Quand Hodges, flic retraité, reçoit une lettre du prétendu tueur à la Mercedes, cela lui fait un électrochoc. Décidé à retrouver le coupable, il se lance à corps perdu dans cette traque contre un adversaire ingénieux et dangereux.
DE LA MÊME SAGA
Carnets noirs – Fin de ronde ]
DU MÊME AUTEUR
Carrie – Salem ❤ – Shining – Dead zone – Rage ❤– Jessie – Rose Madder – Gwendy et la boîte à boutons – Élévation
Saga Ça
tome 1 – tome 2 ]
Saga Dôme
tome 1 – tome 2 ]
Augie Odenkirk avait une Datsun 1997 qui roulait encore plutôt bien malgré les bornes qu’elle affichait au compteur, mais l’essence était chère pour un homme sans emploi et le City Center se situait à l’autre bout de la ville, il opta donc pour le premier bus de nuit. Il sortit de chez lui à vingt-trois heures vingt, son sac sur le dos et son duvet roulé sous le bras. Il serait content de l’avoir à trois heures du matin. La nuit était froide et brumeuse.
Première fois que je lis un pur thriller de Stephen King, et c’est un pari gagnant. M’intéressant davantage à ses premiers livres dans lesquels le surnaturel est souvent présent, ça fait du bien de se plonger pour une fois dans une histoire totalement réaliste et vraisemblable. Mr Mercedes raconte l’histoire de Hodges, un flic retraité qui vit mal la solitude du quotidien. Fatigué et en proie à des idées noires, il commence à renaître à la réception d’une lettre. Le tueur à la Mercedes, l’une de ses dernières affaires non résolues, lui envoie un message pour le pousser à se suicider. Mais le criminel ne pensait pas que sa lettre allait produire l’effet inverse. Hodges va effectivement reprendre du poil de la bête et va tenter, avec ses maigres moyens, de coincer le tueur.
Mais commençons d’abord avec un incipit très bon, qui nous met bien dans l’ambiance et qui nous montre ce dont est capable ce fameux tueur à la Mercedes. Témoin de la catastrophe qu’engendre le criminel en fonçant dans une foule de demandeurs d’emploi, on reste choqué par l’enchaînement des événements et on se demande bien quel pourrait être le mobile du tueur. Plantant lentement son décor comme à son habitude, King nous met face aux conséquences de la grande Dépression et du capitalisme : licenciements, difficultés à retrouver du travail, surtout pour une mère célibataire, et des gens prêts à faire la quête dès trois heures du matin pour décrocher un emploi. Après cet événement tragique, nous suivons donc Hodges, ce retraité solitaire, dépressif et cynique. Mais il n’en est pas moins méthodique dans sa recherche d’indices et déterminé à arrêter son nouvel adversaire dont le lecteur connaît rapidement l’identité. Le match commence alors entre ces deux ennemis qui croient en leur réussite respective.
Hodges se souvient d’un vieux dicton : même le jour le plus sombre, quelque part, le soleil brille sur le cul d’un chien.
Hodges accepte de jouer avec cet esprit dérangé et Brady pense réussir à facilement battre le flic retraité. Entre le ton cynique de Brady et celui obstiné et désillusionné de Hodges, ça fonctionne parfaitement. On se croirait dans une véritable partie d’échecs avec deux esprits ingénieux. Et il est tout aussi jouissif de voir Hodges réussir à avoir l’avantage qu’inquiétant, parce que l’on sait que Brady est prêt à tout pour faire du mal. La psychologie des personnages est brillamment maîtrisée, avec deux personnages centraux intelligents et joueurs. Hodges a de la bouteille et n’a plus grand chose à perdre, et Brady a grandi dans un foyer déséquilibré qui l’a conditionné à vouloir aujourd’hui faire le pire et être reconnu pour ça.
D’autres personnages sont intéressants, notamment Jérôme, le jeune voisin et ami de Hodges qui est toujours partant pour donner un coup de main. C’est d’autant plus intéressant de voir comment Brady le perçoit à cause de sa couleur de peau et de ses convictions, et d’en même temps avoir la possibilité de le suivre pour découvrir réellement qui il est, au-delà de sa couleur. Sans les utiliser comme thèmes centraux du livre, Stephen King prend le temps de créer un cadre qui reflète les problème de nos sociétés : la précarité, le racisme et l’homophobie encore trop normalisés pour certains. Ce livre frôle le coup de cœur pour moi grâce à une intrigue très bien écrite et ficelée avec notamment de bons moments de stress, et des personnages auxquels on s’attache fortement, surtout Hodges que l’on voit renaître peu à peu, et un autre qui nous effraie par sa folie couplée à une grande intelligence.
La vérité c’est l’obscurité et la seule chose qui importe c’est de produire son manifeste avant de s’y enfoncer. Inciser la peau du monde pour y laisser une cicatrice. Ce n’est que ça, après tout, l’Histoire : du tissu cicatriciel.
Même en proposant une histoire sans surnaturel, Stephen King nous en met plein la vue. Ce jeu du chat et de la souris entre un flic retraité et un tueur de foule est extrêmement prenant et on est totalement plongé dans cette intrigue psychologique intense.
Sortie : 2015
Édition : Albin Michel
475 pages
Vendu ! J’adore cette idée de partie d’échec entre un policier et un tueur d’autant que la personnalité des deux semble avoir été travaillée.
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C’est ce que l’auteur a le plus travaillé et c’est vraiment gagnant !
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Il faut absolument que je le lise ! j’ai encore pas mal de livres à lire de cet auteur que j’apprécie beaucoup 🙂
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Il y en a tellement à découvrir, on a le choix avec cet auteur 😄 Je m’attendais pas à ce que Mr Mercedes soit aussi bon, pour un thriller il est très bon.
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Ça y est j’ai enfin découvert un King sans fantastique, comment dire ? Je crois que ce n’était pas pour moi. Même si ça se lit tout seul grâce à une plume très simple, ça a manqué de twist et tension pour moi. Je pensais qu’il irait encore plus loin vu le côté givré du meurtrier. Un peu déçue ^^!
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