmer le message de Sénèque. Les deux historiens vont alors faire équipe, de la France à la Sicile, afin de retrouver le morceau manquant en voyageant dans le passé. De Sénèque à Napoléon, les deux nouveaux collègues cherchent les indices afin de retrouver la page manquante mais également de légitimer les propos de Sénèque. Mettant en branle les piliers du christianisme, l’enjeu pour nos deux personnages de découvrir la vérité est crucial.
– Comment un missionnaire pouvait-il convertir quelqu’un qui avait déjà ses dieux ? En lui racontant nécessairement une histoire, celle de Jésus. Mais point n’était besoin de l’avoir rencontré, de l’avoir vu de ses propres yeux pour être cru. Pourquoi ? Parce que l’histoire racontée était en soi fascinante, elle répondait à un besoin, un besoin d’individualisme.
Tous les ingrédients sont là pour offrir un bon thriller historien et ésotérique. Philippe Raxhon met en avant l’importance de l’Histoire de l’humanité, de la mémoire historique et de la transmission à travers les siècles. Si, parfois, les monologues en rapport avec l’émergence du christianisme sont un peu longs, il est vraiment passionnant de découvrir le rôle de Jésus, des Évangiles et des témoins oculaires ou non afin de créer une religion puissante même après plusieurs siècles.
Le problème est que cette intrigue principale est souvent parasitée par la romance omniprésente entre les deux personnages principaux. Dès leur rencontre, François est totalement sous le charme de Laura – comme tous les autres protagonistes tout au long du roman –, et ne peut s’empêcher de regarder autant ses formes que d’écouter ses paroles. Le caractère séduisant de Laura est bien trop mis en avant, on en vient parfois à oublier ses qualités professionnelles qui, apparemment, sont vraiment louables. Mais, son physique est tellement avantageux qu’il laisse tous les hommes pantois, ces derniers ne pouvant s’empêcher de la scruter de haut en bas, et les rares femmes embarrassées par tant de beauté. Et, pourtant, Laura tente toujours d’être remarquée pour sa matière grise, comme si elle plaisait malgré elle.
La romance prend bientôt autant de place que le sujet principal du roman, ce qui est vraiment dommage. On s’attend évidemment à un rapprochement entre les deux personnages mais l’auteur met bien trop l’accent dessus, surtout que cette relation n’a rien de très original. Le Complot des philosophes reste donc parasité par cette romance omniprésente mais également par des digressions et descriptions constantes sur, par exemple, ce qu’ils mangent, ce que j’ai vite trouvé lassant. D’autres personnages secondaires, comme Boss, se greffent à l’histoire en apportant une nouvelle dynamique de groupe intéressante jusqu’à un plan final assez improbable mais finalement sympathique, le roman apportant de plus une conclusion satisfaisante. Merci à Philippe Raxhon pour l’envoi de son roman.
Rien n’était figé, rien n’était acquis. La virginité du savoir était en perpétuelle renaissance, propice à la quête, disponible comme une source de questionnements jamais tarie, qui empêchait de mourir desséché par les certitudes. Il ne craignait pas le vacillement perpétuel des repères dans le flou des acquis historiques, au contraire, il s’en nourrissait. Le doute était pour lui une consolation, la semence de la liberté plutôt que l’aigreur de l’incertitude.
L’énigme historique et religieuse est passionnante à suivre au côté de deux historiens. L’intrigue tient vraiment la route et nous donne à réfléchir sur l’émergence du christianisme et de la transmission historique et culturelle. Mais la romance entre les deux personnages principaux prend tout autant de place, c’est dommage car ce n’est pas ce que l’on attend en ouvrant ce roman.
Sortie : 2012
Édition : City poche (Poche – Thriller)
408 pages
Je comprends que ça t’ait agacé qu’on parle plus des formes de l’héroïne que de son intellect et de ses recherches ^^!
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C’est surtout que ça arrive très vite et que ça reste toujours dans un coin de la tête du personnage masculin, c’est fatigant. Surtout que tous les personnages masculins se font la remarque…
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