Atteint du syndrome de la sirène, Angie a toujours été perçue comme un monstre de foire et un objet de fascination malsaine. Prête à fuir cette vie misérable, la jeune femme ne sait pas que le chemin qu’elle emprunte pourrait être encore plus dangereux…
DE LA MÊME SAGA
– Blanche Neige
– Hansel et Gretel
– Peter Pan
– Les 3 p’tits cochons
– Le Joueur de flûte de Hamelin
– Le Petit Chaperon rouge
– Pinocchio
– Le Vilain Petit Canard
– Raiponce
– La Reine des neiges
– Boucle d’or
– …
L’illusion du bonheur vaut parfois le bonheur lui-même.
Ayant récemment lu La Petite Sirène d’Hans Christian Andersen, pourquoi attendre pour découvrir sa réécriture horrifique présente dans Les Contes interdits et écrite par Sylvain Johnson ? Des quatre contes que j’ai déjà lus dans cette collection, je garde un sentiment mitigé entre de très bonnes surprises comme Le Petit Chaperon rouge et des grosses déceptions telles que Le Vilain Petit Canard. Mes attentes étaient donc grandes pour La Petite Sirène au vu de mon amour pour cette histoire et pour le dessin animé Disney. Comme pour chaque conte de cette saga, je vous préviens : il faut être bien accroché, les scènes violentes et dérangeantes sont constantes.
Le récit débute par la naissance difficile d’Angie. En effet, sa mère accouche à domicile et, apparemment, sans vraiment de préparation. Mais le pire survient lors de l’apparition du bébé. Angie est atteinte de sirénomélie, aussi appelée le syndrome de la sirène, maladie infantile très rare qui touche un fœtus sur 100 000. De fait, les jambes du bébé ont fusionné, une malformation qui laisse le plus souvent peu de chance de survie à long terme pour le nourrisson. Face à ce qu’il perçoit comme une abomination, le père rejette sa fille qui vient à peine de naître, ce qui laisse le médecin en charge de l’accouchement avec un bébé sur les bras. L’idée de ce dernier est alors de confier Angie à des forains, dans un environnement qui, pense-t-il, saura s’accorder avec la malformation de l’enfant. Quelle erreur…
Nous retrouvons Angie à sa majorité, sous la domination du patron de groupe de forain. Devenue l’une des attractions de la foire, Angie n’a d’autres choix que de jouer le jeu pendant des heures dans son bassin, se donnant l’apparence d’une véritable sirène. La nuit, pas de répit pour elle, son patron jouant volontiers au proxénète vicieux. Habituée à ces mauvais traitements, Angie rêve à une vie plus heureuse dans laquelle elle pourrait marcher comme tout le monde et vivre enfin sa vie loin des fantasmes malsains et pervers que les hommes lui collent à la peau.
Aidée de son ami forain et de nouveaux compagnons de route, Angie pourrait bien trouver la solution pour devenir une femme comme les autres. Mais à quoi devra-t-elle encore renoncer pour obtenir ses jambes ? Sylvain Johnson plante efficacement le décor, aussi dérangeant qu’enrageant, avec un personnage principal auquel on s’attache à mesure où les sévices physiques et psychologiquement se multiplient. Comme dans Le Petit Chaperon rouge, on a envie de voir Angie réussir à s’affranchir de toute l’horreur dont elle est la victime, elle qui ne peut se défendre face à cette violence quotidienne.
On plonge de plus en plus dans l’horreur et dans la folie à mesure où Angie rencontre de potentiels alliés pour parvenir à son objectif. Et il est vrai que l’auteur a de bonnes idées. Il utilise à bon escient le monde du cirque avec ce qu’il a de plus fantasque et de plus grandiloquent, même si évidemment, il pousse aux maximum les curseurs du provocant et de la perversité. Et c’est en allant toujours plus loin dans ce registre qu’il m’a finalement perdue.
On en vient à suivre une succession d’horreurs tout en perdant complètement de vue la crédibilité de l’histoire. Ça devient juste de plus en plus fou, jouant sur les tabous de la société, certains bien loufoques, jusqu’à ce qu’à la moitié du livre, je perde le fil. Dès cet instant, je me suis désintéressée du sort d’Angie et des autres personnages, ces derniers uniquement présents pour offrir toujours plus de moments glauques et malsains dû à leur cerveau détraqué.
La sirène comprit à ce moment, elle aurait dû le réaliser plus tôt, que venir ici était une terrible erreur. Cet endroit n’était pas le lieu de son futur changement, de sa transformation, mais plutôt une maison de fous, un Palais de démence.
L’histoire commence très bien avec une héroïne à laquelle on s’attache vite et une ambiance plus que sombre et malsaine. Mais ça devient vite de plus en plus en délirant jusqu’à être too much avec trop de scènes de sexe débridées et de violences perverses.
Sortie : octobre 2018
Édition : AdA
262 pages
C’est super dommage qu’on finisse par tomber dans la surenchère, l’excès et le trop parce que pendant une bonne partie de ton avis, je me suis dit qu’il fallait que je le lise. Venant de lire La petite sirène et Le Royaume assassiné, ça me semblait presque une suite logique. Du coup, je place le roman dans le peut-être, parce que j’aime l’idée de cette malformation…
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L’idée de la malformation est très bonne et permet vraiment d’ancrer le conte dans notre monde mais ça devient de moins en moins crédible au fil de la lecture, c’est très déroutant.
L’auteur offre ce qu’il peut y voir de plus fou dans le monde de la nuit et du cirque (BDSM, scènes de sexe ou de viol avec les soi-disant monstres de foire comme la sirène, des naines, etc..) mais ça devient vite risible.
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J’aimais bien l’idée de départ, mais si l’auteur tombe à ce point dans l’excès je ne pense pas que ce livre me plaira.
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Je l’ai commencé avec de bonnes intentions, ayant déjà lu d’autres livres de la saga. Mais c’est vite trop exagéré, on plonge de plus en plus dans le sordide et la perversité gratuite, ça m’a semblé ridicule.
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J’ai lu deux titres de cette série (les 3 petits cochons et blanche neige) et cela rejoint ta lecture : des scènes violentes, sexuelles, déstabilisantes et dérangeantes constantes… Et des récits peu crédibles, glauques et confus. Sinon, je ne connaissais pas le syndrome de la sirène…
Pas une série pour moi….
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