Un licenciement, un mariage qui bat de l’aile, une enfant qui a besoin d’une greffe. Et bientôt, un gros manque d’argent pour rester à flots. Que seriez-vous prêts à faire pour subvenir aux besoins de votre famille ?
De la même saga : Hymne à la vengeance . Laissez-les brûler . Le Visage sous le masque . Voisinage infernal . L’Océan a le goût du sang . Hantée . Le Prince pourpre . Article 810 . Mercurochrome
Ce matin-là, Luc Tellier ouvrit les yeux bien avant que son réveil ne sonne. Il constata qu’il venait encore une fois de faire un de ces mauvais rêves dénués de sens.
Avec une envie de découvrir tout autre chose cette semaine, je me suis lancée dans un livre-jeu. Vous savez, les livres dont vous êtes le héros qui étaient très populaires dans les années 1990/2000, et dans lesquels vous avanciez dans l’histoire en fonction de vos choix et des actions de vos personnages ? Le concept revient pas mal à la mode, j’ai déjà eu l’occasion de lire Transe de M.I.A, un thriller interactif, et À la cour du roi des rats de Julien Noël, qui lui nous plonge dans un monde fantasy.
La maison d’édition québécoise AdA propose avec sa collection de livres-jeu, non pas de nous mettre à place du héros, mais plutôt à celle de la victime. Tentant, non ? On ne s’étonnera pas de savoir que c’est la même maison d’édition qui publie les Contes interdits. D’ailleurs, les deux collections ont des auteurs en commun comme Sylvain Johnson, Louis-Pier Sicard et Simon Rousseau. Pour cet avis, j’ai penché vers Jean-François Vinet qui m’était alors inconnu. Et, disons-le tout de suite, comme pour les Contes interdits, ne vous lancez pas dans Un roman dont vous êtes la victime si vous avez un coup de mou. Par les liens du sang est assez sombre. Et dès le début, on comprend qu’on ne va pas rigoler.
Luc Tellier, personnage principal, est un québécois venu s’installer malgré lui aux États-Unis avec sa femme et sa fille. Ancien alcoolique, cela fait deux ans qu’il est sobre et qu’il fait tout pour sauver son ménage. Et, il faut dire que rien ne va l’aider à voir la lumière au bout du tunnel. Après s’être fait brutalement viré sans possibilité de retrouver un emploi dans sa branche, Luc voit qu’il peut difficilement chercher du réconfort auprès de son épouse qui est plus occupée à penser à sa propre carrière et à lui faire la tronche. Mais le pire reste la maladie de sa fille Émy. Sur la liste d’attente pour une greffe de reins, la petite a besoin de soins médiaux plusieurs fois par semaine en attendant de trouver un donneur compatible. Le gros problème est que, en ayant perdu son emploi, Luc peut dire au revoir à son assurance-maladie qui l’aidait à pourvoir aux besoins réguliers d’Émy.
On est immédiatement face à un tableau des plus noirs. Refusant d’informer sa femme de son licenciement, Luc va tenter de trouver un moyen pour gagner de l’argent et aider sa fille. Vient alors une aide extérieure et mystérieuse qui pourrait tout régler. Mais ne vaut mieux t-il pas se méfier de cette main offerte ? À vous de choisir : chercher un nouveau boulot, au risque de ne pas avoir une bonne assurance-maladie et assez d’argent, ou accepter un contrat avec un inconnu dont vous vous méfier déjà. Votre propre histoire commence à partir de ce choix crucial. D’autres apparaitront au fil du récit, le roman pouvant se conclure de cinq façons différentes.
L’idée est sympathique, surtout que l’on a envie de sauver la petite Émy mais, on se dit rapidement que Luc n’a pas de chance. Tout lui tombe dessus à ce pauvre homme ! C’est finalement un peu trop gros et caricatural dans le genre pour que l’on soit vraiment surpris de la tournure des événements. Il est facile de savoir vers où ça va aller, que ce soit pour les missions de Luc (si vous choisissez cette option), pour la raison de l’éloignement de sa femme Lorraine ou pour les soucis de santé d’Émy qui sont toujours là au bon moment pour pimenter le scénario. De plus, le roman n’est pas forcément bien écrit, on se rend vite compte que l’auteur privilégie le scénario de son histoire au détriment d’un style intéressant. Mais, il met tout de même en lumière la complexité du service médical américain entre ses dérives, son capitalisme et ses zones de flou. Cela n’aura pas suffi à me donner envie de découvrir d’autres livres de la collection.
Un livre-jeu très sombre dans lequel tout ce qui peut arriver de plus catastrophique arrive au héros/victime. On en vient à trouver le tout un peu trop gros et, surtout, très attendu.
Sortie : 30 mars 2020
Édition : AdA (Corbeau)
Genre : Horreur, Thriller
370 pages
L’idée est intéressante, mais ça doit mettre un peu mal à l’aise…
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C’est clair qu’on est face à des choix cornéliens qui amènent souvent à beaucoup de violence.
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J’aime beaucoup l’idée de livre interactif, mais j’avoue que le manque de subtilité de celui-ci me rebute quelque peu, même si la critique du système du service médical américain ne semble pas dénuée d’intérêt…
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Il y a toujours des choses à dire sur ce système américain très complexe et inégalitaire malheureusement…
C’est justement le manque de subtilité qui, je trouve, fait perdre à l’histoire toute sa saveur.
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Vu comme le manque subtilité me fait sortir d’un livre, je ne peux que comprendre !
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Ça peut être rapidement rédhibitoire en effet…
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Je ne savais pas que ce concept de livre-jeu revenait à la mode, l’idée est sympa et ludique même ci celui semble un peu sombre…
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J’aperçois de genre de livres depuis quelques années même s’ils sont loin d’être en tête des ventes.
Le côté sombre vaut, je pense, pour tous les livres-jeu de la collection. Le problème, c’est quand on en fait trop.
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C’est dommage, l’idée était intéressante.
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Je lirai davantage de ces livres si la majorité arrivait à être original mais je pense que c’est dur d’en trouver de très bons dans le genre.
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Cela me rappelle ceux dédiés à la Fantasy que j’adorais faire étant plus jeune. Cela dit, cela était tout autant caricatural et un poil trop ficelé comme celui-ci.
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C’est dommage, parce que le principe est vraiment intéressant…
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